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Crise du climat et stabilisation au Sahel : déplacement de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock au Mali et au Niger

Projet agricole en faveur de cultures durables peu consommatrices d’eau dans le camp de réfugiés à Ouallam, © HCR Niger
Dérèglement climatique et risque d’attentats terroristes : au premier abord, ces deux grands thèmes de politique extérieure semblent ne rien avoir en commun. Dans la région du Sahel, ils sont pourtant intrinsèquement liés de manière dramatique..
La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock est actuellement en déplacement au Mali, puis au Niger. L’objectif de son voyage dans la région du Sahel consiste à obtenir une vue d’ensemble de la situation sur place, en ce qui concerne les missions européennes et internationales en cours auxquelles participe l’Allemagne mais aussi en ce qui concerne des sujets tels que la sécurité alimentaire et la crise du climat. La prolongation des mandats de la Bundeswehr au sein de la mission de formation de l’UE au Mali (EUTM Mali) et de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation (MINUSMA) dans le nord du pays sera discutée en mai prochain. La région du Sahel souffre en outre cruellement des répercussions de la crise climatique et elle ressent actuellement les fortes hausses des prix des denrées alimentaires provoquées par la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, qui est l’une des plus grandes régions productrices de céréales au monde.
Avant son départ, la cheffe de la diplomatie allemande a déclaré :
Lors de mes visites au Mali et au Niger, je souhaite me faire une idée précise de la situation, une idée précise de la manière dont nous pourrons relever au mieux, ensemble, les nombreux défis auxquels la population est quotidiennement confrontée dans la région du Sahel et qui altèrent grandement leur vie, en m’entretenant avec des représentants gouvernementaux et surtout en échangeant directement avec les habitants hors des capitales et des sièges gouvernementaux. Cette approche régionale revêt pour moi une grande importance, car la crise climatique, les famines ou encore les organisations terroristes ne s’arrêtent pas aux frontières.
Outre les répercussions de la crise du climat avec des épisodes de sécheresse et d’inondations entraînant des pénuries alimentaires, les habitants de la région du Sahel pâtissent de l’absence de structures gouvernementales ou de leur instabilité et de leur manque de fiabilité. Une vaste partie du Sahel échappe de fait à tout contrôle gouvernemental. Les groupuscules et les organisations terroristes abusent de ce vide et arrivent toujours à recruter de nouvelles personnes ayant abandonné la lutte contre la raréfaction des ressources sur place. L’Allemagne s’engage depuis des années dans les domaines de la coopération au développement et de l’aide humanitaire afin de combattre ce phénomène et d’œuvrer à la stabilisation de la région. Elle fournit pour ce faire également des ressources personnelles et financières dans le cadre de missions militaires et civiles. L’Allemagne soutient par exemple des projets de stabilisation dans les régions frontalières du Niger. Les forces militaires et policières, l’administration ainsi que les organisations de coopération au développement travaillent ainsi main dans la main, non seulement pour sécuriser des régions mais également pour leur apporter en même temps des perspectives durables et créer des possibilités de revenus pour les habitants. L’objectif consiste ici à s’attaquer au terreau propice aux organisations terroristes et, par là même, à la traite d’êtres humains et à la migration clandestine, grâce à une approche coordonnée et commune.