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Balkans occidentaux : Olaf Scholz veut relancer les perspectives d’adhésion à l’UE

Le chancelier Olaf Scholz accueilli à Pristina (Kosovo) par le Premier ministre kosovar Albin Kurti

Le chancelier Olaf Scholz accueilli à Pristina (Kosovo) par le Premier ministre kosovar Albin Kurti, © Gouvernement fédéral/ Kugler

15.06.2022 - Article

Le chancelier allemand s’est rendu en Serbie, au Kosovo et en Macédoine du Nord. Il souhaite relancer les perspectives d’adhésion des pays des Balkans occidentaux à l’Union européenne.

Cinq pays en deux jours : c’est le timing serré de la visite effectuée par Olaf Scholz en fin de semaine dernière dans les Balkans occidentaux. De Pristina (Kosovo) à Skopje (Macédoine du Nord) en passant par Thessalonique (Grèce), Belgrade (Serbie) et Sofia (Bulgarie), le chancelier allemand a évoqué la guerre en Ukraine avec les dirigeants de la région. Il souhaite, par ailleurs, relancer les perspectives d’adhésion des pays des Balkans occidentaux à l’Union européenne (UE), figées depuis une vingtaine d’années.

Des six pays de la région, quatre ont le statut de candidat à l’adhésion (la Serbie, le Monténégro, la Macédoine du Nord et l’Albanie). Deux ne l’ont pas encore (Kosovo, Bosnie-Herzégovine). Tous ont cependant signé un accord de stabilisation et d’association avec l’UE.

Au moment où doit se décider l’octroi à l’Ukraine du statut de candidat à l’adhésion, M. Scholz souhaite leur donner espoir que le processus d’adhésion trouve bientôt une chance réaliste d’aboutissement.

« Pour l’Allemagne d’une importance stratégique »

L’Allemagne prend au sérieux la question de l’adhésion des Balkans occidentaux à l’UE, a-t-il ainsi souligné. Cette région est « pour l’Allemagne d’une importance stratégique ». « Il y a des problèmes, mais pas de problèmes insurmontables ». Selon lui, c’est ce qui importe.

Dans les différentes capitales, Olaf Scholz a salué les progrès en vue du rapprochement avec l’UE. Il a aussi souligné la nécessité de poursuivre les réformes, notamment en matière d’État de droit et de lutte contre la corruption et le crime organisé.

À Skopje, en Macédoine du Nord, le chancelier a dit son « admiration » pour la force politique qui a permis d’aboutir à un accord avec la Grèce concernant le nom du pays.

Guerre en Ukraine

Aux côtés du président Dimitar Kovachevski, il a aussi salué le plein soutien de Skopje aux positions et aux sanctions de l’UE à l’égard de la Russie. « C’est une preuve supplémentaire du fait que la Macédoine du Nord partage le fondement des valeurs européennes et qu’elle est disposée à les défendre ».

De même à Pristina. Cela fait du Kosovo « un partenaire fiable à nos côtés et aux côtés de la communauté européenne et internationale », a-t-il dit au Premier ministre Albin Kurti.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie « est une guerre terrible, insensée déclarée au nom d’une vision impérialiste de la Russie », a souligné Olaf Scholz à Belgrade. « C’est pourquoi il est si important que l’Union européenne, que nous tous nous montrions solidaires de l’Ukraine et que nous l’aidions à se défendre ».

La Serbie a condamné l’invasion russe, mais ne s’est pas jointe aux sanctions contre Moscou. « Nous attendons que tous ceux qui sont candidats à l’adhésion à l’UE soutiennent ces sanctions », a affirmé le chancelier aux côtés du président serbe, Aleksandar Vucic.

Faire progresser le dialogue entre la Serbie et le Kosovo

Le chancelier Olaf Scholz à Belgrade aux côtés du président serbe, Aleksandar Vucic
Le chancelier Olaf Scholz à Belgrade aux côtés du président serbe, Aleksandar Vucic© Gouvernement fédéral/ Kugler
Olaf Scholz a, par ailleurs, souligné l’importance de faire progresser le dialogue entre le Kosovo et la Serbie. Plus de vingt ans après le début de la mission KFOR de l’OTAN dans les Balkans, Belgrade ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo. « Il n’est pas imaginable que deux pays qui ne se reconnaissent pas mutuellement puissent devenir membres de l’UE », a souligné le chancelier.

Progresser sur la voie du dialogue « fait partie des choses qui sont absolument nécessaires, et je voudrais encourager tous les leaders politiques à veiller à ce que ces progrès se produisent vraiment, à ce que beaucoup d’accords concrets soient signés » en ce sens.

Relancer le processus de Berlin

Olaf Scholz organisera une conférence à l’automne pour relancer le « processus de Berlin », initié en 2014 pour accroître la coopération dans la région.

Samedi, il s’est aussi entretenu à Sofia (Bulgarie) avec le Premier ministre bulgare Kiril Petkow, dont le gouvernement s’oppose à l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE.

Le chancelier allemand a reconnu que l’élargissement était pour Sofia un enjeu important, et qu’il soulevait des questions et des discussions.

Mais il a affirmé sa conviction : « Ensemble, Européens, nous avons une responsabilité pour l’UE et pour la stabilité des Balkans occidentaux ». Sur la question de l’élargissement, il importe de montrer la cohésion de l’UE, essentielle aujourd’hui.

« L’Europe et la possibilité de faire partie de l’UE ont mobilisé au sein de nos sociétés de multiples forces qui sont positives : des forces en faveur de la démocratie et du vivre ensemble ».

A.L.

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