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Il y a 225 ans naissait Heinrich Heine

Heinrich Heine (1797-1856), © picture alliance / imageBROKER | H.-D. Falkenstein
Combatif, ironique, caustique, nostalgique ou vulnérable, il est l’un des plus éminents représentants des lettres allemandes, et le plus « français » des écrivains allemands. Le 13 décembre 1797, il y a 225 ans, naissait à Düsseldorf (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) Heinrich Heine (1797-1856).
Né Harry Heine dans une famille juive de fabricants textiles, il était promis à la succession de l’entreprise familiale mais n’avait pas la fibre commerçante. Il obtint un doctorat en droit, et se fit baptiser, devenant « Heinrich » pour tenter d’accéder à une carrière juridique. Sans succès. C’est dans le journalisme et la littérature qu’il devait épanouir sa plume talentueuse.
L’auteur des vers célèbres de la « Loreley » (1824) rencontre ses premiers succès littéraires en 1826-1827 avec le « Voyage dans le Harz » et surtout le « Livre des chants » (« Buch der Lieder »). Ce classique à la tonalité proche de celle des chants populaires a inspiré de grands compositeurs tels que Robert Schumann (1810-1856).
Enfant de la Révolution française, Heine était enraciné littérairement dans le Romantisme. Mais il a dépassé et l’objectivité des Lumières et le Romantisme. Sa plume, intime ou incisive, a inventé de nouvelles formes. Elle s’est faite le sismographe d’une époque. Le poète Heine ne surplombait plus le réel comme ses devanciers. Il vivait au milieu de la société. Il en a dressé un tableau d’une subjectivité qui était un gage d’authenticité.
Témoin de l’industrialisation, Heine a été influencé par Marx. En 1843, il commentait avec mordant la situation politique, religieuse et sociale en Allemagne dans l’une de ses œuvres les plus célèbres : « Allemagne, un conte d’hiver ».

Souvent attaqué pour ses prises de position, et régulièrement en butte à la censure, Heinrich Heine a pris dès 1831 le chemin de s’exil. Il a vécu à Paris pendant 25 ans, soit près de la moitié de sa vie, jusqu’à sa mort en 1856. Marié à Mathilde, une ouvrière parisienne, il a porté dans ses œuvres un regard acéré sur les deux pays, devenant ainsi probablement le plus « franco-allemand » des écrivains européens. Il repose au cimetière de Montmartre.
A.L.