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Plus vert, plus ouvert : une nouvelle vision du musée d’art moderne de Berlin
Façade nord du projet actualisé du bureau d’architecture Herzog & de Meuron pour le futur Musée d’art moderne berlin modern. Le bâtiment est en construction sur le Kulturforum entre la Nationalgalerie et la Philharmonie de Berlin, © Herzog & de Meuron
La ministre fédérale déléguée à la Culture, Claudia Roth, a présenté cette semaine des plans actualisés pour la construction du musée d’art moderne de Berlin. L’établissement s’annonce comme un modèle en matière de développement durable.
Il doit avoir pour nom « berlin modern » et ouvrira ses portes à l’été 2027. Le musée d’art moderne de Berlin est l’un des grands chantiers culturels en cours dans la capitale allemande. Il sort de terre sur le Kulturforum, entre la Nationalgalerie et la Philharmonie, à deux pas de la Potsdamer Platz. Il est destiné à présenter les collections d’art moderne du 20e siècle de la Neue Nationalgalerie. Ce projet prestigieux a pris cette semaine un virage important : celui du développement durable.
Bâtiments anciens, climatisation : de nombreux musées se heurtent actuellement au défi écologique. Ils voient grimper les températures et leurs factures énergétiques. L’ambitieux projet du musée d’art moderne de Berlin ne faisait pas exception. Il a été patiemment revu ces derniers mois sous la houlette de Klaus Biesenbach, directeur de la Nationalgalerie et de berlin modern et Dirk Messner, président de l’Office fédéral pour l’environnement.
« Caractère exemplaire »
La ministre fédérale déléguée à la Culture, Claudia Roth, a dévoilé cette semaine les nouveaux plans. L’objectif était double : réduire l’empreinte énergétique et construire un lieu ouvert à tous. La révision traduit « une nouvelle vision plus élaborée du musée et rend l’ensemble du projet plus durable, sur le plan écologique comme sur le plan social », s’est félicitée la ministre déléguée.
Il ne s’agit plus de construire « un temple de l’art élitiste », comme les musées ont pu l’être par le passé, a-t-elle souligné, mais « un lieu ouvert, vivant et social ». Ce projet de construction « a un caractère exemplaire ».
Panneaux solaires, climatisation, matériaux recyclés
De nombreuses améliorations ont été apportées du sol au plafond. Le toit va se couvrir de 4 000 mètres carrés de panneaux solaires, le préjudice esthétique étant désormais jugé secondaire. Les écrans LED vont disparaître de la façade. Les vastes portails qui auraient laisser l’air s’engouffrer seront remplacés par des portes. Enfin, des efforts seront faits pour privilégier les matériaux de construction recyclés.
Un nouveau plan d’aménagement permettra de mieux cloisonner les salles selon qu’elles sont climatisées ou non. Toutes les salles ne doivent d’ailleurs pas disposer d’un niveau optimal de climatisation, a ajouté M. Biesenbach. Toutes n’hébergent pas les œuvres les plus fragiles. Ce nouveau concept devrait permettre de réaliser de substantielles économies d’énergie, assure Hermann Parzinger. Selon le président de la Fondation du patrimoine culturel prussien, les besoins devraient chuter de 102 à 43 KWh au mètre carré.
La vision d’un jardin culturel
Au-delà du bâtiment, ces nouveaux plans s’accompagnent d’une nouvelle vision du musée au sein de son environnement. Klaus Biesenbach et Dirk Messner proposent de verdir le prestigieux espace culturel qui s’étend au sud du parc du Tiergarten. Un espace bordé par la Philharmonie de Hans Scharoun, la Neue Nationalgalerie de Mies van der Rohe, mais aussi la Salle de musique de chambre (Kammermusiksaal), la Galerie de peinture (Gemäldegalerie), le Cabinet des estampes (Kupferstichkabinett), le Musée des arts décoratifs (Kunstgewerbemuseum) et la Bibliothèque des Arts (Kunstbibliothek).
L’idée est de créer une coulée verte le long de la Potsdamer Straße dans le prolongement du Tiergarten. Elle comprendrait une sorte de jardin respectant la biodiversité et verrait la plantation d’arbres supplémentaires arrosés via des citernes se remplissant à l’eau de pluie.
Le Kulturforum deviendrait un lieu de rencontres vivant. berlin modern y contribuerait en offrant davantage de salles d’exposition gratuites et des espaces pouvant accueillir des actions sociales.
Le rêve a cependant un coût. Le Bundestag a voté à l’automne dernier une rallonge budgétaire de 9,9 millions d’euros. Selon les estimations, le coût total du projet devrait passer d’environ 364 millions d’euros à quelque 450 millions.
A.L.