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Déplacement de Mme Baerbock en Chine, en Corée du Sud et au Japon

Photo de famille des ministres des Affaires étrangères du G7 à Karuizawa

Photo de famille des ministres des Affaires étrangères du G7 à Karuizawa, © Kira Hofmann/photothek.de

14.04.2023 - Article

La ministre Baerbock se rend en Chine (du 13 au 15 avril) et en Corée du Sud (du 15 au 16 avril) pour une première visite officielle. Elle ira ensuite au Japon (du 16 au 18 avril), qui détient la présidence du G7, pour participer à une rencontre des ministres des Affaires étrangères de ce groupe.

La Chine, un partenaire, un concurrent et un rival systémique

Forte de 1,4 milliard d’habitants, soit près d’un sixième de la population mondiale, la Chine joue un rôle majeur sur les plans politique, économique et culturel. Le pays ayant changé ces dernières années, l’Allemagne a décidé d’ajuster sa politique à son égard. Avant son départ pour l’Asie, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a souligné :

Partenaire, concurrent, rival systémique : telle est la boussole de la politique européenne vis‑à‑vis de la Chine. La direction que prendra à l’avenir l’aiguille de cette boussole dépendra également de la voie que la Chine choisira. Grâce à la nouvelle stratégie que nous avons élaborée sur ce pays, nous tiendrons compte du nouveau rôle de la Chine à travers le monde. Pour notre pays, il est important que nous parvenions à bien peser nos futures relations avec la Chine, car celle‑ci constitue notre premier partenaire commercial ainsi qu’un acteur mondial souhaitant de plus en plus façonner l’ordre mondial selon ses propres desseins. La Chine ayant changé, je souhaite me faire une idée plus précise, après la fin des restrictions liées à la Covid‑19, du cap choisi par les nouveaux dirigeants, y compris en ce qui concerne l’ambivalence entre contrôle politique et ouverture économique.

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock visite la société Flender à Tianjin
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock visite la société Flender à Tianjin© Kira Hofmann / photothek

La ministre se rendra tout d’abord à Tianjin, ville située à environ une demi‑heure de train de Pékin et qui abrite le plus grand port à conteneurs du nord de la Chine et le sixième à l’échelle mondiale. Cette ville joue également un rôle essentiel pour les entreprises allemandes dans la région. Annalena Baerbock y visitera l’entreprise Flender qui, sous la marque « Winergy », fabrique depuis 1981 des boîtes de vitesse pour éoliennes. L’entreprise compte parmi ses clients des fabricants d’éoliennes tels que Vestas ; sur son site à Tianjin, elle installe et valide ses boîtes de vitesse, y compris leurs composants, dans les éoliennes de ses clients. Le dernier jour de sa visite en Chine, dans le centre de développement de Volkswagen, la ministre Annalena Baerbock échangera en outre avec des représentantes et représentants d’entreprises allemandes sur les opportunités et les risques liés au commerce allemand avec la Chine. Elle a ainsi déclaré :

Je souhaite identifier sur place des opportunités pour une coopération renforcée en matière de promotion de la société civile, de protection du climat et dans les secteurs d’avenir tels que les énergies renouvelables. À mes yeux, il est clair que nous n’avons aucun intérêt à nous découpler économiquement, ce qui serait de toute façon difficilement réalisable dans un monde globalisé ; nous devons néanmoins prendre plus systématiquement en compte les risques liés aux dépendances unilatérales et réduire ces derniers.

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’entretient avec des élèves de l’école n°42 de Tianjin
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’entretient avec des élèves de l’école n°42 de Tianjin© Kira Hofmann / photothek

À Tianjin, Mme Baerbock participera par ailleurs à un cours d’allemand dans une école allemande faisant partie du réseau « PASCH ». Le collège et lycée public « No. 42 High School » de Tianjin a été inauguré en 1954 par le gouvernement provincial.

L’acronyme PASCH correspond à l’initiative « Les écoles, partenaires de l’avenir ». Celle‑ci met en réseau dans le monde plus de 2 000 écoles qui accordent une grande place à l’allemand. Les partenaires PASCH conseillent les directions d’école, les ministères et les écoles dans l’élaboration de programmes pour l’enseignement de l’allemand. Les experts envoyés des partenaires PASCH prêtent une assistance aux écoles sur place et contribuent au développement de l’enseignement de la langue allemande. Les échanges entre les écoles PASCH internationales et allemandes sont tout particulièrement encouragés. Le site de recherche d’établissements partenaires contribue à développer les partenariats dans l’enseignement scolaire.

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock et le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang lors de leur conférence de presse conjointe à Pékin
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock et le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang lors de leur conférence de presse conjointe à Pékin© Kira Hofmann/photothek.de

Les deux jours suivants, la ministre allemande aura des entretiens politiques à Pékin, notamment avec son homologue Qin Gang et le directeur du bureau de la Commission centrale des Affaires étrangères du Parti communiste chinois Wang Yi, ainsi qu’avec le vice‑président de la République Han Zheng. Outre de nombreux dossiers bilatéraux, la guerre d’agression russe contre l’Ukraine sera placée tout en haut de l’agenda. À cet égard, Annalena Baerbock a déclaré :

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Chine a une responsabilité particulière vis‑à‑vis de la paix mondiale. La Chine est prête à s’investir sur la scène internationale, comme elle l’a récemment montré lorsqu’elle a fait office de médiateur afin de normaliser les relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Le rôle qu’assumera la Chine au vu de son influence sur la Russie aura des répercussions sur l’Europe entière ainsi que sur nos relations avec la Chine.

