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L’Allemagne a enregistré en mai un taux d’inflation de 7,9% en rythme annuel, un niveau inédit depuis l’hiver 1973/74, © picture alliance / Frank May | Frank May
Pour ne rien manquer de l‘actualité en ce mardi 31 mai 2022
L’inflation atteint 7,9 % sur un an
Viande, huile, essence : le coût de la vie continue d’augmenter en Allemagne. Selon l’Office fédéral des statistiques (destatis), l’inflation devrait atteindre au mois de mai 7,9 % sur un an, contre 7,4 % en avril. C’est un niveau inédit depuis les années 1970. Les moteurs de cette hausse demeurent les prix de l’énergie (+38,3 % sur un an) et de l’alimentation (+11,1 % sur un an). Le prix des services (+2,9 %) et les loyers (+1,7 %) se cantonnent à des augmentations plus sages. Mais l’évolution des rémunérations peine à suivre celle des prix. Malgré les hausses accordées depuis le début de l’année, le pouvoir d’achat des salariés a fondu de 1,8 % au premier trimestre. « Il nous faut briser la spirale inflationniste », a souligné lundi Christian Lindner. Selon le ministre fédéral des Finances, mettre fin à la politique budgétaire accommodante des dernières années constitue une condition essentielle pour y parvenir. Il souhaite revenir en 2023 dans les clous du frein à l’endettement, suspendu depuis 2020 en raison de la pandémie. La forte inflation « représente un risque économique majeur », a-t-il déclaré.
Accord sur le fonds spécial pour la Bundeswehr
Le fonds spécial de 100 milliards d’euros pour la Bundeswehr devrait être voté vendredi au Bundestag. Les partis de la coalition ont trouvé un accord avec l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Les dernières discussions doivent avoir lieu ce mercredi matin au sein des commissions parlementaires. Cela devrait permettre au projet de recueillir la majorité des 2/3 nécessaires pour une modification constitutionnelle. Financé par le recours au crédit, le fonds spécial pour la Bundeswehr existera « parallèlement au frein constitutionnel à l’endettement », qui devrait être rétabli en 2023 dans les autres domaines, a affirmé le ministre fédéral des Finances, Christian Lindner. « Nous répondons au tournant dans le domaine de la sécurité en renforçant nos forces armées. Et nous répondons au tournant économique de l’inflation par le retour à des finances solides et par la fin du recours perpétuel au crédit », a affirmé M. Lindner.
Le taux de chômage repasse sous la barre des 5 %
Malgré la guerre en Ukraine, l’atonie de la conjoncture et l’inflation, le marché du travail allemand a retrouvé sa santé d’avant la pandémie. Le taux de chômage a reflué en mai à 4,9 %. Il est en baisse de 0,1 point sur un mois et d’un point sur un an. L’Allemagne comptait en mai 2,26 millions de demandeurs d’emploi, selon l’Agence fédérale pour l’emploi (BA). Cela représente, en données brutes, 50 000 chômeurs de moins qu’en avril et 428 000 de moins qu’en mai 2021. Le sous-emploi concerne 3,02 millions de personnes. C’est 435 000 de moins qu’il y a un an.
« La guerre en Ukraine et les pénuries de matières premières pèsent sur l’avenir », a commenté Detlef Scheele, directeur de la BA. Mais d’un autre côté, le commerce et les services connaissent un essor lié à la fin des mesures sanitaires. Ainsi, « l’emploi continue de croître, et la demande de main-d’œuvre reste à un niveau très élevé » (865 000 postes vacants, soit 211 000 de plus qu’il y a un an). « Les transports, la logistique et la vente sont particulièrement en recherche de personnel ».
Detlef Scheele s’attend à la poursuite de cette baisse du chômage. Le marché du travail allemand connaît actuellement une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Il peut absorber beaucoup de nouveaux travailleurs. Le nombre de places d’apprentissage non pourvues est, par ailleurs, très élevé.
