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En Allemagne aussi, l’école a repris, © picture alliance/dpa | Rolf Vennenbernd
Pour ne rien manquer de l‘actualité en ce mardi 6 septembre 2022
163 000 élèves ukrainiens ont fait leur rentrée en Allemagne
Six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les écoles allemandes accueillaient fin août plus de 163 000 élèves ukrainiens, selon la Conférence des ministres de l’Éducation des länder (KMK). Tous les länder n’avaient toutefois pas encore fait remonter leurs chiffres en raison des vacances d’été.
L’inflation atteint 7,9 % en août
Après avoir connu un tassement en juin et juillet à la faveur des mesures gouvernementales (baisse des taxes sur l’essence, billets de train à 9 €), l’inflation est repartie à la hausse en Allemagne. Au mois d’août, les prix avaient augmenté de 7,9 % sur un an, selon l’Office fédéral des statistiques (destatis). L’inflation avait déjà atteint ce niveau record en mai.
Les prix de l’énergie sont en hausse de 35,6 % sur un an, les prix de l’alimentation en hausse de 16,6 %. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et les ruptures de chaînes d’approvisionnement dues à la pandémie ont aggravé une situation tendue. La hausse est toutefois plus modérée pour les services (2,2 %).
Le portefeuille des ménages s’en ressent. Toujours selon destatis, les salaires bruts réels ont baissé de 4,4 % au deuxième trimestre. C’est inédit depuis le printemps 2020. Le baromètre GfK du moral des consommateurs est au plus bas depuis 1991. L’inflation grignote l’argent mis de côté durant la pandémie, et de plus en plus d’Allemands restreignent leur consommation en vue de l’automne et de l’hiver.
Car les économistes s’attendent à une accélération de la hausse des prix dans les prochaines semaines. Selon la Bundesbank, la banque centrale allemande, « le taux d’inflation pourrait se situer autour de 10 % cet automne ». Plusieurs facteurs se conjuguent en ce sens : la guerre en Ukraine, la perturbation des chaînes logistiques, mais aussi la fin des allègements gouvernementaux votés au printemps, l’augmentation du SMIC allemand à 12 € de l’heure au 1er octobre et la faiblesse actuelle de l’euro. En savoir plus (en allemand)
L’économie allemande en légère croissance au premier semestre
L’économie allemande a enregistré une croissance de 0,1 % au premier semestre. « Dans un contexte économique international difficile, l’économie allemande est parvenue à s’affirmer aux deux premiers trimestres », a commenté le président de l’Office fédéral des statistiques (destatis), Georg Thiel. Le produit intérieur brut (PIB) a retrouvé son niveau d’avant la pandémie. Une première depuis 2019. En savoir plus
Le marché du travail ne connaît pas la crise
Le marché du travail allemand confirme sa bonne santé en dépit des incertitudes économiques et géopolitiques. Le nombre de chômeurs a légèrement augmenté (+ 77 000) en août pour s’établir à 2,547 millions (5,6 % des actifs). Mais cette dégradation est due à la présence de quelque 398 000 réfugiés ukrainiens inscrits à l’Agence fédérale pour l’emploi (BA). Ces derniers commencent seulement à s’insérer : 38 000 ont trouvé un emploi soumis aux charges sociales, 11 000 un petit boulot.
Les autres indicateurs sont au beau fixe, insensibles à la crise de l’énergie. L’activité partielle est au plus bas. Le nombre d’emplois à pourvoir (887 000) est très élevé. Il a augmenté de 108 000 sur un an. Les entreprises ont de plus en plus de mal à recruter du personnel qualifié.
