Le chômage poursuit sa décrue

Le nombre de demandeurs d’emploi s’est de nouveau nettement réduit au mois de novembre en Allemagne. Il affiche une baisse de 60 000 personnes en données brutes (- 34 000 chômeurs en données corrigées des variations saisonnières) et s’établit à 2,317 millions, soit 5,1 % des actifs. Sur un an, il est en recul de 382 000. Selon le directeur de l’Agence allemande pour l’emploi (BA), la quatrième vague de la pandémie n’a, ainsi, pas encore d’impact dans les statistiques. Mais Detlev Scheele s’attend « à ce que l’évolution actuelle, avec un niveau quotidien de contaminations record mette fortement en danger cette tendance positive ». Déjà, le recours à l’activité partielle ne cesse de croître. La BA a enregistré 104 000 demandes d’activité partielle entre le 1^er et le 24 novembre. Elles ne viennent pas seulement de l’industrie, mais aussi du secteur de la restauration et du tourisme. « L’horizon pour l’année prochaine s’est assombri », conclut M. Scheele. « Nous tablons sur une hausse du chômage » en 2022. 

Les salaires vont augmenter de 2,8 % pour les salariés de la fonction publique

Les salariés de la fonction publique régionale (länder) en Allemagne recevront au 1^er décembre 2022 une augmentation de 2,8 % de leur rémunération, assortie d’une prime non imposable de 1 300 €. C’est ce que prévoit l’accord qui vient d’être conclu à Potsdam (Brandebourg) entre les représentants des länder et les organisations syndicales. Il concerne environ un million de salariés de l’administration régionale, des cliniques universitaires, des écoles, des crèches, de la police, des pompiers, etc.

L’inflation au plus haut depuis 1992 en Allemagne

Selon les calculs provisoires de l’Office fédéral des statistiques (destatis), l’inflation devrait dépasser les 5 % en Allemagne au mois de novembre, une première depuis 1992. Les statisticiens tablent sur une hausse des prix de 5,2 % par rapport à novembre 2020, et sur une baisse de 0,2 % par rapport à octobre 2021. Ils expliquent le phénomène par une série de facteurs intervenus depuis le mois de juillet tels que le bas niveau des prix en 2020 et la baisse temporaire de la TVA en 2020, ainsi que par la création d’un prix du CO2 depuis janvier et les effets liés à la crise sanitaire. Le taux d’inflation définitif sera connu le 10 décembre. En savoir plus

Davantage de logements et de transports publics pour la ville de Berlin

« Priorité absolue » à la construction de logements, développement du réseau de transports en commun et meilleure protection climatique : tels sont les grands axes du programme de la coalition rouge-rouge-verte (SPD- Die Linke-Verts) pour gouverner le land de Berlin jusqu’en 2026. La probable nouvelle bourgmestre régnante de la ville, l’ancienne ministre fédérale de la Famille, Franziska Giffey, l’a présenté lundi. Elle entend construire 20 000 nouveaux habitats par an pendant dix ans et mettre en place une alliance pour le logement associant les entreprises privées, les sociétés municipales et les coopératives. Une commission examinera l’expropriation des grands promoteurs immobiliers, approuvée par référendum le 26 septembre. Des propositions sont attendues d’ici un an. Mme Giffey et ses partenaires veulent également prolonger les lignes de métro U3 et U7, multiplier les bus électriques, créer de nouvelles lignes de bus et de tramway vers les quartiers périphériques et la banlieue, construire des pistes cyclables rapides, augmenter les taxes de stationnement, créer une taxe de séjour obligatoire et promouvoir de grands investissements dans les panneaux photovoltaïques afin que l’électricité solaire couvre un quart des besoins de la ville d’ici à 2035. Ce programme va être présenté aux instances dirigeantes du Parti social-démocrate (SPD) et des Verts, ainsi qu’aux militants du parti d’extrême gauche Die Linke. S’il est approuvé, le nouveau gouvernement pourrait entrer en fonction le 21 décembre. Le SPD, les Verts et Die Linke gouvernent Berlin ensemble depuis 2016.

Une expérience littéraire sur les traces de Martin Luther

Sentiment d’enfermement ou luxe d’écrivain ? Cet automne, trois hommes et femmes de lettres ont tenté une expérience originale : s’enfermer pendant quatre semaines à la Wartburg, en Thuringe, sur les traces de Martin Luther. C’est dans cette forteresse perchée sur un roc au-dessus d’une dense forêt, où il avait trouvé refuge après sa condamnation, que le réformateur allemand a traduit la Bible du grec en allemand en seulement onze semaines en 1521/1522. Le texte est paru en 1522 sous le titre de « Testament de septembre ». Il a été rapidement épuisé. Les trois écrivains, Uwe Kolbe, Senthuran Varatharajah et Iris Wolff, ont voulu revivre une partie de l’expérience. Dans sa cellule de la Wartburg, Luther a vécu comme « enfermé » avec le texte biblique  au point, dit la légende, qu’il aurait été réveillé par Satan et lui aurait jeté son encrier au visage. Une chose est certaine : durant ce tour de force intellectuel, il a produit un texte précis, imagé et très poétique. Il a considérablement renouvelé et enrichi la langue allemande. Nombre d’expressions qu’il a forgées restent couramment utilisées de nos jours. Les trois écrivains se sont donc, chacun à leur tour, plongés dans un enfermement similaire. Ils ont relu le texte biblique, souvent à voix haute pour en apprécier toute la musicalité et la poésie. Une expérience forte, intensifiée par la puissance et la symbolique du lieu, ont-ils témoigné. L’expérience était organisée par la Fondation internationale Martin Luther et par la Société biblique allemande. Elle a pour but d’encourager des traductions contemporaines et poétiques de textes issus de la Bible. On saura d’ici à quelques mois ce qu’elle a inspiré aux trois écrivains d’un point de vue littéraire.

Rédaction : A.L.