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Les premiers pas du gouvernement Scholz

Le nouveau gouvernement allemand , © picture alliance/dpa | Michael Kappeler
Olaf Scholz a été élu chancelier par le Bundestag mercredi. Il a formé son gouvernement dans la foulée. Le nouveau gouvernement s’est immédiatement mis à l’oeuvre. Le chancelier et plusieurs ministres effectuent ces jours-ci leurs premières visites officielles à Paris.
Olaf Scholz est le nouveau chef du gouvernement allemand. Ce social-démocrate de 63 ans a été élu mercredi par le Bundestag 9e chancelier de la République fédérale d’Allemagne par 395 voix sur 707. Le successeur d’Angela Merkel (CDU) est le 4e responsable politique social-démocrate (SPD) à accéder à la chancellerie après Willy Brandt (1969-1974), Helmut Schmidt (1974-1982) et Gerhard Schröder (1998-2005). Il a prêté serment et constitué un gouvernement paritaire de 16 ministres associant le SPD, les Verts et les libéraux (FDP).
Une coalition inédite
C’est la première fois depuis la fondation de la République fédérale, en 1949, qu’une telle coalition, dite « tricolore », arrive au pouvoir en Allemagne. Le SPD gérera sept portefeuilles ministériels, outre la chancellerie : l’Intérieur et les Territoires (Nancy Faeser), le Travail et les affaires sociales (Hubertus Heil), la Défense (Christine Lambrecht), la Santé (Karl Lauterbach), la Coopération économique et le développement (Svenja Schulze) ainsi que le Logement, le Développement urbain et la Construction (Klara Geywitz). Le social-démocrate Wolfgang Schmidt devient ministre de la chancellerie.
Les Verts régiront cinq portefeuilles. Ils gèreront notamment un grand ministère de l’Economie et de la protection du climat, placé sous la responsabilité de Robert Habeck, co-président du parti écologiste. Annalena Baerbock, l’autre co-présidente, est nommée ministre des Affaires étrangères. Cem Özdemir, une autre figure du parti, devient ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture. Anne Spiegel devient ministre de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse et Steffi Lemke ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature, de la Sécurité nucléaire et de la Protection des consommateurs.
Les Libéraux auront la responsabilité de cinq portefeuilles dont celui des Finances, dévolu à Christian Lindner, président du FDP. Ils gèreront aussi les ministères de la Justice (Marco Buschmann), du Numérique et des Transports (Volker Wissing) ainsi que de l’Education et de la Recherche (Bettina Stark Watzinger).
Des attentes élevées
Les nouveaux ministres ont été officiellement nommés mercredi par le président fédéral. Frank-Walter Steinmeier a souligné que le nouveau gouvernement, dont le programme s’intitule « Oser plus de progrès. Une alliance pour la liberté, l’équité et la durabilité », avait un projet porteur de « beaucoup de progrès, beaucoup de réformes et beaucoup de changement ». « La majorité vous a confié un mandat pour des avancées courageuses vers le changement », a-t-il déclaré. « Toutefois, celui qui avance avec courage doit aussi veiller à ce que les moins forts puissent suivre le rythme, à ce que les personnes pour lesquelles le changement est synonyme de perte aient aussi quelque chose à gagner. »
Le président allemand a, par ailleurs, insisté sur la responsabilité de l’Allemagne sur la scène internationale. « Le monde regarde notre pays. Les attentes envers l’Allemagne sont élevées », a-t-il dit. « Incarner notre fiabilité et la défense des règles et de la coopération, de la démocratie libérale et de l’Europe unie, de la paix et de notre sécurité au sein de l’OTAN : tous cela exigera de vous beaucoup de temps et de courage. »
Passations de pouvoir
Dans chaque ministère a ensuite débuté la passation de pouvoir. A la chancellerie, Angela Merkel a remis les clefs à Olaf Scholz en lui souhaitant d’avoir « la main heureuse » dans ses décisions. « Prenez possession de ces lieux et travaillez pour le bien de notre pays », a-t-elle dit.
Olaf Scholz l’a remerciée d’avoir « imprimé sa marque » au pays en conduisant le gouvernement pendant 16 ans. Cette période « a été une grande époque et vous avez réalisé de grandes choses », a-t-il salué. Plus tôt dans la matinée, en ouverture de la séance parlementaire consacrée à l’élection du chancelier, le Bundestag avait réservé une longue ovation debout à la désormais ex-chancelière, présente dans les tribunes.
De l’aveu de M. Scholz, son style de gouvernement devrait s’inscrire dans la continuité de celui d’Angela Merkel. Au Bundestag, l’ex-chancelier Gerhard Schröder (SPD) a assuré que son actuel successeur s’acquitterait « très, très bien de ses fonctions ». Selon un sondage réalisé pour la chaîne publique ARD, un Allemand sur deux (51 %) estime également qu’Olaf Scholz sera un bon chancelier, 20 % n’osant pas encore se prononcer. C’est un niveau de confiance comparable à celui dont jouissait Angela Merkel lors de son entrée en fonction en 2005 (49 %).
Immédiatement à l’oeuvre
Dans le contexte de crise actuel, le nouveau gouvernement s’est immédiatement mis au travail. Jeudi, une réunion s’est tenue entre les dirigeants de l’Etat fédéral et des länder, consacrée notamment à la crise sanitaire. Ce vendredi, les mesures de protection contre le Covid-19 et la campagne vaccinale étaientà l’ordre du jour des débats au Bundestag.
Sur le plan diplomatique aussi, le démarrage a été très rapide. Dès jeudi, la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, était à Paris pour sa première visite officielle. Elle a rencontré au Quai d’Orsay son homologue français, Jean-Yves Le Drian. L’Europe demeure « la pierre angulaire de la politique étrangère allemande », a-t-elle souligné. « Et pour cela, de fortes impulsions franco-allemandes sont nécessaires pour une Europe forte ».
Elle a ensuite pris le Thalys pour Bruxelles, où elle a rencontré le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Elle a souligné l’attachement du nouveau gouvernement allemand à la coopération et à la cohésion européennes, ainsi qu’à la défense de la démocratie à travers le monde.
Le chancelier Olaf Scholz était attendu à son tour ce vendredi à Paris. Le nouveau ministre allemand des Finances, Christian Lindner, consacrera lui aussi sa première visite à la capitale française lundi 13 décembre.
A.L.
En savoir plus :
Site du gouvernement allemand (en allemand, anglais, français)
Site du Bundestag (en allemand, anglais, français)
Première visite à Paris de la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock