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Déclaration de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock à l’occasion de l’anniversaire de la prise de Kaboul par les talibans

La police réligieuse des Talibans a accroché des bandéroles dans les rues de Kaboul appelant les femmes à porter la burqa afghane ou le hidjab soudien

La police réligieuse des Talibans a accroché des bandéroles dans les rues de Kaboul appelant les femmes à porter la burqa afghane ou le hidjab soudien, © picture alliance / abaca | Yaghobzadeh Alfred/ABACA

14.08.2022 - Article

À l’occasion de l’anniversaire de la prise de Kaboul par les talibans, la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock a déclaré aujourd’hui (le 14 août) :

Un an s’est écoulé, mais nous avons tous encore les images en tête de personnes désespérées qui s’accrochent à des avions et de Kaboul qui sombre dans le chaos. Depuis, le règne des talibans est venu jeter un voile sombre sur l’Afghanistan. Aujourd’hui, de nombreux Afghans et Afghanes n’ont pas assez à manger, vivent dans la crainte quotidienne d’être persécutés et sont lésés de leurs droits fondamentaux.

Pour les femmes et les filles, cela signifie qu’elles mènent une vie comme en prison. L’idée qu’au 21e siècle, des filles n’aient pas un accès illimité à l’éducation et que des femmes ne puissent se déplacer librement sans être accompagnées par un membre masculin de leur famille est difficilement supportable, mais c’est la triste réalité pour nombre de filles et de femmes en Afghanistan.

L’intervention longue de 20 ans en Afghanistan avait pour but de permettre aux Afghanes et aux Afghans de vivre en liberté. D’innombrables Allemands se sont engagés sur place au fil des ans, au péril de leur vie, 59 soldats de la Bundeswehr y ont laissé leur vie, tout comme plusieurs policiers et collaborateurs allemands de la coopération au développement. Reste l’espoir que cet engagement n’aura pas été vain.

C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles la communauté internationale a une responsabilité envers la société civile afghane et envers toutes celles et ceux qui défendent les droits humains et les valeurs démocratiques en Afghanistan ; ils sont porteurs d’espoir pour un avenir plus pacifique. Nous ne les abandonnerons pas.

Malgré de nombreux obstacles, plus de 70 % des Afghans et Afghanes vulnérables ont reçu une autorisation d’accueil et ont déjà pu être évacués, un effort qui s’avère impensable sans le soutien actif de la société civile. Nous travaillons d’arrache-pied pour que d’autres personnes puissent elles aussi être évacuées. À cet égard, la ministre fédérale de l’Intérieur Nancy Faeser et moi-même présenterons prochainement le programme d’accueil fédéral qui se concentre sur les personnes les plus menacées, notamment les femmes et les filles.

Il ne s’agit cependant pas uniquement de faire sortir des personnes d’Afghanistan. Celles qui restent dans le pays ont également besoin d’une aide d’urgence. C’est pourquoi l’Allemagne a de nouveau renforcé son aide humanitaire pour la population afghane.

Afin d’apprendre des erreurs du passé, il demeure indispensable de clarifier toutes les circonstances de ces évènements. Je me félicite que le Bundestag ait institué une commission d’enquête ainsi qu’une commission d’étude ad hoc à ce sujet. J’aimerais par ailleurs remercier toutes celles et ceux qui, en août dernier, se sont engagés corps et âme pour évacuer des ressortissants allemands et des recrutés locaux.

Nous ne reconnaîtrons en aucune circonstance un régime qui piétine les droits humains. Mais même un an après la prise de pouvoir des talibans, nous ne devons pas oublier les Afghanes et les Afghans.

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