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CO2 : l’Allemagne a atteint ses objectifs en 2022

Selon l’Office fédéral pour l’environnement (UBA), elle a émis 746 millions de tonnes équivalent CO2 de gaz à effet de serre, soit 15 millions de moins qu’en 2021

Selon l’Office fédéral pour l’environnement (UBA), elle a émis 746 millions de tonnes équivalent CO2 de gaz à effet de serre, soit 15 millions de moins qu’en 2021, © picture alliance / SvenSimon | FrankHoemann/SVEN SIMON

17.03.2023 - Article

Selon les données publiées par l’Office fédéral pour l’environnement (UBA), l’Allemagne a réduit ses émissions de CO2 de 1,9 % en 2022 et rempli ses objectifs climatiques. Les énergies renouvelables progressent rapidement. Mais le secteur des transports reste un mauvais élève.

L’Allemagne a atteint ses objectifs climatiques en 2022. Selon l’Office fédéral pour l’environnement (UBA), elle a émis 746 millions de tonnes équivalent CO2 de gaz à effet de serre, soit 15 millions de moins qu’en 2021. Cela représente une baisse de 1,9 %. C’est un succès notable dans le contexte de la crise énergétique. Il est néanmoins tempéré par la divergence des performances entre les secteurs.

Plus de charbon, mais des objectifs respectés

Le secteur de l’énergie, privé du gaz russe, a davantage recouru au charbon pour faire tourner ses centrales électriques. Il a aussi augmenté sa production d’électricité pour contribuer à la sécurité d’approvisionnement en Europe, par exemple lors de la mise à l’arrêt de larges pans du parc nucléaire français à l’été 2022. Mais il a pu compter sur une nouvelle montée en puissance des énergies renouvelables (en hausse de 9 % sur un an pour la production électrique) pour tempérer son bilan carbone. Au total, il a émis 10,7 millions de tonnes équivalent CO2 de gaz à effet de serre de plus qu’en 2021. Mais ses émissions (un peu moins de 256 millions de tonnes équivalent CO2) sont restées en-deçà du plafond fixé (257 millions).

Sauf dans les transports et les bâtiments

L’Allemagne a échoué à remplir ses objectifs dans le secteur des transports
L’Allemagne a échoué à remplir ses objectifs dans le secteur des transports© picture alliance / Jochen Eckel | Jochen Eckel

Il n’en va pas de même pour le secteur des transports. Ce dernier demeure le mauvais élève de la classe en matière d’ambition climatique. C’est le seul secteur qui a accru ses émissions et n’a pas respecté les objectifs fixés en 2022. Malgré les billets de train à 9 €, la hausse du prix des carburants et la multiplication des véhicules électriques, il a vu ses émissions augmenter de 0,7 % par rapport à 2021. Ce sont plus d’un million de tonnes équivalent CO2 supplémentaires qui se sont déversées dans l’atmosphère. La conséquence : l’Allemagne a échoué à remplir ses objectifs dans le secteur des transports pour près de neuf millions de tonnes équivalent CO2 (148 millions de tonnes rejetées au lieu de 138,8 millions).

Un seul autre secteur a dépassé son plafond : celui des bâtiments. Près de 112 millions de tonnes équivalent CO2 ont été émises au lieu des 107,3 millions prescrites. Mais le secteur a vu baisser ses émissions de 5,3 %. Il a tiré parti de la hausse des prix de l’énergie et de la relative douceur des températures.

Dans tous les autres secteurs, l’Allemagne affiche des émissions en baisse et respecte ses objectifs. La réduction des émissions varie de moins 10,4 % dans l’industrie, dont la production a été affectée par la guerre en Ukraine, à moins 1,5 % dans l’agriculture en passant par une réduction de 4,5 % dans le secteur des déchets.

Accélérer la transition dans les transports

Pour le directeur de l’UBA, Dirk Messner, il est désormais urgent de remédier aux problèmes non résolus dans les transports. Et de mettre les bouchées doubles. L’Allemagne a réduit ses émissions de CO2 de 40,4 % depuis 1990. Mais elle vise une baisse de 65 % à l’horizon 2030 et la neutralité carbone d’ici à 2045. « Pour atteindre les objectifs gouvernementaux en 2030, l’Allemagne doit réduire ses émissions de 6 % par an », explique M. Messner. « Depuis 2010, elle les a réduites de moins de 2 % par an. »

La clé réside dans les énergies renouvelables, en forte progression

Pour le directeur de l’UBA, la clé réside toutefois « dans l’accélération du développement des énergies renouvelables ». Pour cela, « nous devons réussir à tripler les capacités installées, afin d’atteindre une proportion de 80 % d’électricité d’origine renouvelable en 2030. »

Bonne nouvelle : dans ce domaine, les indicateurs sont au vert. En 2022, l’Allemagne a fortement accru sa consommation d’énergie renouvelable, que ce soit pour l’électricité ou le chauffage. La dynamique est partout observable : + 23 % pour le photovoltaïque, + 9 % pour l’éolien terrestre et en mer, + 1 % pour la chaleur renouvelable (bioénergie, solaire thermique, pompes à chaleur).

Pour la première fois, les énergies vertes ont couvert en 2022 plus d’un cinquième de la consommation totale d’énergie (20,4 %) et 46,2 % de la consommation électrique (contre 41,2 % en 2021). L’accélération du levier des énergies renouvelables a concrètement contribué à compenser la baisse de la consommation de gaz.

A.L.

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