Olaf Scholz : un an après le changement d’ère, l’Allemagne s’est renforcée

Un an après avoir annoncé un « changement d’ère » devant le Bundestag au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, le chancelier Olaf Scholz est revenu hier devant les députés pour faire un bilan.

L’Allemagne est plus résistante qu’il y a un an, a-t-il estimé. « En Europe, nous nous sommes rapidement libérés de notre dépendance au pétrole, au gaz et au charbon russes, tout en mettant le turbo pour bâtir une industrie européenne neutre en carbone ». De plus, l’Allemagne a « cessé de négliger ses forces armées » en décidant d’investir 100 milliards d’euros dans la Bundeswehr. Berlin va accroître son budget militaire pour respecter durablement le quota de 2 % du produit intérieur brut fixé dans le cadre de l’OTAN, a réaffirmé M. Scholz.

Dans sa déclaration, le chancelier a redit la solidarité allemande envers l’Ukraine. L’Allemagne a fourni plus de 14 milliards d’euros de soutien humanitaire, économique et militaire pour aider Kiev de défendre sa souveraineté. « Nos livraisons d’armes aident l’Ukraine à se défendre et à tenir », a-t-il dit. « Car c’est ce qui conditionne la préservation de nos acquis civilisationnels, sur lesquels repose notre paix et que nous avons inscrits dans la Charte des Nations unies, l’Acte final de la conférence d’Helsinki et la Charte de Paris ».

« Notre ordre de paix européen est capable de se défendre », a ajouté le chancelier. « L’expression ‘Plus jamais ça’ signifie pour nous qu’il ne faut pas laisser gagner l’impérialisme [du président russe Vladimir] Poutine. » Et « Poutine se trompe s’il croit que le temps joue en sa faveur. »

Olaf Scholz a rejeté toute paix dictée aux conditions des Russes. « On ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe, sinon pour acter sa soumission », a-t-il dit. Plus tôt Vladimir Poutine comprendra qu’il n’atteindra pas ses buts impérialistes et que la communauté internationale ne tolère pas sa violation du droit international, plus grande sera la chance de mettre fin à cette guerre.

L’assemblée générale des Nations unies vient d’ailleurs d’envoyer un message clair à la Russie, s’est félicité le chancelier : « Retirez vos troupes, et cette guerre cessera ! »

Olaf Scholz s’est aussi félicité que la Chine ait envoyé « un message clair contre l’emploi des armes nucléaires ». Enfin, il a fait savoir que l’Allemagne discutait avec ses partenaires de garanties de sécurité pour l’Ukraine. Des garanties qui supposent que le pays se défende avec succès dans cette guerre, a-t-il ajouté. En savoir plus

Près d’un quart de la population allemande est issue de l’immigration

En 2021, 23 % de la population allemande était issue de l’immigration, selon les derniers chiffres de l’Office fédéral des statistiques (destatis). Ce chiffre recouvre 14,2 millions de personnes (17,3 % de la population) ayant immigré en Allemagne depuis 1950 et leurs descendants directs nés en Allemagne de deux parents d’origine étrangère (4,7 millions de personnes, 5,7 % de la population). L’Allemagne compte, par ailleurs, 3,7 millions d’habitants (4,5 % de la population) dont un seul parent a immigré après 1950. Ces derniers ne sont plus officiellement considérés comme « issus de l’immigration ».

Avec 17,3 % d’habitants nés à l’étranger, l’Allemagne se situe au-dessus de la moyenne de l’Union européenne (UE). Elle occupe le 7^e rang européen en termes de diversité, loin derrière Malte (22,3 % d’habitants nés à l’étranger), Chypre (22,1 %) et la Suède (21,9 %). Ces chiffres sont toutefois antérieurs à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En savoir plus

Le marché du travail résiste à la morosité de la conjoncture

Le nombre de chômeurs est resté stable en Allemagne au mois de février. Selon l’Agence fédérale pour l’emploi (BA), le pays comptait 2,62 millions de demandeurs d’emploi. C’est 4 000 de plus qu’en janvier, mais un chiffre parfaitement stable par rapport à février 2022.

Andrea Nahles, directrice de la BA, distingue des signaux faibles de la dégradation de la conjoncture. Le recours à l’activité partielle est en légère augmentation. 183 000 salariés étaient concernés le mois dernier. Par ailleurs, la demande de main-d’œuvre se tasse légèrement. Elle demeure toutefois à un niveau élevé : 778 000 emplois vacants étaient officiellement recensés en février.

Autre bonne nouvelle : le nombre d’emplois pleinement soumis aux charges sociales a atteint un niveau élevé (34,73 millions) en décembre dernier (derniers chiffres disponibles). En savoir plus

En 2022, les salaires n’ont pas suivi l’inflation

Les salariés allemands ont majoritairement perdu du pouvoir d’achat l’année dernière. Selon les derniers chiffres de l’Office fédéral des statistiques (destatis), les travailleurs bénéficiant d’une convention collective ont vu leur rémunération augmenter de 2,2 % en moyenne (primes comprises). Durant la même période, les prix à la consommation ont augmenté de 6,9 %. Certains secteurs ont toutefois été plus généreux en réponse à une pénurie de main-d’œuvre. C’est le cas de l’hôtellerie-restauration (les salaires y ont augmenté de 6,9 %), de la construction (+ 3,9 %) et des services aux entreprises (+ 5,0 %). À l’inverse, l’industrie a surtout misé sur le maintien de l’emploi et accordé des augmentations de rémunération inférieures à la moyenne. En savoir plus

Mort de Mary Bauermeister, co-fondatrice du mouvement Fluxus

Artiste de renom célébrée en Allemagne et à l’étranger pendant plus de six décennies, Mary Bauermeister est décédée jeudi à l’âge de 88 ans. À la fin des années 1950, elle avait vu naître dans son atelier le mouvement artistique d’avant-garde Fluxus, qui plaçait au centre l’idée créatrice plutôt que l’œuvre d’art. Ses travaux sont aujourd’hui dispersés dans un grand nombre de collections publiques et privées à travers le monde, dont le musée Ludwig de Cologne, le musée Guggenheim et le Whitney Museum, à New York. Mary Bauermeister a étroitement collaboré avec le compositeur Karlheinz Stockhausen, pionnier de la musique électronique. Ils ont été mariés de 1967 à 1973.

Décès de l’artiste Peter Weibel

L’artiste multimédia allemand Peter Weibel est décédé à l’âge de 78 ans. Il dirigeait depuis plus de vingt ans le Centre pour l’art et les médias de Karlsruhe (ZKM). Il en avait fait un établissement internationalement reconnu dans le domaine des arts numériques et s’apprêtait à passer la main à son successeur, Alistair Hudson. Il avait, par ailleurs, fondé l’institut pour les nouveaux médias de l’école Städel de Francfort/M. et occupé la fonction de directeur artistique du musée régional Joanneum à Graz (Autriche).

Rédaction : A.L.