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Claus Peymann, la passion du théâtre

Le metteur en scène allemand Claus Peymann fête ses 85 ans, © picture alliance/dpa | Jens Kalaene
On ne présente plus Claus Peymann. Metteur en scène, directeur de théâtre, il a été pendant trois décennies l’intendant des plus grandes scènes germanophones, celle du Burgtheater de Vienne, puis celle du Berliner Ensemble. Ce passionné fête ce 7 juin ses 85 ans.
Lorsqu’il a quitté le Berliner Ensemble à l’été 2017, alors qu’au même moment Frank Castorf passait la main à la Volksbühne, on a parlé de « crépuscule des dieux ». Claus Peymann est de ces personnalités que l’on qualifie de « pape » de leur domaine. De la génération des Peter Zadek, Peter Stein et Andrea Beth, il a été l’un des artisans du renouveau de la scène théâtrale germanophone au cours des trente dernières années. La passion, l’innovation et l’autorité sont sa signature. Il fête ce mardi ses 85 ans.
Fils d’enseignant, Claus Peymann est né le 7 juin 1937 à Brême. Ou plutôt non, objecte-t-il. « Je ne suis pas né en 1937. […] Je suis né en 1968 ». L’émancipation et l’opposition à l’autorité sont son credo. Après des mises en scènes dans plusieurs théâtres allemands, il débute sa carrière de directeur de théâtre à Stuttgart (1974-1979), puis à Bochum (1979-1986). Il provoque parfois, mais il multiplie les succès auprès de la critique et du public. Sa réputation est établie.
Son passage au Schauspielhaus de Bochum est une période riche en expérimentation. Claus Peymann commence à travailler avec un groupe d’acteurs renommés et fidèles : Bernhard Minetti, Gert Voss, Kirsten Dene. Ses colères sont légendaires. Mais « les acteurs m’aiment bien », dit-il.
Intendant du Burgtheater et du Berliner Ensemble

À la fin des années 1980, il est déjà considéré comme l’un des grands rénovateurs du théâtre allemand. Il est recruté comme intendant par les institutions les plus prestigieuses : d’abord par le Burgtheater de Vienne (1986-1999), puis à Berlin par le Berliner Ensemble (1999-2017), fondé par Bertolt Brecht.
Il impose sa marque en créant des pièces d’auteurs contemporains. Il s’intéresse en particulier à l’œuvre des Autrichiens Peter Handke et Thomas Bernhard : « Avant la retraite », « Maître », « Le Faiseur de théâtre » et « Place des héros ». Il provoque des débats, et ne craint pas le conflit. Il voit le théâtre comme un espace d’expérimentation mais aussi comme une instance morale.
À 82 ans, il a raté le permis de conduire. Mais à 85 ans, il n’a pas dit son dernier mot. Il vient de fêter la première d’une mise en scène de la pièce d’Eugène Ionesco « Rhinocéros ». Et il propose les 9 et 10 juin deux lectures de Thomas Bernhard au Théâtre Renaissance de Berlin.
A.L.