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De nouveaux indices tendraient à confirmer le lieu de la bataille de Teutoburg

Le site présumé de la bataille de Teutoburg, à Kalkriese, près d’Osnabrück (Basse-Saxe)

Le site présumé de la bataille de Teutoburg, à Kalkriese, près d’Osnabrück (Basse-Saxe), © picture alliance/dpa | Lino Mirgeler

18.11.2022 - Article

Le site de Kalkriese, au nord d’Osnabrück (Basse-Saxe), a-t-il bien été le théâtre de la déroute des légions romaines de Publius Quinctilius Varus face au Germains d’Arminius en l’an 9 après Jésus-Christ ? Une nouvelle analyse scientifique tendrait à le confirmer.

Elle résulte d’un travail de recherche mené au Musée allemand de la mine, à Bochum (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Les chercheurs ont recueilli 550 nouveaux fragments métalliques provenant d’armes, de ceinturons, d’agrafes, etc. Puis ils ont procédé à l’analyse chimique des alliages de métaux.

Leur méthode repose la découverte que les alliages de métaux utilisés par l’armée romaine différaient d’une légion romaine à l’autre. Les chercheurs ont ainsi pu identifier de manière incontestable la présence à Kalkriese de la 19e légion romaine. Les alliages trouvés coïncidaient avec ceux découverts à Dangstetten (sud de l’Allemagne) et à Haltern (ouest), deux sites connus pour l’avoir hébergée.

Cette découverte accroît la probabilité que Kalkriese ait bien été le lieu de la bataille de Teutoburg. Elle ne clôt toutefois pas la controverse qui agite de longue date la communauté scientifique. Car des indices plaident également en sens inverse. De fait, s’il est certain qu’une légion romaine a bien connu une débâcle à Kalkriese, l’événement peut aussi s’être déroulé six ans plus tard, lors d’une campagne menée par le général romain Germanicus pour venger Rome des Germains.

Seule certitude, la bataille de Teutoburg a décimé trois légions romaines et fait plus de 10 000 morts. Elle a constitué l’une des plus graves défaites militaires de l’histoire de l’Empire romain, et a fixé pour plusieurs siècles la frontière entre Rome et le monde barbare sur le Rhin. Dix-neuf siècles plus tard, à l’époque de l’affirmation de l’identité allemande, Arminius, alias Hermann le Chérusque deviendra une légende nationale.

A.L.

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