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L’UE pose les bases d’une économie neutre en carbone

Principal outil de la politique climatique européenne, le marché des permis d’émission va être réformé pour accélérer la transition vers la neutralité carbone, © colourbox
Les 27 ministres de l’Environnement se sont accordés cette semaine à Luxembourg sur d’importants volets du Paquet climat européen. Le gouvernement allemand a salué « l’un des paquets les plus complets de toute l’histoire de l’UE pour la protection du climat ».
Au terme d’une séance marathon, les 27 ministres européens de l’Environnement se sont accordés mardi sur de vastes pans du Paquet climat de l’Union européenne (UE), en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Ils ont décidé d’interdire à partir de 2035 l’immatriculation de véhicules émetteurs de CO2, ainsi que de réformer le système européen d’échange de quotas d’émission, principal outil de la politique climatique européenne. Le gouvernement allemand a salué l’accord, qui doit encore être examiné par le Parlement européen.
« Au milieu de la plus grave crise énergétique en Europe », a dit le ministre allemand de l’Économie et de la protection du climat, Robert Habeck, « nous avons mis sur les rails l’un des paquets les plus complets de toute l’histoire de l’UE pour la protection de climat ». « C’est un signe de détermination nécessaire et cohérent dans cette crise : ces décisions sont élémentaires pour rendre l’UE moins dépendante des énergies fossiles et faire avancer la protection du climat ».
Les voitures neuves sans émissions de CO2 en 2035
La ministre de l’Environnement, Steffi Lemke, a souligné de son côté l’impact de ces résolutions sur le secteur des transports, qui reste l’un des « mauvais élèves » en matière d’émissions de CO2 puisqu’il est responsable de 15 à 20 % des émissions européennes. « Il s’agit d’un énorme progrès », a-t-elle déclaré. « Cela va guider le secteur des transports vers la neutralité carbone. Or, ce secteur a un énorme retard à rattraper ». Simultanément, la décision offre à l’industrie automobile la visibilité dont ils ont besoin, a-t-elle ajouté.

Concrètement, les ministres européens ont décidé d’interdire à partir de 2035 l’immatriculation de véhicules émetteurs de CO2, c’est-à-dire les véhicules roulant à l’essence et au diesel. Ce choix vise à promouvoir le développement des véhicules électriques, considérés comme l’avenir de la construction automobile.
La Commission européenne s’est toutefois montrée ouverte à d’autres technologies, en particulier l’utilisation de carburants de synthèse. Le gouvernement allemand s’en est explicitement félicité. Cette technologie, en cours de développement, permettrait en effet de prolonger l’utilisation du moteur thermique. Elle consiste à produire du fuel à partir de CO2 avec du courant électrique bas-carbone. Cet e-carburant n’émet pas de CO2 dès lors qu’il est produit avec de l’électricité issue de sources renouvelables. Or, l’Allemagne entend couvrir 100 % de ses besoins en électricité grâce aux énergies renouvelables d’ici à 2035.
Réforme du marché européen du carbone
Les ministres européens se sont également accordés sur la réforme du système européen d’échanges de quotas d’émission. La réforme de cet instrument central de la politique climatique européenne prévoit la suppression progressive des quotas gratuits à certains secteurs industriels. Elle élargit, par ailleurs, le marché carbone à de nouveaux secteurs, dont les transports et le bâtiment. En Allemagne, ces deux secteurs sont déjà intégrés depuis 2021 au système national d’échanges de quotas d’émission. L’objectif de l’Union européenne est de réduire ses émissions de CO2 de 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990, et de viser la neutralité carbone en 2050.
Cette transformation ambitieuse doit toutefois se dérouler sans peser de manière inéquitable sur les plus modestes. À cette fin, les ministres européens ont aussi décidé la mise en place d’un fonds social pour le climat. Il aura pour finalité d’atténuer l’impact social de la transition énergétique sur les ménages modestes et les petites entreprises.
A.L.