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Le festival Haendel de Halle fête son centenaire

La ville de Halle (Saxe-Anhalt) à l’heure du 100e Festival Händel, © Maison Händel/ Thomas Ziegeler
La ville natale du compositeur Georg Friedrich Haendel (1685-1759) accueille du 27 mai au 12 juin la 100e édition de son festival. Le public afflue du monde entier pour écouter des vedettes de la musique interpréter les œuvres du maître du baroque.
De Londres à Göttingen (Basse-Saxe), de nombreux festivals célèbrent la musique de Georg Friedrich Haendel (1685-1759). Le maître de l’opéra et de l’oratorio est le compositeur baroque le plus joué au monde. Il attire un public venu des quatre coins de la planète. Mais le festival Haendel de Halle (Saxe-Anhalt) a une particularité : il fait résonner la musique du maître dans le cadre authentique qui l’a vu naître et grandir jusqu’à la fin de l’adolescence. Il se tient actuellement, jusqu’au 12 juin. Il célèbre sa 100e édition, entre hommage au passé et feu d’artifice musical.

La musique de Haendel était déjà célébrée à Halle au XIXe siècle, explique l’intendant du festival, Clemens Birnbaum. L’inauguration d’une statue à l’effigie du musicien sur la place du marché en 1859 avait d’ailleurs donné lieu à des concerts. Mais c’est en 1922 qu’est née l’idée d’un festival, avec l’organisation d’une « Hallisches Haendelfest ». Son programme illustrait les nombreuses facettes de la musique du maître.
Réminiscences à un siècle de distance
L’affiche du centenaire est très largement inspiré de la programmation de 1922. L’opéra « Orlando » sera à nouveau le clou des 67 concerts proposés. C’est une œuvre spectaculaire et enchanteresse, qui était pour le musicologue Winston Dean « le plus grand des opéras de Haendel d’un point de vue musical ». Le livret est adapté de l’Orlando furioso de l’Arioste. L’œuvre est présentée à Halle dans une nouvelle mise en scène signée du Britannique Walter Stutcliffe. Elle est placée sous la direction musciale de Christian Cumyn.
Les festivaliers se voient aussi proposer d’autre grands moments lyriques à travers l’opéra « Caio Fabbricio », un pasticcio virtuose de 1733, et le fragment du drame historique « Fernando, re di Castiglia ». Ce dernier célèbre sa première, sous la direction de Leo Duarte et en coopération avec le Festival Haendel de Londres.
Les amateurs d’oratorios ne sont pas en restent. Au programme figure l’incontournable « Messie », interprété par l’ensemble portugais Divino Sospiro sous la direction de Massimo Mazzeo dans la version germanophone de Wolfgang Amadeus Mozart. Mais aussi « Susanna », la « Passion selon Brocke » mise en scène par Walter Stutcliffe et le récit mythologique « Semele ».
Des interprètes prestigieux sont sur scène tout au long de la quinzaine, dont Philippe Jaroussky, Jordi Savall, Emölke Barath, Wolfgang Klatschner, Valer Sabadus, Vivica Genaux, Alex Köhler, ainsi que William Christie et Iestryn Davies. De nombreux anciens lauréats du Prix Haendel ont également répondu présent.
Un colloque scientifique, l’édition d’un CD, la publication d’un livre richement illustré complètent le programme. Le public peut aussi revivre un siècle de musique au festival Haendel en visitant une exposition intitulée « Feuerwerk und Halle-luya » (litt. : feu d’artifice et Halle-luia).
Haendel, compositeur européen
Georg Friedrich Haendel est entré dans l’histoire comme l’un des plus célèbres habitants de la ville de Halle, a souligné le maire, Egbert Geier, lors de l’inauguration. Le festival Haendel rayonne aujourd’hui à l’échelle internationale. Il s’est imposé comme le premier festival musical de Saxe-Anhalt et comme l’un des plus importants rendez-vous de musique baroque en Europe.
L’édition du centenaire fournit l’occasion de se replonger dans cette histoire et d’identifier les éléments de continuité et les évolutions. L’une des mutations les plus visibles est certainement celle de l’image du compositeur. Aujourd’hui, l’image d’un musicien cosmopolite domine. Allemand, passé par l’Italie avant de devenir compositeur à la cour du roi d’Angleterre, Georg Friedrich Haendel a incarné l’esprit européen. C’était aussi le thème de l’exposition conçue par la Maison Haendel de Halle pour le le 250e anniversaire de la mort de Haendel, en 2009.
Mais qu’en sera-t-il demain ? « Chaque époque a son image de Haendel », constate Clemens Birnbaum. « Il serait passionnant de tendre le miroir aux prochaines générations pour savoir comment va évoluer l’image que nous avons de lui aujourd’hui. »
A.L.