Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères
Climat : Berlin espère une COP27 sous le signe de l’« ambition » et de la « solidarité »

offshore windmill park with clouds and a blue sky, windmill park in the ocean aerial view with wind turbine Flevoland Netherlands Ijsselmeer. Green energy, © picture alliance / Zoonar | Fokke Baarssen
À une semaine du début à Charm el-Cheikh (Égypte) de la COP27 sur le climat, le gouvernement allemand appelle à un vaste effort pour limiter le réchauffement sous les 1,5°C et à « un signe de solidarité » avec les pays du Sud.
À un peu plus d’une semaine de l’ouverture de la conférence internationale sur le climat (COP27), qui se tiendra à Charm el-Cheikh (Égypte) du 6 au 18 novembre, la secrétaire d’Etat et représentante spéciale pour la politique climatique internationale auprès du ministère des affaires étrangères allemand, Jennifer Morgan, appelle la communauté internationale à redoubler d’efforts pour limiter le réchauffement global à 1,5°C par rapport à l’ère industrielle, comme le prévoit l’Accord de Paris.
Malgré le contexte géopolitique difficile, la COP27 doit être une conférence de « la coopération multilatérale et [de] la confiance », a-t-elle déclaré vendredi à Berlin. Elle doit aussi être un « signe clair de solidarité » envers les pays les plus vulnérables. « Le monde doit montrer qu’il prend au sérieux la protection du climat. Le fil directeur reste l’objectif de 1,5°C ».
« Le fil directeur reste l’objectif de 1,5°C »
Selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), les efforts des différents États signataires de l’Accord de Paris sont encore très insuffisants pour parvenir à cet objectif. Et les conséquences de la guerre en Ukraine ne facilitent pas les choses.

« Il ne doit pas y avoir de recul à la COP27 », met en garde Mme Morgan. La crise énergétique et alimentaire ne doit pas conduire à la renaissance de l’économie basée sur les énergies fossiles. « Sinon, nous risquons de ne plus pouvoir maîtriser la crise climatique ».
De passage à Paris il y a quelques jours, la secrétaire d’État allemande a souligné dans une interview au journal « Le Monde » la position pionnière de l’Union européenne (UE), et l’urgence de faire preuve d’une plus grande ambition au niveau global.
« L’UE […] maintient le cap sur le changement climatique, cela reste une priorité absolue. Mais l’ambition n’est pas là au niveau global. […] Quand on voit les impacts que nous subissons déjà avec un réchauffement mondial de 1,1 °C, il est évident que les pays doivent renforcer leur action. Chaque Etat doit sortir de sa zone de confort […]. »
L’ambition allemande pour le climat est intacte
L’Allemagne, souligne-t-elle, a pris des mesures d’urgence pour contrer les effets à court et moyen terme de la crise énergétique. Mais elle n’a rien changé à ses ambitions sur le long terme.
« Les décisions que nous avons dû prendre pour réduire notre dépendance à la Russie ont été douloureuses, c’est évident », explique Mme Morgan. « Mais ce sont des décisions de court ou moyen terme, directement liées à la guerre en Ukraine et à la nécessité de sécuriser nos approvisionnements énergétiques dans les mois qui viennent ». À long terme, « nos objectifs restent extrêmement clairs et ambitieux, comme celui d’avoir 80 % de notre électricité issue des énergies renouvelables en 2030 ou d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2045. »
Deux maîtres mots : l’ambition et la solidarité
« Nous allons à cette COP avec deux maîtres mots : l’ambition et la solidarité », résume la secrétaire d’État. La solidarité implique que les pays industrialisés apportent leur aide aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique. Or, l’enveloppe de 100 milliards d’euros par an à partir de 2020 n’a pas été atteinte jusqu’à présent.
« Nous [le] regrettons beaucoup », souligne la secrétaire d’État. Il importe que la somme promise soit réellement atteinte en 2023. L’Allemagne y apportera sa contribution. Berlin vient d’annoncer l’augmentation de son financement à 5,5 milliards d’euros en 2022 (contre 4 milliards en 2021).
A.L.