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L’Allemagne expulse des diplomates russes

Des soldats ukrainiens dans la ville libérée de Boutcha, au nord de Kiev, © picture alliance / ZUMAPRESS.com | Matthew Hatcher
Le chancelier Olaf Scholz a fermement condamné les « crimes de guerre » perpétrés par les forces armées russes à Boutcha, au nord de Kiev. Dès lundi, Berlin a expulsé « un nombre élevé » de diplomates russes en poste en Allemagne. En attendant d’autres mesures.
Des rues jonchées de cadavres, des dizaines de civils abattus, des corps enterrés dans la précipitation : le monde est bouleversé par les images reçues de Boutcha, au nord de Kiev (Ukraine), un territoire qui était contrôlé jusqu’à il y a quelques jours par l’armée russe. Dimanche, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a fermement condamné ces atrocités. Il a annoncé de nouvelles sanctions.
« Le meurtre de civils est un crime de guerre », a souligné le chancelier. « Une enquête implacable doit être menée sur ces crimes perpétrés par les forces armées russes. Je demande à ce que les organisations internationales comme le Comité international de la Croix-Rouge aient accès à ces territoires et documentent ces atrocités. Les auteurs et leurs commanditaires doivent répondre de leurs actes ».
Olaf Scholz s’est une nouvelle fois adressé au président russe, Vladimir Poutine et la Russie. Il les a exhortés à accepter un cessez-le-feu et à mettre fin aux hostilités. « C’est une guerre terrible, insensée, injustifiable, qui cause des souffrances infinies et ne profite à personne. Elle doit cesser », a-t-il déclaré.
Dans la foulée, le chancelier a annoncé que l’Allemagne allait décider avec ses alliés de nouvelles mesures à l’encontre de Vladimir Poutine et de ses soutiens.
« Inhumanité »
Lundi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a ainsi annoncé l’expulsion d’un « nombre élevé de membres de l’ambassade de Russie ». L’Allemagne déclare « indésirables » ces personnes « qui ont quotidiennement travaillé contre notre liberté, contre la cohésion de notre société ici, en Allemagne. Leur travail constitue une menace pour celles et ceux qui cherchent une protection chez nous », a-t-elle dit.
« Les images de Boutcha témoignent de l’incroyable brutalité des dirigeants russes et de ceux qui suivent sa propagande, ainsi que d’une volonté de destruction qui dépasse toutes les frontières », a ajouté la cheffe de la diplomatie allemande. « Nous devons craindre de recevoir des images similaires de nombreux lieux occupés par les troupes russes. À cette inhumanité, nous devons opposer la force de notre liberté et de notre humanité. »
Vers de nouvelles sanctions européennes
Depuis lundi, l’Allemagne élabore, par ailleurs, avec ses alliés de nouvelles sanctions contre la Russie. La Commission européenne a proposé mardi aux États membres de l’Union européenne (UE) d’interdire les importations de charbon en provenance de Russie et de fermer les ports européens aux navires russes. « Nous travaillons sur des sanctions supplémentaires, notamment sur les importations de pétrole », a ajouté la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

« Nous travaillons ensemble, la France et l’Allemagne, à la définition de ce que pourrait être ce nouveau paquet (de sanctions), qui devra intégrer le pétrole et le charbon » russes, a déclaré, de son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors d’une conférence de presse à Berlin aux côtés de Mme Baerbock.
La ministre allemande a demandé que l’UE adopte un calendrier de sortie complète, mais progressive des livraisons d’énergie fossile russe, « en commençant par le charbon, puis le pétrole et enfin le gaz ». Elle rappelle que les pays européens n’ont pas tous le même degré de dépendance envers les importations russes.
L’Allemagne continuera, par ailleurs, « à fournir des armes à l’Ukraine pour qu’elle puisse se défendre contre l’invasion russe », a assuré dimanche Olaf Scholz. L’Allemagne « ne dit pas non » à la livraison d’autres armes, a confirmé mardi Annalena Baerbock. « Nous regardons quelles solutions existent, de manière conjoint, en tant que membre de l’UE, de l’OTAN et d’abord du G7 ».
Enfin, l’Allemagne continue à soutenir les pays voisins de l’Ukraine. Une conférence de soutien à la Moldavie a permis mardi de recueillir 695 millions d’euros.
A.L.