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Les Pirates du plastique à l’abordage

Des participants à l’action Plastic Pirates

Des participants à l’action Plastic Pirates, © BMBF/Gesine Born

03.06.2022 - Article

Un projet européen de science éco-citoyenne permet à de jeunes volontaires d’agir pour la propreté des cours d’eau et des océans.

Au printemps, des paquets s’entassent dans le bureau du biologiste marin Dennis Brennecke. Son Atelier de recherche à Kiel, le Kieler Forschungswerkstatt, en expédie plusieurs douzaines par semaine dans toute l’Europe. M. Brennecke montre ce qu’ils contiennent : un mode d’emploi et un filet blanc que les jeunes pirates doivent plonger dans les ruisseaux, rivières et lacs pour y pêcher, non pas un trésor, mais des déchets plastiques.

En mai 2022 débute en effet une nouvelle édition du projet européen de science éco-citoyenne « Plastic Pirates – Go Europe ! ». Jusqu’à fin juin, les jeunes Européens sont invités à participer à cette vaste campagne qui s’inscrit dans l’Année européenne de la jeunesse 2022. Avec près de 20 000 bénévoles, les précédentes missions des Pirates du plastique ont remporté un vif succès. Les Pirates ont ainsi collecté, documenté et classé les déchets glanés dans les cours d’eau et sur les rives, ce qui a permis de récolter un important volume et une grande variété de données que des équipes de recherche classiques n’auraient jamais pu recueillir en si peu de temps et en autant d’endroits différents.

Le Kieler Forschungswerkstatt, une structure conjointe de l’Université Christian-Albrechts de Kiel et de l’Institut Leibniz de pédagogie des sciences de la nature, a envoyé les Pirates du plastique à l’abordage pour la première fois en 2016. Au fil du temps, le projet a grandi et pris une dimension internationale. « L’océan commence ici » : telle est la devise des chercheurs en herbe. « Les déchets plastiques qui s’accumulent dans les ruisseaux et les rivières finissent toujours dans l’océan. Plus on étudie tout ce qui s’achemine vers les mers et océans de la planète, meilleures seront les réponses politiques et scientifiques », explique M. Brennecke.

Des Pirates du plastique en mission dans toute l’Europe

Pendant la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne en 2020, la campagne, née d’une initiative du ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche, a été prolongée jusqu’en 2021 et étendue aux deux autres pays du trio de présidences 2020-2021, le Portugal et la Slovénie. D’autres pays européens doivent les rejoindre en 2022. Le projet est financé par les ministères de l’Éducation et de la Recherche des pays concernés et des instituts partenaires – le Kieler Forschungswerkstatt en Allemagne, par exemple – en assurent la coordination sur le terrain. Établissements scolaires, mais aussi équipes de foot, scouts ou encore clubs d’échecs peuvent y participer. Plus les Pirates sont nombreux, mieux c’est ! Les tâches qui leur sont confiés sont en effet multiples et exigeantes : Les jeunes chercheurs âgés de 10 à 16 ans doivent explorer une rive donnée. Tandis que les uns maintiennent le filet dans l’eau pendant une heure très exactement et mesurent le débit du courant, les autres collectent et classent les déchets sur le rivage. D’autres encore se chargent de compiler les résultats et de rédiger le compte rendu.

1 200 sections de rive ont été étudiées à ce jour en Allemagne, situées pour un bon nombre d’entre elles sur le Rhin et la Weser. Les données récoltées sont sensiblement plus faibles dans l’Est de l’Allemagne. « Nous aimerions avoir beaucoup plus de participants dans les nouveaux Länder  », concède Dennis Brennecke.

L’approche scientifique, une motivation supplémentaire pour les jeunes

Un filet spécial recueille même les plus petits morceaux de plastique
Un filet spécial recueille même les plus petits morceaux de plastique© BMBF/Gesine Born

Les échantillons et données collectés par les Pirates du plastique allemands sont envoyés au Kieler Forschungswerkstatt. En Slovénie, ils sont traités par l’Institut national de biologie à Ljubljana. Mateja Grego et son équipe y travaillent. Ils analysent les échantillons de micro-plastique reçus et distribuent aux enseignants et autres coordinateurs du matériel et des filets pour obtenir ces échantillons.

Mme Grego se réjouit de l’écho très positif du projet auprès de la jeunesse : « Les classes, notamment, s’engagent activement. Les élèves apprécient que les données qu’ils récoltent fassent l’objet d’analyses scientifiques. Beaucoup d’entre eux publient leurs résultats sur le site Internet de leur école. Et nous avons de nombreux retours positifs de la part des enseignants qui, parfois, participent même plusieurs fois au projet. » En Allemagne, Dennis Brennecke le constate lui aussi : l’implication des jeunes est plus importante lorsque leur travail sert un but scientifique.

Des données sur les déchets plastiques collectées dans le monde entier

Il suffit de se rendre sur le site Internet de «  Plastic Pirates – Go Europe ! » et d’y consulter la carte interactive indiquant tous les groupes de Pirates du plastique à l’œuvre et les sections de rives étudiées pour mesurer le rayonnement international de ce projet ouvert à tous, partout dans le monde. Des Pirates du Chili se sont même déjà inscrits sur la carte. « L’avantage est que nous pouvons vraiment travailler à l’échelle mondiale », se félicite M. Brennecke. « Le matériel existe et nous pouvons facilement le traduire dans toutes les langues. Nous pouvons ainsi réunir des données du monde entier. »

Selon lui, le travail des Pirates du plastique peut également apporter une aide concrète à l’élaboration de solutions pour lutter contre les déchets plastiques, par exemple en analysant l’évolution de l’apparition et de la structure des déchets en fonction des nouvelles lois telles que l’interdiction du plastique jetable à l’été 2021.

Pour plus d’informations sur « Plastic Pirates - Go Europe », cliquez ici.


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