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Voyage à Berlin, de Christian Goetghebeur
Le week-end où le mur de Berlin est tombé, nous sommes partis à Berlin avec un groupe d'amis en voiture pour vivre ce moment historique. Nous y avons passé 48 heures extraordinaires et j'ai fait de nombreuses photos de l'événement.
Vendredi 10 novembre 1989, nous assistions à un événement incroyable, le mur de Berlin cessait d'être une frontière étanche entre les parties Est et Ouest de la ville depuis le soir du 9 novembre 1989. Ce mur érigé une nuit d’été en aout 1961 tombait par un soir d’automne après 28 ans d’existence. Nous décidons avec quelques amis de partir pour Berlin afin de vivre en direct ces événements. J’avais 25 ans, je commençais ma carrière dans l’industrie pharmaceutique, c’est ainsi que je me rendis pour la première fois en Allemagne.
Voyage à Berlin, de Christian Goetghebeur

Une colonne de véhicule venant d’Allemagne de l’est se dirigent vers l’ouest. Les véhicules, très nombreux, sont arrêtés. Les passagers descendent de voiture et commencent à apprécier leur nouvelle liberté.
Ils nous saluent depuis leur voiture, généralement une Trabant. Cette succession de véhicules tous très semblables est impressionnante. Leurs couleurs forment un doux camaïeu éclairé par un soleil matinal de novembre.

Nous arrivons au petit matin au niveau du checkpoint Alpha, cet immense poste frontière est saturé par un nombre important de véhicules qui traversent enfin librement cette frontière. Bloqués dans les embouteillages, nous regardons ce ballet de Trabants qui traversent un rideau de fer devenu perméable.
Je suis frappé par l’uniformité de ces voitures qui progressent vers l’Ouest. Le soleil matinal éclaire d’une façon singulière ces véhicules qui semblent tout juste sortis de la même usine.

A l’est, sur le place du 18 mars, la porte de Brandebourg est gardée par une rangée de militaires en faction tous les mains derrière le dos, le visage interrogatif.
Pas d’accès possible vers l’ouest à cet endroit. Le Reichtag au fond à droite n’est pas accessible non plus.

La porte de Brandeburg est gardée de chaque coté par les gardes est-allemands. On aperçoit, debout sur le mur derrière le monument, les militaires qui gardent ce symbole qui se voulait infranchissable. Pour combien de temps encore ? De là où nous sommes, la situation semble sous contrôle. Et pourtant…
© Christian Goetghebeur
Coté ouest du mur, les Berlinois de l’est se prennent en photo et immortalisent la scène devant la porte de
Brandebourg ceinturée par le mur tagué.

Nous sommes témoins d’une scène qui ne manque pas de nous interpeler. Deux policiers de Berlin est, accroupis sur le mur est discutent brièvement avec leur collègues de l’ouest. Il nous semble qu’ils leur donnent des consignes.
© Christian Goetghebeur
Dans les ouvertures du mur, les Allemands de l’est passent désormais à l’ouest sous le regard des Berlinois de l’ouest
venus les soutenir. Les policiers des deux cotés s’assurent que tout se passe sans débordements.
La défiance entre les autorités de l’est et celles de l’ouest est très lisible dans les regards.
Les Berlinois de l’est avancent avec un visage grave. Certains vont à la rencontre de membres de leur famille qu’ils n’ont pas vu depuis de nombreuses années.

La ferveur des Berlinois de l’ouest est forte pour accueillir en « héros » leurs frères et soeurs de l’est. Désormais rien ne les sépare, le mur devient un symbole du passé.
Les femmes se voient remettre un bouquet de fleurs sous les applaudissements et les éclats de rire de la foule venue les rencontrer et les soutenir.

S’il y a un geste que les Berlinois attendaient de pouvoir faire depuis longtemps, c’est bien celui de casser le mur qui divisait leur ville en deux. Parmi la foule, certains sont venus avec marteaux et burins, et tapent sur le
mur. La détermination déployée pour détruire ce symbole est très impressionnante.


Les policiers de l’ouest prêtent main forte à ceux qui sont venus pour détruire le mur.
© Christian Goetghebeur
Les autorités ouest Allemandes distribuient 100 Deutschmark à chaque Allemand de l’est qui passe la frontière. De longues files d’attente se forment pour obtenir la somme promise.
Elles s’étendent sur des centaines de mètres et les Berlinois de l’est prenaient leur mal en patience.

En voyant les Berlinois de l’est revenir chez eux avec quelques achats faits à l’ouest, Je lis sur ces visages une certaine perplexité.
© Christian Goetghebeur