L’insertion des réfugiés ukrainiens devrait ainsi constituer l’un des principaux défis des mois à venir. Ces réfugiés viennent d’être intégrés dans le régime d’indemnisation général, et leur présence commence à se lire dans les statistiques. « Le nombre de chômeurs de nationalité ukrainienne a sensiblement augmenté depuis le début de la guerre », note Detlef Scheele. Il a crû de 6 000 entre avril et mai. En savoir plus
L’Allemagne compte un peu plus d’enfants
En 2021, l’Allemagne comptait 10,7 millions d’enfants de 13 ans et moins sur 83,2 millions d’habitants. Leur proportion au sein de la population est passée de 12,2 % en 2015 à 12,9 %, selon des chiffres publiés par l’Office fédéral des statistiques (destatis) à l’occasion de la Journée mondiale des parents, le 1er juin. De fait, les Allemands ont fait davantage de bébés entre 2015 et 2020 (775 600 naissances par an) qu’entre 2010 et 2014 (682 000 naissances par an). En 2021, le nombre de naissances a même atteint un pic (795 500) inédit depuis 1997. L’Allemagne demeure toutefois en queue de peloton au niveau européen. Seuls Malte (12,6 %), le Portugal (12,4 %) et l’Italie (11,9 %) comptent moins d’enfants au sein de leurs populations. Les pays les plus « jeunes » sont l’Irlande (18,6 %), la Suède (16,5 %) et la France (16,4 %). En savoir plus
Mort de l’écrivain Friedrich Christian Delius
Le romancier, poète et essayiste Friedrich Christian Delius est décédé lundi à Berlin à l’âge de 79 ans. Auteur de romans traduits en plus d’une vingtaine de langues, il avait reçu en 2011 le Prix Georg Büchner, prix littéraire le plus prestigieux en Allemagne. Le jury avait loué un « observateur critique, malicieux et inventif » de la réalité.
Ses récits et romans racontent l’évolution de la conscience allemande au XXe siècle. Christian Delius explore le présent dans sa profondeur historique avec une lucidité politique imperméable aux idéologies et beaucoup d’humanité. « Les poires de Ribbeck » (Die Birnen von Ribbeck, 1991), roman qui l’a rendu célèbre, raconte ainsi avec finesse et sensibilité le quotidien en RDA. Autre succès, « Le dimanche où je suis devenu champion du monde » (« Der Sonntag, an dem ich Weltmeister wurde », 1994) évoque la mythique victoire de la République fédérale d’Allemagne en finale de la Coupe du monde de football en 1954. La trilogie « Automne allemand ( »Deutscher Herbst « , 1997) s’intéresse au terrorisme de la Fraction armée rouge dans les années 1970 et à ses conséquences.
Né en février 1943 à Rome, Friedrich Christian Delius avait grandi en Hesse. À l’âge de 21 ans, il avait adhéré au Groupe 47, l’un des cercles d’écrivains les plus renommés de la République fédérale.
La ministre fédérale ajointe à la Culture, Claudia Roth, a salué »l’un des écrivains de langue allemande les plus importants de notre époque« . Ses œuvres se distinguent par la puissance de leur langue et la clarté de leur positionnement »contre l’insensibilité et l’indifférence, contre l’opportunisme et le conformisme« , a-t-elle dit.
All you need is beat – la jeunesse de RDA et la musique pop
Au début des années 1960, au moment où le mur de Berlin coupait la population de la RDA du reste du monde, le monde occidental s’enflammait pour le rock’n’roll et la pop music. Mais très vite, les rythmes de la beat generation allaient transpercer le Rideau de fer et placer la jeune génération de la RDA dans un étau entre désir d’émancipation et répression. La Fondation de la Révolution pacifique en RDA réveille ces souvenirs peu connus jusqu’au 15 juillet dans une exposition intitulée » All you need is beat « . Présentée au denkmal Werkstatt de Leipzig, elle rappelle notamment la manifestation de la jeunesse leipzigoise, le 31 octobre 1965, contre l’interdiction de 54 groupes de rock est-allemands. Ces groupes, parmi lesquels les très populaires » Butlers « , étaient considérés comme l’incarnation de la »décadence occidentale« par le régime de la RDA. La manifestation fut dissoute par la Police du Peuple et par la Stasi. 264 manifestants furent arrêtés. 97 d’entre eux furent condamnés sans procès au travail forcé dans des mines de lignite. L’exposition se poursuit jusqu’au début de l’ère Honecker, au début des années 1970. Le début d’un assouplissement ? Certes, l’interdiction du port du jeans et la coupe de cheveux obligatoires avaient disparu. Mais la volonté de discipliner la jeunesse et de réprimer son goût pour le rock’n’roll restait bien là. En savoir plus
Rédaction : A.L.