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Conseil des affaires étrangères de l’UE à Luxembourg : la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et ses répercussions mondiales

La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock au Luxembourg

La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock au Luxembourg, © Thomas Imo/photothek.de

11.04.2022 - Article

Les consultations porteront essentiellement, outre la situation en Ukraine et le renforcement de l’aide de l’UE, sur les répercussions mondiales de la guerre d’agression russe.

C’est la septième fois que les ministres des Affaires étrangères de l’UE se réunissent depuis le début de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, aujourd’hui à Luxembourg. Face aux crimes de guerre commis de manière continue par la Russie et qui se sont révélés dans toute leur brutalité à Boutcha, les 27 États membres avaient déjà adopté à la fin de la semaine dernière une cinquième série de sanctions à l’encontre de la Russie. Elles comprennent notamment une interdiction d’importation de charbon russe. En marge de la conférence de soutien au Moldova qui s’est tenue le 5 avril dernier à Berlin, la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock avait indiqué à ce sujet :

…que la réponse à ces actes inhumains, que nous avons déjà vus commis ailleurs avec la même violence, que la réponse à ces crimes de guerre doit maintenant être la cinquième série de sanctions au niveau européen. Que nous, l’Union européenne, nous engageons dans la sortie intégrale de la dépendance à l’égard des énergies fossiles en provenance de Russie, en commençant par le charbon, le pétrole puis le gaz suivront.

Au total, cette nouvelle série de sanctions devrait se traduire par une baisse d’environ 10 milliards d’euros par an du volume des exportations vers la Russie, notamment de produits de haute technologie dont la Russie a par exemple besoin pour la construction de ses installations de liquéfaction de GNL, ainsi que par des interdictions d’importations d’un montant d’environ 4 milliards d’euros par an, frappant entre autres les secteurs du bois et du ciment. En outre, plus de 200 personnes et 14 entités russes sont ajoutées à la liste des sanctions.

La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine a de lourdes répercussions mondiales

Par ses attaques contre les stocks de céréales, les tracteurs et les ports ukrainiens, la Russie menace la sécurité alimentaire mondiale, prenant délibérément le risque de faire augmenter les prix des denrées alimentaires. L’Ukraine, l’un des principaux exportateurs mondiaux de céréales, craint de perdre la moitié de ses surfaces cultivées. De plus, la Russie a stoppé l’exportation de nombreuses variétés de céréales. Ces deux pays sont pour de nombreuses nations, notamment d’Afrique, les principaux fournisseurs de céréales. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE souhaitent donc discuter de mesures concrètes en matière de sécurité alimentaire mondiale.

Rencontre avec le procureur de la Cour pénale internationale

Avant le début de la réunion, les ministres des Affaires étrangères de l’UE rencontreront le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim A.A. Khan. Celui-ci a, à la demande de plus de 40 États parties à la CPI, dont l’Allemagne, annoncé le début imminent d’une enquête sur les atrocités commises en Ukraine et détaché une équipe d’enquêteurs. L’Allemagne apporte dans ce contexte au CPI un soutien supplémentaire d’un million d’euros. La cheffe de la diplomatie allemande avait déjà souligné en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 le 7 avril :

Nous sommes unis face aux crimes de guerre dont le monde a pris connaissance ces derniers jours : nous poursuivrons ces crimes ensemble, ensemble nous les porterons devant la justice et fournirons tout le soutien requis pour faire toute la lumière.

Le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, informera le Conseil des affaires étrangères de son déplacement en Ukraine avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du renforcement de l’aide de l’UE à l’Ukraine. La réunion qui suivra avec les ministres des Affaires étrangères d’Islande et de Norvège, Þórdis Kolbrún Gylfadóttir et Anniken Huitfeldt, témoigne par ailleurs de l’étroite solidarité avec les États européens qui ne sont pas membres de l’UE.

Également au programme : l’initiative européenne « Global Gateway » de développement des infrastructures

Les ministres s’entretiendront par ailleurs aussi de la stratégie « Global Gateway » de l’UE. Celle-ci prévoit entre 2021 et 2027 des investissements durables dans les infrastructures à concurrence de 300 milliards d’euros dans les pays émergents et en développement. Eu égard à la transformation du contexte sécuritaire due à la guerre menée par la Russie, un accent tout particulier est à présent porté sur le financement de projets essentiels en Ukraine, dans les Balkans occidentaux et en Asie centrale.

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