L’Allemagne sous le feu des projecteurs à Cannes

Connaissez-vous Pauline Pollmann ? La jeune Hambourgeoise de 19 ans incarne la reine Marie-Antoinette dans le film de Maïwenn « Jeanne du Barry ». Il y a quelques jours, elle a monté les marches du Festival de Cannes pour la présentation du film. Un rêve devenu réalité pour la jeune femme, fille d’un producteur de télévision et tout juste bachelière, qui a interprété de petits rôles pour la télévision depuis l’enfance.

Elle n’est toutefois pas la seule Allemande à s’exposer au soleil de la Croisette. Pour la première fois, le festival de Cannes est présidé par une femme, l’Allemande Iris Knobloch. La Munichoise, qui a travaillé pendant 25 ans à la direction de WarnerMedia, se définit comme une Européenne de cœur.

De son côté, l’actrice Sandra Hüller a présenté à Cannes deux films (« Zone Of Interest » et « Anatomie d’une chute ») en compétition pour la Palme d’Or.

Sa compatriote Paula Beer est membre du jury « Un certain regard ».

Enfin, il y a ceux qu’on ne présente plus. Le réalisateur Wim Wenders est en lice pour la Palme d’Or avec « Perfect Days ». Il présente également un film documentaire en 3D « Le bruit du temps » sur l’artiste allemand contemporain Anselm Kiefer.

La quinzaine à Cannes a donc bel et bien cette année une touche franco-allemande. L’Office franco-allemand (OFAJ) ne s’y est pas trompé. Il a organisé cette semaine un atelier de formation à la critique de film sur la Croisette avec 20 jeunes lycéennes et lycéens des deux pays. L’événement a vu le jour en partenariat avec la Semaine de la Critique. En savoir plus

Ukraine : pas de « paix froide » le long de l’actuelle ligne de front, prévient Olaf Scholz

Le chancelier Olaf Scholz met en garde contre le risque d’un gel du conflit en Ukraine sur une frontière qui correspondrait à l’actuelle ligne de front. « La Russie doit comprendre qu’il ne peut s’agir de conclure une sorte de paix froide, par exemple en faisant du tracé de l’actuelle ligne de front la nouvelle  »frontière«  entre la Russie et l’Ukraine. Cela ne ferait que légitimer l’expédition criminelle [du président russe, Vladimir] Poutine », déclare-t-il ce vendredi dans le quotidien « Kölner Stadt-Anzeiger ». « L’enjeu est bien plutôt d’aboutir à une paix équitable, et la condition pour ce faire est le retrait de troupes russes. » Le chancelier se dit prêt à reprendre contact le moment venu avec Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine. Son dernier entretien téléphonique avec le président russe remonte au mois de décembre. « J’ai l’intention, le moment venu, de reparler avec Poutine  », affirme-t-il.

L’Allemagne est entrée en récession au premier trimestre

Le produit intérieur brut (PIB) allemand a diminué de 0,3 % au premier trimestre 2023, selon des calculs révisés de l’Office fédéral des statistiques (destatis). Il avait déjà reculé de 0,5 % au quatrième trimestre 2022. L’économie allemande est donc entrée techniquement en récession, définie comme une baisse du PIB durant deux trimestres consécutifs. Cela ne signifie toutefois pas qu’elle sera en récession sur l’ensemble de l’année 2023.

Les principales causes de cet infléchissement conjoncturel résident dans la persistance d’une inflation élevée (7,2 % en mai) et dans la hausse des prix de l’énergie suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elles ont eu pour conséquences une baisse de la consommation des ménages (1,2 % au premier trimestre). Les Allemands ont dépensé moins d’argent pour acheter de la nourriture, des boissons, des vêtements, des chaussures et des biens d’ameublement. Ils ont aussi acheté moins de voitures, sans doute en raison de la suppression ou de la réduction de primes à l’achat limitées dans le temps.

