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Une consultation citoyenne pour trouver des solutions à des problèmes concrets

Sophie Deuerlein

Sophie Deuerlein, © Sophie Deuerlein privat

05.09.2022 - Article

La stratégie de sécurité nationale est définie en concertation avec la population allemande. La jeune Sophie Deuerlein revient sur cette expérience de participation citoyenne.

L’Allemagne se dote pour la première fois d’une stratégie de sécurité nationale. Elle doit refléter un large consensus social et être élaborée avec la participation de citoyens et citoyennes ainsi que de spécialistes de ces questions. En juillet dernier, la ministre des Affaire étrangères Annalena Baerbock s’est rendue à quelques-unes des sept grandes consultations organisées dans toute l’Allemagne. Sophie Deuerlein, l’une des citoyennes invitées à cette occasion, relate ici cette rencontre à Ravensbourg et dans le cadre de la « cellule de crise ouverte » à Berlin qui l’a suivie :

«  Cela a commencé par une lettre du ministère des Affaires étrangères. J’ai été étonnée car je n’avais jamais reçu de courrier de ce ministère. On a demandé à 3 000 personnes de la région de Ravensbourg si elles voulaient participer à une consultation. Cinquante personnes ont été sélectionnées pour représenter un échantillon de la population locale. Les sujets abordés ont porté sur l’économie internationale et les chaînes d’approvisionnement et comment protéger celles-ci par exemple face aux pandémies, aux crises, aux catastrophes climatiques ou aux conflits militaires. Cela m’a beaucoup intéressée car j’écris mon mémoire de master sur les frontières planétaires, ce qui concerne notamment les risques écologiques et sociaux dans les chaînes d’approvisionnement. Nous avons discuté au sein de groupes d’une dizaine de personnes, tous accompagnés d’un ou une experte. C’était important car, lorsque nous avions des questions techniques, nous obtenions des réponses fondées. Les discussions ont également permis d’exprimer de nombreuses craintes personnelles. L’objectif était de lister les thèmes dont la stratégie de sécurité nationale doit tenir compte. Il s’est avéré que suivant les générations, les thèmes prioritaires sont très différents, par exemple vis-à-vis du Covid et de manière encore plus frappante avec le changement climatique.

La « cellule de crise ouverte » au ministère des Affaires étrangères 
La  »cellule de crise ouverte«  au ministère des Affaires étrangères© picture alliance / photothek

J’ai été très heureuse de participer ensuite à la  »cellule de crise ouverte«  à Berlin. Cela a très bien complété le processus. Nous avons parlé des risques et des dangers économiques, sociaux et écologiques. La moitié des personnes présentes étaient des citoyens et citoyennes et l’autre moitié des spécialistes de différents domaines. Cela a contribué à la qualité professionnelle du débat. Les discussions ont été très axées sur des solutions à des problèmes concrets et non sur les craintes personnelles. La conclusion a été que nous devons créer des incitations pour changer en profondeur la manière de gérer l’économie et de consommer, notamment en tenant compte de la durabilité. Si nous parvenons à obtenir des changements à ce niveau, nous pourrons réellement progresser sur de nombreuses questions de sécurité.

Dans l’ensemble, cela a été un véritable processus démocratique. Des opinions très différentes ont été exprimées, des problèmes très différents ont été évoqués et des solutions ont également été avancées. Tout le monde a été écouté et pris en compte et cela a permis de définir des solutions. J’ai trouvé cela très agréable et vraiment efficace.  »

Sophie Deuerlein,

25 ans, suit des études de gestion d’entreprise et de sinologie à Constance et termine son mémoire de master, après une année d’études en Chine.

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