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Point sur le conflit israélo-palestinien : la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock invite à une réunion en format « trèfle » à Berlin

Conférence de presse des ministres suite à réunion en format « trèfle » à Berlin

Conférence de presse des ministres suite à réunion en format « trèfle » à Berlin, © Janine Schmitz/photothek.de

11.05.2023 - Article

Le conflit israélo-palestinien fait des victimes presque chaque semaine. Que peuvent faire l’Allemagne, la France, la Jordanie et l’Égypte pour apaiser la situation sécuritaire ? Quel rôle la diplomatie peut-elle jouer ici ?

En 1993, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin serra la main du président de l’OLP Yasser Arafat devant la Maison-Blanche à Washington. Cette photo fit le tour du monde alors que la paix semblait à portée de main. Trente années après, le conflit israélo-palestinien n’est toujours pas résolu et continue au contraire de faire de nombreuses victimes. Que peut faire l’Allemagne avec ses partenaires en Europe et dans la région pour apaiser la situation ? La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock invite aujourd’hui son homologue française Catherine Colonna, son homologue jordanien Ayman Al-Safadi ainsi que son homologue égyptien Sameh Choukry à Berlin pour discuter de cette question précisément.

Même si le conflit n’a pu être résolu jusqu’à présent par la voie diplomatique, détourner les yeux ou rester les bras croisés ne sont pas des options. C’est le rôle de la diplomatie d’offrir des perspectives même dans des situations qui semblent vouées à l’échec. Le gouvernement fédéral estime que le conflit ne pourra être résolu que par une solution politique à deux États ayant fait l’objet de négociations : il est indispensable de trouver un accord permettant aux Israéliennes et Israéliens ainsi qu’aux Palestiniennes et Palestiniens de vivre en paix et en sécurité. Le fait que ces hostilités perdurent déjà depuis plusieurs décennies nous montre donc d’autant plus combien il est urgent d’entreprendre ici des efforts diplomatiques coordonnés à l’échelle internationale.

Le format « trèfle » : une interface entre l’Europe et le monde arabe

Le format « trèfle », aussi appelé « groupe de Munich », se compose de quatre participants : l’Allemagne, la France, l’Égypte et la Jordanie. C’est actuellement le seul groupe au sein duquel des partenaires européens et arabes collaborent au sujet du conflit israélo-palestinien. Le Quartette pour le Proche-Orient comprenant les Nations Unies, l’UE, les États-Unis et la Russie s’est retrouvé durablement paralysé depuis le début de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. Les analyses actuelles de la situation apportées par la Jordanie et l’Égypte sont particulièrement précieuses pour l’Allemagne et la France, alors que les deux pays arabes sont directement touchés par les répercussions du conflit israélo-palestinien en tant que proches voisins.

Les membres du format « trèfle » se sont mis d’accord pour continuer ensemble à contribuer à l’avènement d’une paix durable et de la stabilité dans la région. Ils entretiennent conjointement des relations solides avec les parties au conflit ainsi qu’avec des pays au sein de la région et au-delà. Ils se tiennent prêts à soutenir communément, en tant qu’interface entre l’Europe et le monde arabe, les Israéliennes et Israéliens ainsi que les Palestiniennes et Palestiniens afin de mettre fin à la logique de violence de ce conflit.

La coopération de la communauté internationale a permis en particulier autour des fêtes juives et musulmanes en avril d’éviter une plus grande escalade entre la population israélienne et palestinienne. Le processus d’Aqaba lancé sous l’égide des États-Unis y a apporté une contribution essentielle, dans laquelle la Jordanie et l’Égypte ont également joué un rôle important. Ce processus est principalement axé sur la sécurité et promeut la gestion de crise. Le format « trèfle » poursuit quant à lui un objectif à plus long terme et cherche à laisser une porte entrouverte en vue d’un règlement politique du conflit.

Qu’en est-il de la solution à deux États ?

Une solution à deux États reste possible pour le conflit israélo-palestinien. Les obstacles qui en jalonnent la voie sont toutefois presque insurmontables alors que les deux parties au conflit paieraient un lourd tribut politique pour sa mise en œuvre. Les membres du format « trèfle » sont conscients de ce contexte difficile, mais le gouvernement fédéral estime néanmoins que la solution à deux États est et demeure la meilleure base pour que la population israélienne et palestinienne puisse vivre en paix et en sécurité. Et même si une telle solution n’est pas encore en vue, les membres du « groupe de Munich » œuvrent tout du moins pour que cette porte ne se referme pas.

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