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Cicatrices d'une déchirure - Voyage au fil du rideau de fer
C’est en bicyclette que Frédéric de La Mure a choisi d’effectuer ce périple de mémoire, avec quasiment pour tout bagage son appareil photographique et d’anciennes cartes routières.
« De Stettin sur la Baltique jusqu’à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu au travers du continent. »
Winston Churchill, 5 mars 1946
Près d’un demi-siècle après la célèbre phrase de Churchill, la démolition du mur de Berlin amorçait en 1989 la fin de la Guerre froide, l’émancipation des pays de l’Est européen et le démantèlement du « Rideau de fer ».
S’ensuivirent trois décennies d’une intense activité diplomatique que couvrit inlassablement (1989-2019), devant les tables de négociation comme sur le terrain, le photographe du ministère des Affaires étrangères Frédéric de La Mure. Au terme de cette période qui a vu se redessiner la géo-politique européenne, le chasseur d’images a souhaité se pencher sur la longue cicatrice qui, de la Baltique à l’Adriatique, témoigne de la brutale scission du continent en deux blocs ennemis ; en suivant le tracé de l’ancien Rideau de fer, il a parcouru celui d’une déchirure de l’Histoire, au fil de la marche de l’Europe vers la paix et la réconciliation.
En République Démocratique Allemande, le Rideau de fer que surveillaient 14 000 gardes-frontières était double : 1 275 km de grillage métallique et, à l’arrière de celui-ci, une zone munie d’alarmes acoustique et visuelle longue de 1 196 km. En Tchécoslovaquie, 10 000 hommes passaient constamment au peigne fin une bande de territoire profonde de 6 à 12 kilomètres s’étirant tout au long des frontières avec l’Allemagne et l’Autriche. En Hongrie, les 260 km de séparation d’avec l’Autriche étaient matérialisés par un double réseau de grillage barbelé et électrifié.
Le démantèlement de cette « ligne de la mort » - souvent devenue « ligne de vie » par son classement en parc naturel - ne s’effectua pas de façon linéaire. À l’opposé de la Hongrie, précurseur dès mai 1989, la Slovénie issue en 1991 de l’éclatement de l’ancienne Yougoslavie connut ainsi un processus beaucoup plus long : dans la
ville de Nova Gorica, créée en 1947 par Tito qui l’adossa à l’italienne Gorizia, le « mur de Gorizia » qui séparait les deux villes ne fut démonté qu’en 2004, lorsque la jeune république intégra l’Union européenne.
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