En revanche, les investissements, notamment dans la construction, ainsi que les exportations ont apporté une contribution positive au PIB. En cette fin mai, l’horizon s’est toutefois assombri pour les exportateurs, qui souffrent de plus en plus du ralentissement de la conjoncture mondiale. « La hausse des taux directeurs des banques centrales à travers le monde se répercutent lentement sur la demande mondiale », explique l’économiste Klaus Wohlrabe, interrogé par le quotidien « Süddeutsche Zeitung ». « L’activité des entreprises allemandes à l’exportation manque de dynamisme. » En savoir plus

Le baromètre du climat des affaires repart à la baisse

Après six mois de hausse, le baromètre Ifo du climat des affaires est retombé de 93,4 à 91,7 points en mai. La baisse s’explique principalement par la dégradation des attentes des 9 000 entreprises sondées, indique l’Ifo. Industrie manufacturière, commerce, construction : « les entreprises allemandes se projettent dans l’été avec scepticisme », relate Clemens Fuest, président de l’institut. Le climat des affaires connaît un « net bémol ». Seul le secteur des services connaît une relative stabilité dans ses attentes.

Le Bundestag approuve une réforme de l’assurance dépendance

Les députés allemands ont validé ce vendredi une réforme visant à stabiliser les finances de l’assurance dépendance et à améliorer les prestations aux personnes dépendantes et aux aidants familiaux.

Le texte se traduira concrètement dès le 1^er juillet par une hausse des cotisations sociales de 0,35 points. Le taux de prélèvement passera de 3,05 % à 3,4 % du salaire brut. Il sera majoré à 4 % pour les personnes sans enfant. En application d’une décision de la Cour constitutionnelle fédérale, les parents de deux enfants à cinq enfants bénéficieront d’une baisse de 0,25 point par enfant jusqu’à la 25^e année.

Sur les quelque 6,6 milliards d’euros de recettes générées par la réforme, quatre milliards serviront à renforcer le soutien aux personnes dépendantes et à leurs familles. L’allocation dépendance et les indemnités pour les prestations en ambulatoire augmenteront de 5 % au 1^er janvier 2024. Les aides aux personnes en EHPAD seront également revalorisées. Quant aux aidants familiaux, ils disposeront, pour la plupart à partir de 2025, d’une enveloppe globale de 3 539 € par an pour financer des décharges temporaires (remplacement, soins de courte durée).

L’Allemagne manque de profils scientifiques et techniques

Informaticiens, mathématiciens, ingénieurs, techniciens : il manquerait actuellement en Allemagne plus de 308 000 professionnels qualifiés en sciences et techniques, selon une étude de l’institut IW. Les pénuries les plus criantes s’observent dans les métiers de l’énergie et de l’électronique (88 600 professionnels recherchés), la mécanique et l’automobile (56 600), l’informatique (50 600) et la construction (40 000).

La démographie, le défi du changement climatique et la numérisation devraient encore aggraver le problème dans les années qui viennent. Toutefois, les efforts réalisés ces dernières années pour limiter la pénurie paient, indique l’IW. Le maintien des seniors dans l’emploi, le recrutement de profils féminins et l’afflux de personnes issues de l’immigration ont permis aux entreprises de pourvoir de nombreux postes vacants. La proportion de femmes dans les professions scientifiques et techniques est passée de 13,8 % à 16 % depuis 2012. Quant aux étrangers, ils ont permis de combler un déficit de près de 386 000 professionnels.

Le chômage des jeunes au plus bas dans l’UE

Selon l’Office européen des statistiques Eurostat, le taux de chômage des 15-29 ans a reflué à 6,3 % en 2022, son plus bas niveau depuis le début du recensement statistique, en 2009. L’Allemagne (3,3 %) occupe la deuxième place après la République tchèque (2 %), à égalité avec la Bulgarie. Suivent la Pologne et la Hongrie (3,5 %). Les niveaux de chômage les plus élevés chez les jeunes s’observent en Espagne (11,2 %), en Grèce (10,6 %), en Suède (10,3 %) et à Chypre (8,8 %). Le taux de chômage des 15-29 ans a baissé dans la plupart des pays de l’UE depuis 2021. En 2009, il était en moyenne de 9 %.

Rédaction : A.L