Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères

La perspective d’une récession s’éloigne

Vue du port de Brême. Les instituts d’économie entrevoient à l’horizon une embellie conjoncturelle

Vue du port de Brême. Les instituts d’économie entrevoient à l’horizon une embellie conjoncturelle, © picture alliance/dpa | Sina Schuldt

06.04.2023 - Article

La récession redoutée à la fin de l’année 2022 disparaît de l’horizon. Les économistes relèvent leurs prévisions de croissance les uns après les autres. Cette semaine, c’était au tour des grands instituts d’analyse économique d’annoncer une embellie.

Il y a six mois, ils redoutaient une baisse du produit intérieur brut (PIB) de 0,4 %. Aujourd’hui, ils s’attendent à une croissance de 0,3 % en 2023. Les quatre grands instituts allemands d’analyse de la conjoncture ont présenté cette semaine à Berlin leur diagnostic économique commun, document qui servira de base au gouvernement allemand pour établir ses estimations économiques et fiscales. L’embellie qu’ils entrevoient confirme de précédentes analyses, notamment celle des « Cinq Sages » du Conseil allemand des experts économiques.

Baisse des prix de l’énergie

L’inflation devrait progressivement se résorber, estiment les instituts d’économie. De 6,9 % en 2022, elle devrait passer à 6 % en 2023 et chuter à 2,4 % en 2024
L’inflation devrait progressivement se résorber, estiment les instituts d’économie. De 6,9 % en 2022, elle devrait passer à 6 % en 2023 et chuter à 2,4 % en 2024© picture alliance / pressefoto_korb | Micha Korb

« Le revers économique du semestre d’hiver 2022/23 devrait se révéler moins prononcé que ce que nous avions prévu à l’automne », a exposé Timo Wollmershäuser, président du département de la conjoncture de l’institut Ifo et co-auteur du rapport. Cela est dû « à un moindre recul du pouvoir d’achat consécutif à une nette baisse des prix de l’énergie ».

Selon le rapport, l’inflation devrait néanmoins rester élevée cette année. Elle atteindrait 6,0 %, après avoir culminé à 6,9 % en 2022. Mais les consommateurs devront patienter jusqu’en 2024 pour la voir retomber à 2,4 %. Les mesures d’allègement prises par l’État et la hausse attendue des salaires « consolident la demande domestique et soutiennent la hausse des prix », peut-on lire dans le rapport.

Forte hausse des commandes industrielles

Parmi les piliers de croissance, l’économie peut s’appuyer sur l’industrie. Les prix de l’énergie baissent, indiquent les auteurs. Les problèmes de livraisons se résorbent. Et les carnets de commandes se remplissent. Selon l’Office fédéral des statistiques (destatis), ils ont gonflé de 4,8 % au mois de février, dopés par l’accroissement de la demande en Allemagne et dans la zone euro. Il s’agit de la troisième hausse du volume des commandes en trois mois, la plus forte depuis juin 2021.

« Les commandes sont en voie de rétablissement dans de nombreuses branches de l’industrie allemande », commente le ministère allemand de l’Économie. Il reste toutefois des exceptions. La construction, pénalisée par les taux d’intérêt, ne devrait pas contribuer à la croissance cette année, indique le rapport des instituts d’analyse de la conjoncture.

Autre bonne nouvelle : rien ne semble devoir entraver la bonne santé du marché du travail. Les instituts prévoient une nouvelle hausse du nombre d’actifs. Il atteindrait presque 46,0 millions en 2023 (contre 45,6 millions en 2022). Le chômage devrait légèrement augmenter (de 2,42 millions de demandeurs d’emploi en 2022 à 2,48 millions), essentiellement en raison de l’insertion progressive des réfugiés ukrainiens.

En 2024, le nombre de chômeurs devrait toutefois refluer à 2,41 millions, et la croissance s’accélérer pour atteindre 1,5 %. C’est ce que prévoit le rapport, élaboré en commun par l’institut Ifo, l’Institut Leibniz pour la recherche économique de Halle, l’Institut pour l’économie mondiale (IfW) de Kiel et l’Institut pour la recherche économique (RWI) d’Essen.

A.L.

Retour en haut de page