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Il y a 80 ans débutait le soulèvement du ghetto de Varsovie
Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, au Mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, en 2017, © picture alliance / Bernd von Jutrczenka
Le président Frank-Walter Steinmeier, prononce ce mercredi un discours à l’occasion de la commémoration du 80e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie. Une première pour un président allemand.
L’image du chancelier Willy Brandt agenouillé devant le monument aux Héros du soulèvement du ghetto de Varsovie avait fait le tour du monde. C’était en décembre 1970, dans le contexte de l’Ostpolitik. 52 ans plus tard, l’Allemagne et la Pologne sont depuis longtemps devenues des partenaires. A l’occasion du 80e anniversaire du soulèvement du ghetto, le président fédéral, Frank-Walter Steinmeier, est ce mercredi le premier président allemand à participer aux cérémonies de commémoration. A l’invitation du président polonais, Andrej Duda, il prononcera un discours devant le monument. A leurs côtés se tiendra le président israélien, Isaac Herzog.
La cérémonie commémorera le début du soulèvement du ghetto de Varsovie, le 19 avril 1943. Le ghetto avait été mis en place par les nazis en octobre 1940, puis définitivement bouclé en novembre de la même année. Jusqu’à 450 000 juifs polonais y furent emprisonnés sur une surface n’excédant pas trois kilomètres carrés. La surpopulation, la famine et les maladies comme le typhus et la fièvre jaune avaient déjà causé le décès de quelque 100 000 personnes avant l’été 1942.
En juillet 1942, les nazis commencèrent la déportation massive des habitants du ghetto vers les camps de la mort. Environ 300 000 hommes, femmes et enfants furent déportés entre l’été 1942 et avril 1943, notamment vers Treblinka.
Le 19 avril 1943, les soldats nazis s’apprêtaient à liquider le ghetto. Mais quelques centaines d’habitants, armés, se soulevèrent dans un combat désespéré. Contre toute attente, ils parvinrent à tenir tête pendant quatre semaines à la SS et à la Wehrmacht.
Malgré leur héroïsme, le soulèvement fut écrasé et se termina par l’incendie du ghetto. Au total, quelque 12 000 personnes ont trouvé la mort dans les combats, 30 000 ont été exécutées, et 7 000 déportées dans les camps d’extermination. Très peu d’habitants du ghetto sont parvenus à s’échapper. Mais la résistance héroïque du ghetto de Varsovie a revêtu aux yeux du monde une grande signification symbolique.
A.L.