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Les visages du nouveau gouvernement allemand (2)

Le nouveau gouvernement allemand lors de sa nomination par le président fédéral Walter Steinmeier au château Bellevue, © dpa
Rajeuni et paritaire : tel est le nouveau gouvernement allemand. Il comprend 16 ministres, plus le chancelier, d’une moyenne d’âge de 50,4 ans (contre 51,2 ans auparavant). Parmi eux, quatre faisaient partie du gouvernement Merkel. Seconde partie de notre galerie de portraits.
Cem Özdemir, Alimentation et agriculture (Verts)
Il avait été le premier Allemand d’origine turque élu au Bundestag en 1994. Né le 21 décembre 1965 à Bad Urach, dans le Bade-Wurtemberg, Cem Özdemir devient aujourd’hui le premier ministre fédéral dont les parents sont originaires d’Anatolie. Mais les fonctions que revêt cet ancien co-président des Verts allemands (2008-2018) très populaire dans l’opinion n’ont rien à voir avec ses origines. Le nouveau ministre allemand de l’Alimentation et de l’agriculture aura pour principale mission de favoriser dans les exploitations agricoles une meilleure conciliation entre économie et écologie. C’est un champ nouveau qui s’offre à ce travailleur social de formation, spécialiste de politique étrangère et de politique des transports. Orateur éloquent, il a été retenu pour ses talents de médiateur, capable de dégager des compromis autour d’une table. Il pourra aussi compter sur sa longue expérience politique. Entré chez les Verts dès 1981, végétarien depuis l’adolescence, Cem Özdemir a été député au Bundestag (1994-2002 et depuis 2013), député européen (2004-2009), co-président des Verts (2008-2018), candidat des Verts à la chancellerie (2017) et président de la Commission des Transports et des infrastructures numériques du Bundestag (2018-2021).
Anne Spiegel, Famille, personnes âgées, femmes et jeunesse (Verts)
Âgée de 40 ans et diplômée de sciences politiques, philosophie et psychologie, Anne Spiegel a débuté sa carrière politique au Parlement, puis au gouvernement du land de Rhénanie-Palatinat, sa région d’origine. Vice-présidente du groupe parlementaire des Verts au Parlement régional (2011-2016), elle a été pendant cinq ans (2016-2021) ministre de la Famille et de l’intégration dans le gouvernement de Rhénanie-Palatinat. En mai dernier, elle avait changé de portefeuille pour endosser celui de l’Environnement. Cette mère de quatre enfants, mariée à un Ecossais, ne fait rien sans sa famille, qui a décidé de la suivre à Berlin. Féministe revendiquée, elle souhaite, en tant que ministre fédérale de la Famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse, faire reconnaître les familles « dans toute leur pluralité ».
Karl Lauterbach, Santé (SPD)
Médecin, député et déjà conseiller de la chancelière Angela Merkel depuis le début de la pandémie, Karl Lauterbach aborde ses fonctions de ministre de la Santé non seulement comme responsable politique, mais aussi comme expert. Ce rhénan au célèbre nœud papillon, âgé de 58 ans, est docteur en immunologie et en économie de la santé de l’Université de Harvard. Il dirige depuis 1988 l’Institut d’économie de la santé et d’épidémiologie clinique de l’Université de Cologne. Après un séjour à Boston en tant que professeur invité en 1996, il a exercé de 1999 à 2005 différentes fonctions dans les organisations de santé allemandes. Depuis 2005, il est député du SPD au Bundestag. Son expertise, précise, est alimentée par la lecture continue d’études scientifiques. Karl Lauterbach est, depuis le début de la pandémie, l’une des voix écoutées en Allemagne, tant à la chancellerie que sur les plateaux de télévision. Son discours franc et direct en faveur de mesures rigoureuses lui a apporté une grande popularité dans l’opinion, même s’il a parfois polarisé. Au gouvernement, il entend appuyer encore davantage la lutte contre la pandémie sur les études scientifiques et tout mettre en œuvre pour endiguer la hausse des contaminations. Mais ce spécialiste de longue date de la politique de santé aura aussi une mission plus large de renforcement du système de santé et de la prise en charge de la dépendance. Il a exclu toute réduction des coûts dans ce domaine.
Volker Wissing, Numérique et transports (FDP)
Né le 22 avril 1970 à Landau, dans le Palatinat, Volker Wissing devrait jouer un rôle important en tant que ministre du Numérique et des Transports, deux domaines qui sont au cœur du projet de renouveau du gouvernement allemand. Ce docteur en droit de 51 ans a débuté sa carrière comme juge et il est inscrit au barreau depuis 2013. Il a été député au Bundestag de 2004 à 2013 et vice-président du groupe parlementaire libéral de 2011 à 2013. Il a retrouvé un siège au Parlement en septembre dernier. Entre-temps, ce spécialiste des questions budgétaires a été pendant cinq ans ministre de l’Economie, des Transports et de l’Agriculture du land de Rhénanie-Palatinat (2016-2021), et secrétaire général du Parti libéral-démocrate (FDP). Il est réputé pour ses qualités de stratège réaliste et son absence de dogmatisme.
