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Aide d’urgence en Syrie : un compromis minimal pour la résolution sur le mécanisme d’aide humanitaire transfrontalière

Le camp de Kafr Aruq dans la région syrienne d’Idlib 

Le camp de Kafr Aruq dans la région syrienne d’Idlib , © BCAH/Mohanad Zayat

10.01.2023 - Article

​​​​​​​Aujourd’hui, le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé la résolution sur l’aide humanitaire transfrontalière qui autorise l’ONU à acheminer de l’aide vers le nord‑ouest de la Syrie sans l’accord du régime syrien et qui s’avère ainsi essentielle à la survie des habitants de cette région.

Situé entre la Turquie et la Syrie, Bab al‑Hawa est le dernier point de passage frontalier par le biais duquel les habitants du nord‑ouest de la Syrie peuvent recevoir de l’aide humanitaire ainsi qu’un soutien internationaux, faisant de lui un point de jonction crucial pour acheminer une aide vitale vers la région d’Idlib particulièrement en proie à la violence du régime de Bachar el‑Assad.

La Russie fait barrage, la Syrie est perdante

Dans le cadre du conflit en Syrie, la Russie soutient depuis des années le régime de Damas et agit avec une brutalité inouïe à l’égard de la population civile, brutalité qui touche particulièrement les habitants du nord‑ouest de la Syrie.

Bien que la vie et la survie de millions de Syriennes et de Syriens dépendent de l’aide humanitaire, la Russie avait à maintes reprises empêché ces dernières années l’adoption de règles sensées pour l’approvisionnement des habitants de la région d’Idlib. Lors de négociations au sein du Conseil de sécurité, la Russie avait d’abord obtenu gain de cause sur la réduction du nombre de points de passage frontalier, avant de remettre en question la prorogation même du mécanisme d’aide humanitaire transfrontalière. Elle mène ainsi depuis plusieurs années une politique impitoyable sur le dos de Syriennes et de Syriens en détresse et ne fournit pratiquement pas d’aide humanitaire.

Avant la dernière prorogation de la résolution en juillet dernier, la Russie avait en outre opposé son veto au Conseil de sécurité, contraignant ce dernier à raccourcir la durée de la résolution à six mois, de sorte que son mandat aurait dû expirer en plein hiver. La solution de prorogation qui vient d’être trouvée pour ce point de passage ne constitue donc qu’un compromis minimal ; la logistique et la planification de l’approvisionnement des personnes via la Turquie demeurent de ce fait inutilement compliquées.

De l’aide allemande en zone de conflit

L’Allemagne soutient, entre autres, le travail de la Welthungerhilfe en Syrie 
L’Allemagne soutient, entre autres, le travail de la Welthungerhilfe en Syrie© Welthungerhilfe

L’approvisionnement de plus de deux millions et demi d’habitants dans le nord‑ouest de la Syrie, la plupart des femmes et des enfants, peut ainsi au moins se poursuivre jusqu’en été. L’Allemagne aussi pourra donc continuer à fournir de l’aide humanitaire dans cette région par le biais des Nations Unies.

Ce soutien est crucial, étant donné que l’Allemagne est le deuxième donateur d’aide humanitaire et qu’elle a encore octroyé davantage de fonds dans ce domaine l’année dernière. Il s’élevait au total à plus d’un milliard d’euros en 2022 et représente déjà plus de 13 milliards d’euros depuis le début du conflit syrien.

Cette manne financière contribue à soulager la misère dans un pays qui compte un nombre toujours grandissant (déjà 15 millions cette année) de personnes tributaires de l’aide humanitaire. Les aides financières de l’Allemagne permettent de financer différents projets :

  • En 2022, l’Allemagne était le premier contributeur au Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) en Syrie, avec plus de 200 millions d’euros. Elle finance le PAM dans l’ensemble du pays et permet ainsi à des millions de Syriennes et de Syriens de recevoir un approvisionnement en nourriture indispensable. Grâce à ces fonds, près de 6 millions de personnes ont pu être approvisionnées en aliments chaque mois, dont 1,35 million de personnes dans le nord‑ouest de la Syrie. Quelque 600 000 enfants ont par ailleurs bénéficié de repas supplémentaires enrichis en vitamines et en micronutriments.
  • L’Allemagne fournit également de l’aide hivernale au Haut‑Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), notamment pour des tentes. Depuis peu, des abris plus résistants financés par l’Allemagne sont construits afin d’offrir une meilleure protection aux réfugiés et aux déplacés internes.
  • L’Allemagne soutient également le travail de nombreuses ONG en Syrie telles que la Welthungerhilfe. Dans le nord‑ouest de la Syrie, cette organisation distribue du pain et contribue aux côtés de partenaires locaux à gérer l’épidémie de choléra, en fournissant notamment aux personnes des produits d’hygiène comme du savon.
  • De nombreuses organisations humanitaires locales dans la région d’Idlib sont soutenues par le Syria Cross‑border Humanitarian Fund (SCHF), un fonds d’assistance consacré à l’aide humanitaire transfrontalière en Syrie et dont la gestion incombe au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH), et peuvent ainsi dispenser des soins basiques. L’année dernière, l’Allemagne a contribué à hauteur de 42,5 millions d’euros à ce fonds, faisant d’elle son premier contributeur. Maintenant que la résolution a été prorogée, le SCHF pourra poursuivre ses activités durant les six prochains mois.
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