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La 59e Conférence de Munich sur la sécurité sous le signe de la guerre en Ukraine
Munich, Marienplatz, © picture alliance / SvenSimon
Le chancelier Scholz, le président Macron, la vice-présidente américaine Kamala Harris : de nombreux dirigeants participent à la 59e Conférence sur la sécurité, ce week-end, à Munich. La guerre en Ukraine et ses conséquences sont au centre de l’ordre du jour.
Quel est l’état du monde un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie ? Cette guerre annonce-t-elle un monde plus violent marqué par l’impunité et la loi du plus fort ? Ou la guerre peut-elle être le catalyseur d’un retour de l’ensemble du monde à un ordre international basé sur des règles ? Telles sont quelques-unes des questions qui figurent à l’ordre du jour de la 59e Conférence sur la sécurité qui s’est ouverte ce vendredi à Munich (Bavière). Plus de 40 chefs d’État et de gouvernement, et plus de 90 ministres sont attendus jusqu’à dimanche pour échanger sur les questions de sécurité.
Olaf Scholz et Emmanuel Macron présents
Le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, figurent parmi les participants, ce vendredi. Le chancelier doit prononcer un discours, et participer également aux débats de samedi.
Sont, par ailleurs, annoncés le ministre fédéral de la Défense, Boris Pistorius, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président polonais, Andrzej Duda, et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, de même qu’une importante délégation américaine. Composée de la vice-présidente américaine, Kamala Harris, elle comprendra le ministre de la Défense, Lloyd J. Austin, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et un grand nombre de membres du Congrès américain.
La guerre en Ukraine et ses conséquences
Il s’agit de la première réunion de la Conférence de Munich sur la sécurité depuis le début de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, le 24 février 2022. Cette guerre et ses conséquences seront au centre des débats.
« Nous sommes confrontés avec (le président russe Vladimir) Poutine à une rupture civilisationnelle », explique l’ancien ambassadeur allemand, Christoph Heusgen, qui succède cette année à Wolfgang Ischinger à la tête de la Conférence. À partir de là, la question cruciale est de savoir si nous pouvons maintenir et consolider les fondements d’un ordre international basé sur des règles, ajoute-t-il. Autrement dit : « Est-ce la primauté du droit qui prévaut, ou la loi du plus fort ? ».
Rapport sur la sécurité
Les participants pourront appuyer leurs réflexions sur la dernière édition du « Munich Security Report » que vient de publier la Conférence. Ce rapport fait le point sur la situation de la sécurité dans le monde et sur les débats géopolitiques actuels.
Intitulé « Re : vision », il révèle dans un sondage que les habitants de nombreuses régions du monde ont le sentiment de vivre un « changement d’ère » dans le sillage de la guerre, selon l’expression employée dès 2022 par le chancelier Olaf Scholz.
L’agression russe contre l’Ukraine a transformé le conflit entre différentes visions de l’ordre du monde en une réalité brutale et meurtrière, affirme le rapport. Cette guerre est le symbole d’une politique révisionniste dont la signification dépasse la question de l’Ukraine, commente Tobias Bunde, l’un des auteurs. « Il y a des principes essentiels en jeu ». Saluant l’effet positif de l’extraordinaire résilience du peuple ukrainien, les auteurs posent également la question de savoir comment accroître la coalition des États qui sont prêts à défendre l’ordre libéral, basé sur des règles.
Le rapport passe également en revue les aspects « élargis » de la sécurité tels que le changement climatique ou la faim dans le monde. Il en sera de même lors de la conférence. Des représentants des pays du Sud global ont d’ailleurs annoncé leur participation.
A.L.