Les talibans continuent de bafouer les droits humains les plus élémentaires en Afghanistan. Dans ce contexte, cet article explique qui sont les personnes éligibles au programme d’accueil fédéral.
Le gouvernement fédéral a décidé dans l’accord de coalition la mise en place d’un programme d’accueil fédéral pour l’Afghanistan dont le coup d’envoi a été donné le 17 octobre.
Au cours des derniers mois, le ministère fédéral de l’Intérieur et du Territoire ainsi que le ministère fédéral des Affaires étrangères ont travaillé main dans la main avec des acteurs de la société civile pour élaborer ce programme. L’expertise des ONG sur l’Afghanistan revêt à présent également un rôle essentiel pour le lancement des procédures d’accueil : en tant qu’« organismes autorisés », les ONG proposent ainsi au gouvernement fédéral des personnes éligibles à l’accueil. Cela permet de garantir que le programme s’adresse aux personnes qui sont le plus menacées par les persécutions des talibans. Les personnes sélectionnées reçoivent ensuite du gouvernement fédéral la meilleure assistance possible pour quitter l’Afghanistan, dans la limite de ses capacités.
Les femmes souffrent particulièrement sous le régime des talibans. La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock avait déclaré dès le 23 juin 2022 dans le cadre d’un discours tirant un premier bilan du « Plan d’action pour l’Afghanistan » , six mois après son lancement :
Nous mettons essentiellement l’accent sur le soutien aux femmes et aux filles car ce sont elles qui souffrent le plus de la situation actuelle. Les talibans ont érigé des règles draconiennes tels des barreaux autour de leurs vies, de sorte que les femmes et les filles sont aujourd’hui enfermées chez elles comme dans une prison. Je suis absolument accablée de voir que les filles n’ont toujours pas accès aux études supérieures et qu’elles ne peuvent presque plus se déplacer librement sans qu’un homme de leur famille ne les accompagne. Les femmes et les filles seront donc particulièrement prises en considération dans le cadre du programme d’accueil fédéral.
Le programme d’accueil fédéral tel qu’il est lancé reprend justement cette promesse. Ainsi, le terme de « famille nucléaire » a été ajusté pour correspondre au cadre de vie de la population afghane. Outre les époux et les enfants célibataires mineurs, ce terme comprend à présent également les personnes particulièrement dépendantes du principal intéressé. Parmi ces personnes peuvent notamment figurer les filles ayant récemment atteint la majorité, qui se verraient obligées, sans élargissement du groupe de personnes concernées par le terme de famille nucléaire, de rester seules en Afghanistan et risqueraient ainsi un mariage forcé. Les partenariats de même sexe peuvent à présent eux aussi être pris en considération.
Pour plus d’informations sur le programme d’accueil fédéral :