«  En tant que journaliste, mon travail permet de faire avancer les choses, pour moi-même et pour tout le peuple ukrainien. Tout le monde a le droit d’être informé librement et équitablement et d’analyser les informations par lui-même  », a déclaré la journaliste ukrainienne Khomina Daria, citée par l’initiative Hannah Arendt. Depuis 2022, cette initiative soutenue par le gouvernement fédéral allemand fournit une protection et une aide pratique aux professionnels des médias menacés dans le cadre de leur travail. Le réseau, soutenu par des organisations de la société civile, cible actuellement en priorité les journalistes d’Ukraine, de Russie et de Biélorussie ainsi que d’Afghanistan.

Un réseau pour les journalistes en danger

«  Le journalisme libre constitue le meilleur remède contre les violations des droits de l’homme et les abus de pouvoir  », a affirmé la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock à l’occasion de la création de l’initiative. Les journalistes sont «  trop souvent victimes de persécutions, d’arrestations, de passages à tabac et d’assassinats » en raison de leur travail. La ministre a souligné que ces «  personnes courageuses  » avaient besoin de «  lieux de refuge sûrs, ainsi que de possibilités de travail et de soutien  ». Pour elle, l’initiative Hannah Arendt offre «  un programme d’aide d’urgence destiné aux professionnels des médias et aux journalistes, avec des mesures concrètes de protection et de soutien  ». Le ministère allemand des Affaires étrangères alloue des ressources financières à ce programme.

Ce réseau compte de nombreuses organisations partenaires dont la DW Akademie, c’est-à-dire le centre de développement international des médias et de formation initiale et continue des journalistes de la Deutsche Welle (la radio internationale allemande), et le European Fund for Journalism in Exile (Fonds européen pour le journalisme en exil). Pour de nombreux journalistes, l’exil est en effet le seul moyen de continuer à mener des reportages indépendants.

Les organisations partenaires jouent un rôle central dans le travail de l’initiative puisqu’en vertu du principe de neutralité de l’État, celui-ci n’a pas le droit d’exercer d’influence. Ce sont donc des jurys indépendants qui décident de l’octroi des subventions.

Aide aux reportages indépendants depuis les lieux d’exil

Les journalistes bénéficient d’un soutien sous forme de bourses, de moyens techniques ou encore de formations. Le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias a ainsi attribué des bourses d’urgence à des professionnels des médias ukrainiens dans le cadre du projet «  Voices of Ukraine  ». De son côté, la DW Akademie a octroyé des bourses à des journalistes russes et biélorusses par le biais du programme «  Space for Freedom  ».

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