Le ministre fédéral du Travail et des Affaires sociales, Hubertus Heil, a ainsi annoncé la semaine dernière qu’il allait lancer à l’automne une grande « offensive pour la main-d’œuvre qualifiée ». Il mise sur la formation continue et, en complément, sur la modernisation de la législation sur l’immigration. De son côté, la présidente de l’Agence fédérale pour l’emploi, Andrea Nahles, a appelé les jeunes à se former et souligné les avantages de l’apprentissage. En savoir plus
Le cinéaste Werner Herzog fête ses 80 ans
Des réalisateurs allemands qui ont fait carrière à Hollywood, il est le plus éclectique. Werner Herzog a soufflé lundi 5 septembre ses 80 bougies. Son premier long métrage, « Lebenszeichen » (Signe de vie), a remporté l’Ours d’argent de la Berlinale en 1968. Werner Herzog s’est ensuite affirmé comme une figure majeure du nouveau cinéma allemand. Adulé ou controversé, il enchaîne depuis les succès internationaux avec ses films et ses documentaires.
Sa prédilection va aux personnages mal définis, à ceux qui mettent leur vie en jeu pour s’opposer à la folie du monde et aux aventuriers dans des situations extrêmes. Il a mis en scène le conquistador Lope de Aguirre traversant la forêt vierge péruvienne dans « Aguirre ou la colère de Dieu » (1972), le réalisateur et écologue amateur d’ours Timothy Treadwell dans « Grizzly Man » (2005) et la vie des condamnés dans le couloir de la mort au Texas dans « Death Row » (2012).
Il a, par ailleurs, entretenu une coopération privilégiée avec le comédien Klaus Kinski. Les deux hommes ont tourné cinq films ensemble : « Aguirre ou la colère de Dieu », « Nosferatu » (1979), « Woyzeck » (1979), « Fitzcarraldo » (1982) et « Cobra Verde » (1987).
Créateur infatigable, Werner Herzog présentait ces derniers jours aux festivals de Telluride et de Toronto son nouveau documentaire, « Theatre of Thought », qui traite de la recherche sur le cerveau. La Cinémathèque allemande, à Berlin, lui consacre une rétrospective jusqu’au 27 mars 2023. En savoir plus
Il y a 75 ans, les débuts du « Groupe 47 »
Heinrich Böll, Günter Grass, Peter Handke, Martin Walser, Ingeborg Bachmann, Siegfried Lenz, Hans-Magnus Enzensberger, Friedrich Dürrenmatt : beaucoup de plumes prestigieuses y ont fait leurs armes. Le « Groupe 47 » a été le tremplin du renouveau de la littérature germanophone après 1945. Sa toute première réunion a eu lieu il y a 75 ans, les 6 et 7 septembre 1947.
Elle s’est déroulée à Schwangau, au bord du Bannwaldsee (Bavière), et elle est restée dans les mémoires. Les participants ont décrit un moment paradisiaque, entre cadre idyllique, stimulation intellectuelle, baignade et bonne chère.
L’initiative était venue de l’écrivain Hans-Werner Richter. Il voulait offrir aux jeunes auteurs une plateforme pour présenter leurs œuvres et encourager un renouveau sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale.
Le « Groupe 47 » se voulait critique envers le gouvernement de Konrad Adenauer (1949-1963). Il était lui-même critiqué par la droite comme par la gauche. Mais il a su nouer des liens avec l’édition, et il s’est vite imposé dans le monde littéraire allemand. La carte d’invitation de Hans-Werner Richter était scrutée par les jeunes auteurs car elle était synonyme de perspectives de publication.
En 1958, le succès mondial du premier roman de Günter Grass, « Le Tambour » a encore rehaussé la notoriété et le prestige du groupe. De grands noms de la critique littéraire s’y sont joints tels que Joachim Kaiser, Walter Jens, Hans Mayer et Marcel Reich-Ranicki. Toutefois, la porte est souvent restée fermée aux femmes et aux écrivains de l’exil.
Dans les années 1960, le fonctionnement de ce cénacle devenu une institution dans le paysage culturel allemand s’est heurté à des critiques croissantes, jusque parmi ses membres. Le « Groupe 47 » a aussi subi les débats politiques de l’époque, y compris sur le passé nazi. Sa dernière réunion eut lieu en 1967.
Rédaction : A.L.