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Exposition : quand l’art et la technique se marient

Vue de l’exposition « La salle des machines des Dieux. Comment nous avons inventé notre avenir » , à voir au musée Liebighaus de Francfort/M. jusqu’au 10 septembre 2023

Vue de l’exposition « La salle des machines des Dieux. Comment nous avons inventé notre avenir » , à voir au musée Liebighaus de Francfort/M. jusqu’au 10 septembre 2023, © Collection de sculptures du musée Liebighaus – Norbert Miguletz

31.03.2023 - Article

Le dialogue entre l’art et la technique ne date pas d’hier. Dans l’Antiquité grecque, le terme technè désignait une variété de savoirs allant de l’art à l’artisanat et à la science. À Francfort, une exposition retrace cinq millénaires d’inventions de l’Égypte à l’Asie.

Jusqu’au 10 septembre, les Collections de sculptures Liebighaus, à Francfort-sur-le-Main., explorent l’une des interactions les plus fascinantes de l’histoire des civilisations : le dialogue entre l’art et la technique. L’exposition, intitulée « La salle des machines des Dieux. Comment nous avons inventé notre avenir », présente plus de 97 œuvres majeures provenant de la collection et de musées européens prestigieux. Elle déploie une vaste fresque qui embrasse cinq millénaires d’histoire allant de l’Égypte ancienne à nos jours.

Un voyage à travers le temps

Le parcours débute dans l’Égypte des pyramides et la Mésopotamie antique, au troisième millénaire avant notre ère. Il s’achève sur une sculpture de Jeff Koons. L’artiste américain propose à travers cet Apollon citharède une réponse contemporaine à l’aspiration des artistes de l’Antiquité et de l’espace arabo-islamique à donner vie à la sculpture grâce à des mouvements automatisés.

Entre les deux, le visiteur explore différentes époques et civilisations : la Grèce et la Rome antiques, l’Âge d’or de la civilisation islamique, du 8e au 13e siècle, de Bagdad à Tehéran, Damas et Samarcande, l’Inde des astronomes et de mathématiciens, la Chine inventrice de la porcelaine et de l’imprimerie, l’Europe de la Renaissance et celle des Lumières.

Le parcours est jalonné de chefs-d’œuvre : la statuette d’Imhotep (Égypte, 332-30 av. J.C.), la statue d’Athéna (Rome, 1er siècle apr. J.C.), l’Atlas de Farnese (Rome, 2e siècle apr : J.C.), une tête de Bouddha (Cambodge, Angkhor Wat, fin du 12e-début du 13e siècle), un Astrolabe (Ahmad Ibn as-Sarrag, Syrie, 1328-1329) ou encore la Maria Immaculata de Matthias Steinl (Vienne, 1688).

Dialogue entre les savoirs

Vue de l’exposition « La salle des machines des Dieux. Comment nous avons inventé notre avenir » , à voir au musée Liebighaus de Francfort/M. jusqu’au 10 septembre 2023
Vue de l’exposition « La salle des machines des Dieux. Comment nous avons inventé notre avenir » , à voir au musée Liebighaus de Francfort/M. jusqu’au 10 septembre 2023© Collection de sculptures du musée Liebighaus – Norbert Miguletz

L’exposition le montre : le dialogue entre la technique et l’art est vieux comme le monde. Dans l’Antiquité grecque, le terme technè désignait une variété de savoirs allant de l’art à l’artisanat et à la science. Les Grecs et les Romains ont développé les savoirs issus des civilisations du Proche Orient et de l’Égypte antiques, en y ajoutant une dimension philosophique. Le développement des sciences a subi un coup d’arrêt sous l’effet de la religion, notamment dans l’Europe des Croisades, mettant en péril la transmission de l’héritage antique. Mais celui-ci a été préservé via la civilisation islamique, qui a développé les savoirs scientifiques et philosophiques de l’Antiquité. L’Europe de la Renaissance s’en est ensuite ré-emparée.

« L’homme a toujours eu conscience de l’importance des sciences et de la technologie pour l’art, sauf au 20e siècle », souligne Vinzenz Brinkmann, commissaire de l’exposition et directeur des collections antiques du musée Liebighaus. « Personne ne trouvait à redire à ce que la technique et l’esthétique entretiennent des liens étroits. Cela allait de soi dans l’Antiquité et dans les espaces culturels arabe et asiatique. Mais le 20e siècle a brisé par erreur cette unité de l’art et de la technique. Il faut maintenant combler ce fossé. »

Les grandes heures de l’inventivité humaine

Tony Freeth, Reconstruction numérique du mécanisme de la machine d'Anticythère, considérée comme le premier calculateur analogique antique permettant de calculer des positions astronomiques
Tony Freeth, Reconstruction numérique du mécanisme de la machine d'Anticythère, considérée comme le premier calculateur analogique antique permettant de calculer des positions astronomiques© Photo : Tony Freeth

L’exposition s’y emploie en explorant les grandes heures passées du mariage entre art et technique : les premières machines automatiques à partir de 500 avant Jésus-Christ, la sphère d’Archimède, les bibliothèques de recherche destinées aux savants, d’Alexandrie à Byzance, Bagdad, Samarcande et Florence, ou encore le machine d'Anticythère. Cette dernière (3e-1e siècle av. J.C.), découverte il y a un peu plus d’un siècle, est considérée comme le premier calculateur analogique antique permettant de calculer des positions astronomiques. Le mécanisme vient seulement d’en être élucidé par l’équipe mathématicien Tony Freeth. Sa reconstitution en format numérique est l’un des clous de l’exposition.
A.L.

Maschinenraum der Götter. Wie unsere Zukunft erfunden wurde
(La salle des machines des Dieux. Comment nous avons inventé notre avenir)
Exposition au musée Liebighaus de Francfort/M. jusqu’au 10 septembre 2023

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