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Exposition : Dürer, génie de la gravure

Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471 - Nuremberg, 1528), Tête de cerf percée d’une flèche

Albrecht Dürer (Nuremberg, 1471 - Nuremberg, 1528), Tête de cerf percée d’une flèche, 1504 ?. Lavis brun, lavis gris, aquarelle et gouache appliqués au pinceau et à la plume sur papier vergé. Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la photographie, Réserve B-13(2)-boite écu, © picture alliance / akg-images | akg-images

05.07.2022 - Article

Le Château de Chantilly (Hauts-de-France) rend un vibrant hommage au maître allemand de la Renaissance, Albrecht Dürer (1471-1528), rarement exposé en France. Plus de 200 gravures sont à découvrir dans le cadre d’une vaste rétrospective jusqu’au 2 octobre.

Il y a 25 ans qu’Albrecht Dürer (1471-1528) n’avait plus fait l’objet d’une rétrospective aussi ambitieuse en France. Plus de 200 estampes et dessins du maître allemand de la Renaissance sont à découvrir jusqu’au 2 octobre au Château de Chantilly, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Paris. L’exposition met l’accent sur l’œuvre gravée, qui est présentée dans sa quasi-totalité. Elle révèle un artiste éblouissant, mais aussi profondément humaniste et novateur qui a contribué à façonner la Renaissance européenne.

Fils d’un orfèvre de Nuremberg (Bavière), Albrecht Dürer est né dans un foyer artistique foisonnant, au cœur d’une Europe en pleine effervescence. L’exposition retrace ses débuts auprès de Michael Wolgemut, peintre, dessinateur et graveur sur bois bavarois et sa formation sur les traces de Martin Schongauer, peintre et graveur de la fin du Moyen-Âge. Elle chemine au gré de ses voyages en Allemagne, de ses rencontres avec des princes et des humanistes, de ses séjours répétés en Italie et aux Pays-Bas.

Chaque rencontre, chaque étape de carrière est pour Dürer une occasion d’assimiler la production de ses contemporains. Il intègre une à une les nouveautés techniques et formelles de son temps. Le plus souvent pour les dépasser.

Un artiste au cœur des échanges de l’Europe de la Renaissance

Apprenti auprès de son père, Dürer avait appris tôt à se servir d’un burin pour reproduire les tableaux de maîtres. Peintre, dessinateur et graveur, il s’est distingué par la perfection de ses dessins d’animaux, basés sur une patiente étude du corps humain, de l’anatomie, de la représentation du vivant.

Il a aussi innové en ouvrant son atelier pour démocratiser l’art. Il s’est confronté sans relâche aux grands artistes de son temps (Mantegna, Raphäel, Léonard de Vinci). Il a suscité en retour leur admiration, de l’Italie à la Flandre et au Saint-Empire. Mais, surtout, il a été le premier à hisser la gravure au même rang que les autres arts.

C’est dans ce domaine, plus que dans tout autre, que son génie a trouvé un terrain pour s’épanouir. La gravure, apparue vers 1400, permettait, pour la première fois en Occident, une large diffusion des images. Dans une Europe où la naissance de l’imprimerie avait accéléré la diffusion du savoir, deux techniques principales s’étaient développées à quelques décennies d’intervalle : la gravure sur plaque de bois, puis à parti de 1440, la gravure sur cuivre. Dürer en maîtrisait tous les outils : gravure sur bois, burin, eau-forte, pointe sèche.

Chefs-d’œuvre universels

Extraits de la série « L’Apocalypse » d’Albrecht Dürer, vers 1497/98 
Extraits de la série « L’Apocalypse » d’Albrecht Dürer, vers 1497/98 (G.) « Le dragon à sept têtes et la bête aux cornes d’agneau »; (Centre) « Saint-Michel terrassant le Dragon » (Dr.) « Saint Jean avalant le livre »© picture alliance / akg-images | akg-images

L’exposition présente en intégralité ses principales séries sur bois : « La Mélancolie », « Le Chevalier, la mort et le diable », « Saint Jérôme dans sa cellule ». Des chefs-d’œuvre universels, considérés comme révolutionnaires en leur temps. L’exposition les confronte aux grandes œuvres des graveurs contemporains allemands, italiens ou flamands qui ont influencé Dürer ou se sont nourris de son art.

Fruit de l’association de deux collections prestigieuses (celles du musée Condé et de la Bibliothèque nationale de France), l’exposition présente également la série d’illustrations « L’Apocalypse ». Premier grand livre illustré par Dürer, ce chef-d’œuvre réalisé entre 1496 et 1498 était novateur et ambitieux pour l’époque. Il fascine jusqu’à aujourd’hui par son dynamisme et par la puissante expressivité de l’artiste.
A.L.

Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance
Exposition au château de Chantilly, Jeu de Paume, du 4 juin au 2 octobre 2022
Des visites guidées sont proposées.

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