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La maison de Schiller de Leipzig dévoile l’homme derrière le poète

La maison de l‘écrivain Friedrich Schiller (1759-1805) à Leipzig a fait peau neuve. Skadi Jennicke, maire de la ville, et Anselm Hartinger, directeur du musée d’histoire municipale, à la veille de l’inauguration

La maison de l‘écrivain Friedrich Schiller (1759-1805) à Leipzig a fait peau neuve. Skadi Jennicke, maire de la ville, et Anselm Hartinger, directeur du musée d’histoire municipale, à la veille de l’inauguration, © picture alliance / epd-bild | Jens Schulze

05.04.2023 - Article

Friedrich Schiller y a composé sa célèbre « Ode à la joie » à l’été 1785. La maison Schiller de Leipzig vient d’inaugurer une nouvelle exposition permanente. Intitulée « Étincelles divines », elle dévoile l’homme derrière le monument de la littérature.

On l’entend sur les ondes. L’Union européenne en a fait son hymne officiel. En langage moderne, c’est un « tube ». Qui n’a jamais vibré sur les vers du poème «  An die Freude  » de Friedrich Schiller (1759-1805), mis en musique par la 9e Symphonie de Ludwig van Beethoven ? Bien peu connaissent, pourtant, les circonstances de sa rédaction. C’est une histoire dans l’histoire, qui vaut le détour. Il faut se rendre à Leipzig (Saxe) pour la découvrir.

Ici est née l’« Ode à la joie » …

La maison Schiller de Leipzig est une ancienne maison rurale, le plus ancien bâtiment de l’agglomération. À l’époque du poète, elle était située sur le territoire du village de Gohlis, lieu de promenade prisé des habitants de Leipzig pour son air sain, sa nature foisonnante et l’écrin qu’il offrait aux échanges intellectuels. Schiller y a passé plusieurs semaines durant l’été 1785. Il y a composé des vers célèbres, dont la fameuse « Ode à la joie » et une partie du drame « Don Carlos ».

Friedrich Schiller a passé ici l’été 1785, dans ce qui n‘était encore qu’un village baptisé Grohlis. Un été heureux pour le poète. Il y a composé son « Ode à la joie » et travaillé au drame Don Carlos
Friedrich Schiller a passé ici l’été 1785, dans ce qui n‘était encore qu’un village baptisé Grohlis. Un été heureux pour le poète. Il y a composé son « Ode à la joie » et travaillé au drame Don Carlos© picture alliance/dpa | Hendrik Schmidt

L’Allemagne compte un grand nombre de maisons de Schiller. Celle de Leipzig se distingue par le désir d’éclairer l’homme derrière le poète et l’œuvre. Depuis le 1er avril, elle propose une nouvelle exposition permanente. L’ambition est de « nous rendre Schiller plus proche », explique Steffen Poser, son commissaire. On y découvre la vie, les sentiments et le vécu existentiel du jeune Schiller. Elle dévoile aussi l’origine des célèbres vers « Freude, schöner Götterfunken,Tochter aus Elisium, Wir betreten feuertrunken, Himmlische, dein Heiligtum » (« Joie, belle étincelle divine, Fille de l'assemblée des dieux, Nous pénétrons, ivres de feu, ô céleste, ton sanctuaire ! »).

L’« instant parfait » du jeune Schiller

Comme le souligne Franziska Jenrich-Tran, coordinatrice de la maison Schiller, il n’est pas besoin d’avoir lu Schiller : cette histoire parlera à chacun. Le jeune poète est âgé de 25 ans quand il arrive à Leipzig. Il a le corps affaibli, la tête encombrée et le cœur lourd. Il est perclus de dettes, malade et sans travail. Mais à Gohlis, il est accueilli avec chaleur. On l’entoure d’amitié et de reconnaissance. Il reçoit le soutien matériel d’esprits sur la même longueur d’ondes que lui.

C’est une résurrection. Les nuages s’envolent. L’horizon se dégage. Le poète se sent soudain baigné de lumière. Dans la maison rurale de Gohlis, Schiller fait l’expérience d’un de ces « moments parfaits », moments de pur bonheur transformateurs, révèle Steffen Poser. De ces instants, il tire ses plus beaux vers.

Un musée qui s’adresse à tous

Dans les salles de l’exposition, le visiteur s’approche au plus près de cette expérience, porté par l’authenticité du lieu. Outre de nombreux portraits, tableaux explicatifs, films et extraits d’interviews, il découvre une pièce originale : un gilet blanc ayant appartenu à Schiller.

Le lieu entend s’adresser à tous. L’été, il organise aussi des lectures, des concerts, des spectacles et des activités pédagogiques ou de détente dans le jardin.

« Nous parlons du jeune Schiller, mais aussi d’une partie de notre héritage littéraire », conclut Anselm Hartinger, directeur du musée d’histoire municipale de Leipzig. Le contraste est frappant entre l’aspect universel des œuvres littéraires qui ont vu le jour à Gohlis et la simplicité de la maison.

A.L.

Götterfunken
(Étincelles divines)
Nouvelle exposition permanente de la maison de Schiller à Leipzig

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