Un autre sujet central dont il sera question lors du déplacement de la ministre allemande est la situation dans le détroit de Taïwan ; ce dernier revêt une importance cruciale pour le commerce international. Pour l’Allemagne, il est donc absolument essentiel d’éviter une escalade militaire dans ce détroit. La ministre a indiqué :

Lors de ma visite, j’insisterai donc également sur la conviction européenne commune selon laquelle un changement unilatéral du statu quo dans le détroit de Taïwan serait inacceptable – et cela vaut encore davantage pour une escalade militaire.

À l’heure actuelle, la Chine est responsable de 32 % des émissions de CO2 émises mondialement, soit quatre fois plus que l’UE (8 %). Sans la Chine, les objectifs climatiques prévus par l’accord de Paris seront donc inatteignables. Désormais, la Chine égalise presque l’Allemagne en termes de consommation par habitant et elle occupe la deuxième place en matière d’émissions historiques. La cheffe de la diplomatie allemande a déclaré à ce sujet :

Il s’agira désormais de voir avec la Chine, désormais le principal émetteur de CO2 mondial ainsi que le leader en matière d’énergies renouvelables, quels efforts supplémentaires nous pouvons déployer ensemble afin de maîtriser la crise climatique.

La Corée du Sud, un pays high‑tech qui partage nos valeurs

La Corée du Sud, démocratie vivante, et l’Allemagne sont des partenaires qui partagent les mêmes valeurs. La Corée du Sud, qui a connu un développement rapide depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, compte parmi les principales nations industrielles et commerciales d’Asie. Aujourd’hui, ce pays high‑tech sert de référence en la matière et offre donc un énorme potentiel en termes de diversification des relations commerciales de l’Allemagne avec les pays asiatiques. Annalena Baerbock a souligné :

La Corée du Sud, l’un de nos proches partenaires, se tient incontestablement à nos côtés. Cela montre bien que les affinités politiques ne se mesurent pas en termes de distance géographique. Outre des valeurs démocratiques fortes, l’expérience de la séparation nationale que nous avons vécue relie également nos deux pays. Nous aborderons également l’intérêt commun que nous portons à la stabilité régionale en Indopacifique, stabilité qui a récemment été dangereusement ébranlée par les essais de missiles qui ont été effectués en violation du droit international par la Corée du Nord. Il est donc d’autant plus important qu’avec le rapprochement historique de la Corée du Sud et du Japon, deux amis proches de l’Allemagne se soient réconciliés. Car notre force extérieure en tant qu’alliés vient de notre cohésion intérieure en tant que partenaires partageant les mêmes valeurs à travers le monde.

Mme Baerbock se rendra d’abord dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées. Faisant quatre kilomètres de large, cette dernière coupe en deux la péninsule coréenne sur 248 kilomètres. En son centre se trouve la ligne de démarcation militaire (LDM) qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. La LDM a été créée le 27 juillet 1953, lors de la signature de l’accord d’armistice entre l’ONU et la Corée du Nord. La zone démilitarisée abrite la zone de sécurité commune («  Joint Security Area »), où fut signé en 1953 l’armistice.

Les tensions dans la péninsule coréenne ont fortement augmenté ces derniers mois. En 2022, la Corée du Nord a effectué 35 séries d’essais balistiques, du jamais vu auparavant ; elle a notamment tiré des missiles intercontinentaux, ce qui constitue une violation du moratoire qu’elle avait elle‑même déclaré en 2018. La ministre Baerbock évoquera également la situation dans la péninsule coréenne avec son homologue Park Jin dans le cadre du dialogue stratégique de Séoul. Lancé en 2018, ce format permet d’aborder des dossiers d’intérêt commun ainsi que les relations bilatérales étroites.

Réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Karuizawa au Japon

Au début de cette année, l’Allemagne a passé le relais de la présidence du G7 au Japon. Du 16 au 18 avril 2023 aura lieu la première rencontre des ministres des Affaires étrangères du G7 sous présidence japonaise. Lors de réunions de travail, ces derniers se pencheront sur diverses questions en matière de géopolitique et de politique de sécurité, telles que les relations avec la Chine, la coopération en Indopacifique, la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, les développements en Iran ainsi que la situation en Asie centrale et en Afghanistan. À cela s’ajoutent des sujets économiques et sociétaux comme la santé mondiale et la crise climatique. Le caractère informel de cette rencontre permet aux ministres d’échanger étroitement et en toute confiance.

La ville de Karuizawa est située sur un plateau à environ 900 ‑ 1 100 m au‑dessus du niveau de la mer, sur le versant méridional du mont Asama, le volcan le plus actif du Japon. Dès la fin du 19e siècle, la ville est très vite devenue une destination de vacances appréciée des touristes.

Des entretiens bilatéraux entre Annalena Baerbock et ses homologues sont également prévus en marge de la conférence, notamment avec le ministre des Affaires étrangères japonais et hôte de la réunion Yoshimasa Hayashi.

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