Steffi Lemke, Environnement, protection de la nature, sécurité nucléaire et protection des consommateurs (Verts)
Née en 1968 à Dessau (Saxe-Anhalt), alors en Allemagne de l’est, Steffi Lemke est l’une des deux personnalités originaires de l’ex-RDAdu nouveau gouvernement. Elle aura, sans nul doute, à cœur de faire en sorte que le nouveau gouvernement prenne en considération et soutienne les habitants de l’est du pays. Mais c’est pour son engagement de plus de trente ans en faveur de l’environnement que cette ingénieure agricole de 53 ans a été choisie pour entrer dans l’équipe d’Olaf Scholz. Touchée dès sa jeunesse par la pollution de l’Elbe et les atteintes à l’environnement dans sa région natale, Steffi Lemke a été l’une des fondatrices du parti des Verts en RDA en 1989. Cinq ans plus tard, en 1994, elle a été élue au Bundestag, où elle a continué à se spécialiser dans tous les thèmes liés à l’environnement. Battue en 2002, cette amatrice de kayak, qui a l’habitude d’organiser des opérations citoyennes de ramassage des déchets sur les rives de l’Elbe, est alors devenue secrétaire exécutive du parti Verts jusqu’en 2013. Elle géré le parti écologiste avec efficacité et conduit des campagnes électorales couronnées de succès. Elle siège à nouveau au Bundestag depuis 2013.
Bettina Stark-Watzinger, Éducation et recherche (FDP)
Née en 1968 à Francfort-sur-le-Main, la nouvelle ministre allemande de l’Education et de la recherche a étudié l’économie à Mayence et Francfort. Elle a débuté sa carrière dans la banque (1994-2001) avant de prendre un congé parental (1997-2006). Elle a en partie utilisé cette période pour continuer sa formation et effectuer un séjour prolongé au Royaume-Uni. De retour en Allemagne, elle a occupé un poste de coordination académique à l’European Business School d’Oestrich-Winkel (2006-2008), puis est devenue directrice d’un centre de recherche interdisciplinaire (SAFE) à Francfort (2013-2017). Elue au Bundestag depuis 2017, elle s’est spécialisée dans les questions budgétaires. Elle a présidé la Commission des finances du Bundestag pendant deux ans (2018-2020). Elle est depuis 2020 secrétaire parlementaire du groupe libéral-démocrate.
Svenja Schulze, Coopération économique et développement (SPD)
A la tête du ministère fédéral de l’Environnement de 2017 à 2021, Svenja Schulze a frappé les esprits par sa pugnacité dans la défense du climat et des causes environnementales. A 53 ans, la native de Düsseldorf poursuivra cet engagement en tant que ministre de la Coopération économique et du développement. Elle aura sans doute à cœur de relayer à Berlin les positions des pays en développement menacés par le changement climatique et d’utiliser les réseaux qu’elle a noués pendant quatre ans lors des conférences internationales sur le climat. Cette diplômée en lettres et sciences politiques a une réputation de « généraliste » capable d’aborder de nombreux domaines. Elle a travaillé comme indépendante dans le domaine de la communication et des relations publiques (1993-1997), comme consultante d’entreprises spécialisée dans le secteur public (2000-2004) et comme députée au Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (1997-2000 et 2004-2018). Avant d’être ministre fédérale de l’Environnement, elle avait déjà été pendant sept ans (2010-2017) ministre de l’Innovation, des sciences et de la recherche de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Klara Geywitz, Logement, développement urbain et bâtiment (SPD)
Née en 1976 à Potsdam, alors en RDA, Klara Geywitz est une nouvelle venue sur la scène politique nationale. Son visage n’est pas inconnu des Allemands puisqu’elle a candidaté pour la co-présidence du SPD aux côtés d’Olaf Scholz en 2019. Mais cette diplômée en sciences politiques a réalisé toute sa carrière politique à l’échelon régional, dans le land du Brandebourg. Nommée ministre du Logement, du développement urbain et du bâtiment, elle devra commencer pour construire… son propre ministère, car son portefeuille était jusqu’à présent intégré au ministère de l’Intérieur. Egalement membre de la direction du SPD depuis 2017 et vice-présidente du parti depuis 2019, elle aura à gérer un portefeuille clé pour la coalition tricolore. Le contrat de coalition signé par le SPD, les Verts et le FDP promet, en effet, « la construction de 400 000 nouveaux logements par an, dont 100 000 subventionnés ».
Wolfgang Schmidt, ministre de la chancellerie (SPD)
Juriste âgé de 51 ans, Wolfgang Schmidt est de longue date l’un des plus proches collaborateurs d’Olaf Scholz. Il est devenu son collaborateur personnel en 2002, lorsque le futur chancelier a endossé la fonction de secrétaire général du SPD. Puis il est devenu son chef de bureau et l’a suivi dans ses différentes fonctions, notamment à la tête du land de Hambourg, puis du ministère fédéral des Finances. Il a brièvement dirigé la représentation de l’Organisation mondiale du travail (OIT) en Allemagne (2010-2011), ainsi que la conférence des ministres des Affaires européennes (2014-2015). A la chancellerie, cet ancien moniteur de voile et supporter du club de football de St. Pauli, réputé pour sa capacité de travail et sa loyauté, aura pour mission de coordonner l’action du gouvernement, ainsi que de gérer la collaboration avec le Parlement.
A.L.