Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères
Balkans occidentaux : Olaf Scholz veut relancer les perspectives d’adhésion à l’UE

Le chancelier Olaf Scholz accueilli à Pristina (Kosovo) par le Premier ministre kosovar Albin Kurti, © Gouvernement fédéral/ Kugler
Le chancelier allemand s’est rendu en Serbie, au Kosovo et en Macédoine du Nord. Il souhaite relancer les perspectives d’adhésion des pays des Balkans occidentaux à l’Union européenne.
Cinq pays en deux jours : c’est le timing serré de la visite effectuée par Olaf Scholz en fin de semaine dernière dans les Balkans occidentaux. De Pristina (Kosovo) à Skopje (Macédoine du Nord) en passant par Thessalonique (Grèce), Belgrade (Serbie) et Sofia (Bulgarie), le chancelier allemand a évoqué la guerre en Ukraine avec les dirigeants de la région. Il souhaite, par ailleurs, relancer les perspectives d’adhésion des pays des Balkans occidentaux à l’Union européenne (UE), figées depuis une vingtaine d’années.
Des six pays de la région, quatre ont le statut de candidat à l’adhésion (la Serbie, le Monténégro, la Macédoine du Nord et l’Albanie). Deux ne l’ont pas encore (Kosovo, Bosnie-Herzégovine). Tous ont cependant signé un accord de stabilisation et d’association avec l’UE.
Au moment où doit se décider l’octroi à l’Ukraine du statut de candidat à l’adhésion, M. Scholz souhaite leur donner espoir que le processus d’adhésion trouve bientôt une chance réaliste d’aboutissement.
« Pour l’Allemagne d’une importance stratégique »
L’Allemagne prend au sérieux la question de l’adhésion des Balkans occidentaux à l’UE, a-t-il ainsi souligné. Cette région est « pour l’Allemagne d’une importance stratégique ». « Il y a des problèmes, mais pas de problèmes insurmontables ». Selon lui, c’est ce qui importe.
Dans les différentes capitales, Olaf Scholz a salué les progrès en vue du rapprochement avec l’UE. Il a aussi souligné la nécessité de poursuivre les réformes, notamment en matière d’État de droit et de lutte contre la corruption et le crime organisé.
À Skopje, en Macédoine du Nord, le chancelier a dit son « admiration » pour la force politique qui a permis d’aboutir à un accord avec la Grèce concernant le nom du pays.
Guerre en Ukraine
Aux côtés du président Dimitar Kovachevski, il a aussi salué le plein soutien de Skopje aux positions et aux sanctions de l’UE à l’égard de la Russie. « C’est une preuve supplémentaire du fait que la Macédoine du Nord partage le fondement des valeurs européennes et qu’elle est disposée à les défendre ».
De même à Pristina. Cela fait du Kosovo « un partenaire fiable à nos côtés et aux côtés de la communauté européenne et internationale », a-t-il dit au Premier ministre Albin Kurti.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie « est une guerre terrible, insensée déclarée au nom d’une vision impérialiste de la Russie », a souligné Olaf Scholz à Belgrade. « C’est pourquoi il est si important que l’Union européenne, que nous tous nous montrions solidaires de l’Ukraine et que nous l’aidions à se défendre ».
La Serbie a condamné l’invasion russe, mais ne s’est pas jointe aux sanctions contre Moscou. « Nous attendons que tous ceux qui sont candidats à l’adhésion à l’UE soutiennent ces sanctions », a affirmé le chancelier aux côtés du président serbe, Aleksandar Vucic.
Faire progresser le dialogue entre la Serbie et le Kosovo

Progresser sur la voie du dialogue « fait partie des choses qui sont absolument nécessaires, et je voudrais encourager tous les leaders politiques à veiller à ce que ces progrès se produisent vraiment, à ce que beaucoup d’accords concrets soient signés » en ce sens.
Relancer le processus de Berlin
Olaf Scholz organisera une conférence à l’automne pour relancer le « processus de Berlin », initié en 2014 pour accroître la coopération dans la région.
Samedi, il s’est aussi entretenu à Sofia (Bulgarie) avec le Premier ministre bulgare Kiril Petkow, dont le gouvernement s’oppose à l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE.
Le chancelier allemand a reconnu que l’élargissement était pour Sofia un enjeu important, et qu’il soulevait des questions et des discussions.
Mais il a affirmé sa conviction : « Ensemble, Européens, nous avons une responsabilité pour l’UE et pour la stabilité des Balkans occidentaux ». Sur la question de l’élargissement, il importe de montrer la cohésion de l’UE, essentielle aujourd’hui.
« L’Europe et la possibilité de faire partie de l’UE ont mobilisé au sein de nos sociétés de multiples forces qui sont positives : des forces en faveur de la démocratie et du vivre ensemble ».
A.L.