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L’Allemagne resserre ses liens avec l’Amérique latine

Le chancelier fédéral Olaf Scholz et le président brésilien Luiz Inácio Lula Da Silva, lundi, à Brasilia

Le chancelier fédéral Olaf Scholz et le président brésilien Luiz Inácio Lula Da Silva, lundi, à Brasilia, © Gouvernement fédéral/Zahn

31.01.2023 - Article

Le chancelier Olaf Scholz a conclu lundi une tournée en Amérique latine. Argentine, Chili, Brésil : l’Allemagne entend resserrer ses liens économiques avec les pays de la région et coopérer davantage en matière d’énergies renouvelables et de protection du climat.

Relations bilatérales, commerce, énergies renouvelables, hydrogène vert, protection de la forêt amazonienne, commerce responsable dans le domaine des matières premières : l’Allemagne souhaite renforcer ses liens avec l’Amérique latine. Le chancelier Olaf Scholz a conclu lundi une tournée de trois jours en Argentine, au Chili et au Brésil.

Rencontre avec le président brésilien Lula

Le chancelier a rencontré à Brasilia Luiz Inacio Lula da Silva. Il était le premier chef de gouvernement étranger à rencontrer le nouveau président brésilien depuis son entrée en fonction, début janvier. Il a salué son engagement pour la protection de la forêt amazonienne, poumon vert de la planète. « C’est une très bonne nouvelle pour la planète que le président Lula ait réaffirmé son engagement dans la lutte contre le changement climatique, pour la protection de l’Amazonie et pour la fin de la déforestation », a-t-il déclaré.

La rencontre a permis d’aborder un riche ordre du jour, allant des énergies renouvelables aux négociations sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur.

« Je suis venu ici aujourd’hui pour ouvrir un nouveau chapitre dans nos relations », a affirmé M. Scholz. L’Allemagne et le Brésil entendent renforcer leur coopération sur un vaste éventail de domaines économiques : les énergies renouvelables, la production d’hydrogène vert (c’est-à-dire produit à partir d’électricité issue de sources renouvelables), la transformation sociale de l’économie.

« Un nouveau chapitre »

« Nos relations économiques sont d’ores et déjà très étroites », a souligné M. Scholz. Un « nombre impressionnant » de mille entreprises germano-brésiliennes sont implantées au Brésil. « Mais nous voulons encore aller au-delà ». Le chancelier s’est entretenu à Brasilia avec des entrepreneurs des deux pays.

Berlin et Brasilia souhaitent, par ailleurs, relancer les négociations sur l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. « Cet accord doit préparer le terrain pour la transformation de nos économies et renforcer notre coopération technologique et industrielle », a plaidé le chancelier. « Il doit aussi renforcer la protection du climat et de l’environnement, et relever les normes professionnelles et sociales. »

M. Scholz a annoncé la reprise des consultations intergouvernementales germano-brésiliennes, inaugurées en 2015 puis interrompues sous la présidence de Jair Bolsonaro. Il a invité le président Lula et l’ensemble de son gouvernement à se rendre en Allemagne à l’automne prochain.

Chili

Entretien du chancelier fédéral, Olaf Scholz, avec le président de la République du Chili, Gabriel Boric
Entretien du chancelier fédéral, Olaf Scholz, avec le président de la République du Chili, Gabriel Boric© Gouvernement fédéral/ Zahn

Le chancelier allemand avait précédemment fait étape à Santiago du Chili. Lors d’un entretien avec le président chilien, Gabriel Boric, il a exprimé la volonté d’exploiter « toute la gamme des relations bilatérales » entre les deux pays.

L’Allemagne et le Chili souhaitent notamment renforcer leurs relations dans le domaine des énergies renouvelables, et particulièrement sur l’hydrogène vert, considéré comme le « gaz de l’avenir ». Les deux pays viennent ainsi de lancer un projet pilote commun (« Haru Oni ») en Patagonie pour produire de l’hydrogène à partir d’électricité éolienne. « Le gouvernement allemand soutient ce projet et Siemens Energy apporte la technologie nécessaire », a précisé M. Scholz.

Les entreprises allemandes souhaitent, par ailleurs, développer les liens bilatéraux dans le domaine de l’approvisionnement en lithium, un métal léger très important pour la production de batteries électriques. Et « nous voulons soutenir le Chili sur la voie d’une extraction minière durable », a ajouté le chancelier.

Les dirigeants allemand et chilien ont également appelé à une mise en œuvre « aussi rapide que possible » de l’accord d’association signé en décembre dernier entre l’UE et le Chili. Des accords ont été signés, notamment pour accroître les investissements, en particulier pour les PME.

Mémoire

Au-delà de l’économie, M. Scholz s’est félicité de la position claire adoptée par le Chili pour condamner l’agression de l’Ukraine par la Russie.

Il a visité le musée de la mémoire et des droits de l’homme, érigé à la mémoire des victimes de la dictature chilienne à Santiago du Chili. Le pays commémore cette année le cinquantenaire du coup d’État du général Pinochet.

Enfin, M. Scholz a apporté son soutien au projet de construire un lieu de mémoire sur le site de la Colonie Dignidad. Cette communauté sectaire créée par un ancien brancardier de la Wehrmacht a servi de centre de détention et de torture d'opposants politiques sous la dictature chilienne.

Argentine

Samedi, M. Scholz avait débuté son voyage par une première étape en Argentine. Il a évoqué avec le président argentin, Alberto Angel Fernandez, le resserrement des relations commerciales, le soutien aux start-up et la protection du climat. Il a plaidé pour le renforcement de la coopération bilatérale dans le secteur financier, le développement de l’éolien et la production d’hydrogène vert. En matière d’approvisionnement énergétique et d’exploitation des gisements de matières premières, il a exhorté à ne pas mener une politique axée sur les intérêts des seuls pays qui transforment les matières premières pour leur propre compte.

A.L.

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