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Conjoncture : les Sages révisent légèrement leurs prévisions à la hausse

Le taux d'inflation devrait rester élevé en Allemagne au cours des prochains mois

Le taux d'inflation devrait rester élevé en Allemagne au cours des prochains mois, © picture alliance / pressefoto_korb | Micha Korb

24.03.2023 - Article

Le Conseil allemand des experts économiques prévoit pour 2023 une croissance de 0,2 % au lieu d’une récession de 0,2 %. L’inflation continue de peser sur le pouvoir d’achat et sur la croissance. Le resserrement du crédit freine les investissements.

L’Allemagne devrait finalement échapper à une récession en 2023. C’est l’avis du Conseil allemand des experts économiques, qui a publié cette semaine ses prévisions semestrielles. Selon les Cinq Sages, l’économie allemande prend lentement le chemin de la reprise. Mais l’inflation et le resserrement des conditions de crédit freinent la croissance.

Mini-croissance attendue en 2023

Le Conseil allemand des experts économiques a présenté cette semaine ses prévisions conjoncturelles
Le Conseil allemand des experts économiques a présenté cette semaine ses prévisions conjoncturelles© picture alliance/dpa | Bernd von Jutrczenka

En novembre dernier, les Sages prévoyaient une récession cet hiver. En pleine crise de l’énergie, ils anticipaient le risque d’une pénurie de gaz. Elle ne s’est finalement pas produite. Les températures ont été clémentes. Résultat : au lieu d’une récession de 0,2 %, les Sages prévoient désormais pour 2023 une croissance de 0,2 %. Elle s’accélérerait en 2024. La hausse du produit intérieur brut (PIB) atteindrait alors 1,3 %.

L’horizon s’éclaircit donc, tout doucement. Cela ne veut pas dire que le moteur économique allemand ronronne, nuance le Conseil des experts économiques. « La perte de pouvoir d’achat engendrée par l’inflation, la dégradation des conditions de financement et la lenteur de la reprise de la demande mondiale empêcheront une forte croissance cette année et l’année prochaine », expose sa présidente, Monika Schnitzer.

L’inflation s’est installée

Ressentie au quotidien par les consommateurs, l’inflation devrait rester un sujet de préoccupation tout au long de l’année. Les Sages jugent que le pic est passé. Mais la hausse des prix devrait encore atteindre 6,6 % cette année, après les 6,9 % enregistrés en 2022.

« L’inflation fait progressivement tache d’huile sur toute l’économie », explique le Sage Martin Werding. Selon ce professeur à l’université de Bochum, « la hausse des prix à la production et les hausses de salaires à prévoir devraient maintenir l’inflation à un niveau élevé pour les consommateurs jusque dans le courant de l’année prochaine ». L’inflation devrait redescende très lentement pour atteindre 3 % sur l’année 2024.

En attendant, les Allemands voient leur pouvoir d’achat baisser. Cela freine la croissance, dont la consommation est l’un des principaux piliers. À cela s’ajoute la politique monétaire plus restrictive de la Banque centrale européenne (BCE). En restreignant le robinet du crédit pour lutter contre l’inflation, elle réduit les possibilités de financement des investissements.

Selon les Cinq Sages, il faudra sans doute attendre quelques mois pour voir la politique monétaire réellement freiner l’inflation. Et il faut s’attendre à ce que la BCE continue à relever ses taux directeurs. Car « l’inflation est encore loin d’être revenue à l’objectif de la BCE, qui est de 2 % », note la Sage Ulrike Malmendier.

Pas de risque de crise financière

En revanche, les cinq experts jugent improbable une nouvelle crise financière. Certes, la fermeture de la Silicon Valley Bank et la reprise de Crédit Suisse par UBS ont accru l’incertitude sur les marchés financiers. Mais la situation n’est pas la même qu’en 2008, souligne le rapport. Les difficultés reposent sur les difficultés de quelques banques, pas sur des produits financiers toxiques. Ni le marché interbancaire, ni le crédit aux entreprises ne sont impactés.

Par contre, les Sages jugent que la crise énergétique n’est pas terminée. Les marchés de l’énergie se sont apaisés. Mais la crise pourrait revenir à l’hiver prochain. « Le danger de fortes hausses des prix, voire d’une pénurie de gaz demeure pour l’hiver 2023-2024 », affirment les experts. Et ce, d’autant que la baisse des prix incite moins les consommateurs à faire des économies.

A.L.

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