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Déclaration de la déléguée aux droits de l’homme Luise Amtsberg à l’occasion de la Journée internationale des femmes

Journée internationale de la femme à Berlin

Journée internationale de la femme à Berlin, © picture alliance / ZUMAPRESS.com | Michael Kuenne

08.03.2023 - Article

À l’occasion de la Journée internationale des femmes le 8 mars, la déléguée du gouvernement fédéral à la politique des droits de l’homme et à l’aide humanitaire Luise Amtsberg a déclaré :

Les droits des femmes sont un indicateur de l’état d’une société : les sociétés qui sont plus justes en matière d’égalité des sexes sont aussi plus paisibles, plus stables et plus compétitives sur le plan économique que celles qui excluent la participation des femmes et d’autres groupes marginalisés.

Les exemples ne manquent pas pour démontrer que les injustices préexistantes sont renforcées par les conflits et les crises, ce qui se répercute d’autant plus durement sur les femmes, les enfants et les groupes marginalisés. En Ukraine, les troupes russes ont ainsi sciemment recours au viol en tant qu’arme de guerre et elles déportent des enfants vers la Russie. En Afghanistan, les talibans persécutent systématiquement les femmes et les filles en raison de leur sexe afin de les écarter complètement de la sphère publique, de leur ôter toute responsabilité et de les faire taire. En Iran, cela fait des mois que la population et en particulier les femmes font preuve d’un incroyable courage et d’opiniâtreté en se mobilisant pour défendre leurs droits et lutter contre un État tyrannique et brutal. Les femmes y sont également particulièrement touchées par la violence, comme le montrent des témoignages de violences à caractère sexuel dans les prisons iraniennes ou la vague d’empoisonnements perpétrés dernièrement dans des écoles pour filles. La crise climatique aggrave en outre elle aussi la situation des femmes et des enfants. Les besoins spécifiques des femmes et des groupes marginalisés, comme l’hygiène féminine, les droits reproductifs ou l’accompagnement au cours de la grossesse, sont bien souvent oubliés pendant les crises.

Il est donc essentiel d’accorder une dimension féministe à notre politique étrangère ainsi que de nous engager ici comme dans le monde entier pour la justice et la participation. Cela ne fonctionnera que si l’on entend, voit et prend en compte l’ensemble de la population. La présentation des lignes directrices de la diplomatie féministe la semaine dernière était certes une étape importante, mais il ne s’agit là que d’une première étape parmi tant d’autres. Pour permettre une réelle transformation, il sera capital de disposer d’un financement suffisant. J’affirme donc clairement à l’occasion de la Journée internationale des femmes : les femmes n’ont besoin ni de fleurs ni d’applaudissements. Pour que la participation et l’égalité des sexes existent réellement, les femmes doivent pouvoir jouir de leurs droits, être représentées et être dotées de ressources.

Alors que les crises et les conflits se multiplient et s’aggravent, ce n’est pas le moment de réduire les fonds alloués à l’aide humanitaire, au travail en matière de droits humains ainsi qu’à la coopération au développement. Une notion de sécurité générique doit en effet se fonder sur la sécurité humaine et celle-ci ne se limite pas à l’aspect militaire. Je demande au gouvernement fédéral de tenir compte de ce principe lors des négociations budgétaires.

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