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Le chancelier Olaf Scholz en Afrique de l’Est
Le chancelier Olaf Scholz, jeudi 4 mai, avec Mousa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine. Le chancelier effectue un voyage de deux jours en Éthiopie et au Kenya, © picture alliance/dpa | Michael Kappeler
Le chancelier effectue un voyage de trois jours en Éthiopie et au Kenya. Il s’agit de sa deuxième tournée africaine en 17 mois. Olaf Scholz plaide pour un nouveau départ dans les relations Nord-Sud.
Conflits régionaux, lutte contre le changement climatique, sécurité alimentaire, énergies renouvelables : le chancelier Olaf Scholz effectue un voyage de trois jours en Afrique de l’Est. Après avoir rencontré jeudi à Addis Abeba le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, et le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, il a été reçu ce vendredi à Nairobi, par le président kényan, William Ruto, avec les honneurs militaires. Il s’agit de la deuxième tournée africaine du chancelier en 17 mois de mandat, après un premier déplacement au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud en mai 2022.
À son arrivée en Éthiopie, Olaf Scholz a dévoilé le but de sa visite. « Nous devons nous préparer à un monde qui sera multipolaire, et dans lequel beaucoup de pays du Sud global auront une grande importance », a-t-il déclaré. « C’est le moment où nous devons prendre un nouveau départ concernant les relations Nord-Sud. [Cela] doit nous permettre de développer des perspectives communes avec de nombreux pays du Sud sur un pied d’égalité ». Et le chancelier d’ajouter : « L’Afrique est centrale pour l’Allemagne et pour l’Europe. »
Pour l’admission de l’Union africaine au G20
À Addis Abeba, M. Scholz a apporté son soutien à l’admission de l’Union africaine (UA) au sein du G20. « Nous voulons soutenir l’octroi à l’UA d’un siège au G20 pour qu’elle puisse être de la partie et participer aux décisions », a-t-il déclaré après un entretien avec le président de la Commission de l’UA. « C’est ce qu’impose le respect du continent [africain], de ses nombreux États et de sa population en pleine croissance. »
Le chancelier juge que la proposition a de bonnes chances de se concrétiser « dans un délai pas trop lointain. » Elle est d’ailleurs également soutenue par les présidents américain et français, Joe Biden et Emmanuel Macron. À l’heure actuelle, le G20 est composé des 19 premières économies de la planète et de l’Union européenne (UE).
Olaf Scholz a, par ailleurs, évoqué avec Moussa Faki Mahamat les conflits régionaux. Il a réaffirmé le soutien de l’Allemagne à une solution pacifique au Soudan et sur d’autres terrains de conflits tels que la Libye ou la région du Sahel.
Il a également abordé l’invasion russe de l’Ukraine et ses répercussions sur d’autres régions du monde. L’Allemagne apportera sa contribution à restaurer la sécurité alimentaire en Afrique, y compris dans le cadre des Nations unies, a-t-il promis. À ses yeux, cela signifie, entre autres, « qu’un continent comme l’Afrique doit mettre fin à sa dépendance envers les importations d’engrais. »
Toujours à Addis Abeba, M. Scholz a rencontré le Premier ministre, Abiy Ahmed. Il a salué l’accord de cessation des hostilités intervenu en novembre dernier dans la guerre civile éthiopienne. « C’est une bonne chose d’être parvenu à un désescalade dans ce conflit », a-t-il noté. Toutefois « la situation est encore loin de l’ordre tel que nous le souhaiterions ». Le chancelier a encouragé les Éthiopiens à poursuivre le processus de paix et le travail de mémoire sur les crimes commis.
Le Kenya rejoint le Club climat
Ce vendredi, le chancelier allemand poursuivait son voyage par une étape à Nairobi, au Kenya. Il a été accueilli avec les honneurs militaires par son président, William Ruto.
Les relations économiques et les énergies propres étaient au centre de sa visite. Le Kenya est le premier partenaire commercial de l’Allemagne en Afrique de l’est. C’est également un pays pionnier en matière d’énergies renouvelables : il produit 90 % de son énergie à partir d’énergies vertes, notamment la géothermie, et souhaite se lancer dans la production d’hydrogène vert (produit à partir d’électricité renouvelables, ndlr).
L’Allemagne et le Kenya ont déjà signé l’année dernière un partenariat pour le climat et le développement. Il prévoit une coopération renforcée dans le domaine des énergies renouvelables, de l’hydrogène et de la résilience face aux sécheresses.
Ce vendredi, le président Ruto a annoncé que le Kenya allait officiellement rejoindre le Club climat lancé par M. Scholz en 2022 pour encourager l’ambition dans la lutte contre le changement climatique.
Le chancelier devait visiter dans la foulée à Lake Naivasha la plus vaste installation géothermique d’Afrique. « Le Kenya est un champion du climat inspirant », s’est-il enthousiasmé.
A.L.