Plusieurs millions de personnes dans la Corne de l’Afrique pratiquent une économie de subsistance, travaillent dans l’agriculture ou élèvent du bétail. Elles sont tributaires de ce que leurs terres et leurs animaux peuvent leur rapporter. La saison des pluies, autrefois annuelle, était leur assurance vie, faisant pousser les légumes et le blé et leur apportant suffisamment d’eau potable et de fourrage. Dans de nombreuses régions, la dernière saison des pluies remonte cependant déjà à cinq ans. Chaque année, de plus en plus de personnes perdent leurs moyens de subsistance en raison du manque de précipitations : les sols s’assèchent, les plantes se dessèchent et, selon les Nations Unies, quelque 11 millions de vaches, de chèvres et de moutons sont déjà morts.

La situation humanitaire dans la Corne de l’Afrique s’est fortement aggravée ces dernières années en raison de la sécheresse. Plus de 23 millions d’habitants de la région ont urgemment besoin d’aide humanitaire pour couvrir leurs besoins élémentaires ; c’est presque autant que le nombre total d’habitants en Bavière et au Bade‑Wurtemberg.

La spirale de la crise climatique et des conflits augmente

Pourtant, la sécheresse n’est pas la seule responsable de cette situation d’urgence humanitaire. Les conflits armés provoquent eux aussi régulièrement la misère, des exodes et des déplacements forcés. À cela s’ajoutent les graves répercussions mondiales de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine sur les chaînes d’approvisionnement ainsi que sur les prix du blé et des engrais, ce qui a rendu l’approvisionnement sur les marchés locaux inabordable pour de nombreuses personnes. Conséquence de cette situation : ces dernières doivent sauter des repas et continuent de s’enfoncer dans la malnutrition.

Une assistance concrète pour les personnes en détresse

Les habitants de la région ne peuvent se sortir seuls de cette situation critique ; ils sont tributaires de l’aide humanitaire que leur fournit la communauté internationale. L’Allemagne constitue un partenaire fiable de la région depuis plusieurs années déjà : afin d’assurer la survie des habitants de la Corne de l’Afrique, le gouvernement fédéral avait mis à disposition quelque 190 millions d’euros en 2022. Désormais, le ministère fédéral des Affaires étrangères accorde 60 millions d’euros supplémentaires afin d’assurer, aux côtés de sept organisations humanitaires, les moyens de subsistance et donc la survie des habitants de la région.

L’une de ces organisations est HelpAge : avec des organisations humanitaires locales, elle vient en aide aux réfugiés et aux personnes déplacées en Éthiopie. D’ici à la fin 2024, plus de 42 500 personnes bénéficieront d’une aide concrète, comme une alimentation thérapeutique afin de traiter les formes graves de malnutrition, ou encore des semences, des équipements agricoles ou des colis sanitaires et des produits hygiéniques pour les filles et les femmes. Les personnes âgées malvoyantes bénéficieront d’entraînements à la mobilité pour pouvoir mieux gérer leur quotidien. Le ministère fédéral des Affaires étrangères finance ces mesures à hauteur de 2,75 millions d’euros.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) s’engage mondialement en faveur des droits et des besoins des enfants. Le ministère fédéral des Affaires étrangères soutient le travail de l’UNICEF sur le continent africain à hauteur de 5 millions d’euros. Ainsi, l’organisation peut réagir rapidement aux situations de détresse aiguë sur l’ensemble du continent.

Le ministère fédéral des Affaires étrangères fournit de l’aide en vertu des principes humanitaires. Par ailleurs, il veille à ce que les personnes les plus sévèrement touchées profitent de cette aide et à ce que celle‑ci réponde aux différents besoins, notamment à ceux des femmes et des enfants.

Les mesures d’aide d’environ 60 millions d’euros destinées aux habitants de la Corne de l’Afrique font partie de l’aide humanitaire qu’octroiera l’an prochain l’Allemagne en vue d’alléger la détresse dans le monde. Le ministère fédéral des Affaires étrangères dispose à cet effet d’un total de 2,7 milliards d’euros.