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Renforcer l’égalité des droits dans le monde

La ministre avec des femmes du projet Social Center for Rural Initiative and Advancement d'un village en Inde, en décembre 2022

La ministre avec des femmes du projet « Social Center for Rural Initiative and Advancement » d'un village en Inde, en décembre 2022, © picture alliance/dpa | Carsten Koall

02.03.2023 - Article

Annalena Baerbock, ministre fédérale des Affaires étrangères, et Svenja Schulze, ministre fédérale de la Coopération et du Développement, exposent les grandes lignes d’une politique étrangère et de développement féministe.

À l’avenir, la politique étrangère et de développement allemande s’orientera davantage selon des critères féministes afin de renforcer l’égalité des droits ainsi qu’une participation égalitaire à travers le monde. La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock et la ministre de la Coopération et du Développement Svenja Schulze ont en effet dévoilé un catalogue de 80 pages présentant les lignes directrices d’une politique étrangère féministe. Mme Baerbock a toutefois précisé qu’il ne s’agissait pas d’une « politique étrangère exclusivement à l’attention des femmes, mais de l’ensemble des membres de la société ».

Qu’est-ce qu’une politique étrangère féministe ?

Par le passé, l’Allemagne s’est fortement engagée en faveur des droits des femmes et des filles dans le cadre de sa politique étrangère et de développement. Les nouvelles directives doivent à présent permettre de mettre en œuvre de manière encore plus résolue et plus ciblée cet engagement pour l’égalité des sexes et pour une participation égalitaire.

Kristina Lunz, du « Centre for Feminist Foreign Policy », l’une des pionnières de la politique étrangère féministe, estime une réorientation nécessaire étant donné les guerres et les conflits qui sévissent aux quatre coins du monde : « Les méthodes traditionnelles de la politique étrangère et de développement n’ont fait que multiplier par deux le nombre de conflits dans le monde ces dernières années », a déclaré Mme Lunz à la chaîne de télévision allemande ARD. Ainsi, comme le souligne Mme Baerbock, cette nouvelle approche fera partie intégrante de la politique étrangère allemande, qui est guidée par un certain nombre de valeurs, et se reflètera également dans la stratégie de sécurité nationale, « dans le sens d’une conception globale de la sécurité ».

En quoi la politique étrangère changera-t-elle ?

Selon Mme Baerbock, la politique étrangère féministe a pour objectif, d’ici la fin de la législature, d’attribuer 85 pour cent des fonds dévolus aux projets de manière différenciée selon les genres, afin que les intérêts spécifiques des femmes soient pris en compte. Ainsi, pour l’aide humanitaire, par exemple, il faut prendre en considération le fait que les femmes ont besoin d’autres articles d’hygiène que les hommes. Sur un budget global d’environ 7,5 milliards d’euros, deux tiers sont consacrés à des projets et ces 5 milliards d’euros devront désormais être investis en se conformant au principe de la « budgétisation sexospécifique. »

Six des lignes directrices définies pour la politique étrangère précisent que seront intégrées « les perspectives des femmes et des groupes marginalisés dans notre action mondiale au service de la paix et de la sécurité. » Le rôle central des femmes dans la politique climatique est lui aussi souligné : les femmes ainsi que divers groupes sociaux sont des « acteurs et leaders de premier ordre pour notre diplomatie climatique et énergétique ». De plus, les effets de la crise climatique sur les femmes doivent être compensés. Selon les Nations Unies, en 2021 jusqu’à 80 pour cent des personnes qui ont dû fuir en raison de catastrophes climatiques étaient des femmes.

Cette réorientation aura également des conséquences concrètes au sein du ministère des Affaires étrangères : à l’été 2023, un poste d’« ambassadrice du ministère des Affaires étrangères pour la politique étrangère féministe » sera créé afin d’évoluer avant tout de l’intérieur. « Nous ne ménagerons pas nos efforts pour donner à notre ministère des Affaires étrangères un visage plus féminin et pour augmenter la part des femmes occupant des postes de direction », a annoncé la ministre.

Lorsque les femmes bénéficient des mêmes droits et endossent les mêmes responsabilités, il y a moins de pauvreté, moins de famine et davantage de stabilité dans le monde.« 
- Svenja Schulze, ministre de la Coopération et du Développement

À quoi ressemblera la politique de développement de demain ?

 »Quand les femmes bénéficient des mêmes droits et endossent les mêmes responsabilités, il y a moins de pauvreté, moins de famine et davantage de stabilité dans le monde.«  C’est en ces termes que la ministre de la Coopération et du Développement Svenja Schulze a décrit cette nouvelle approche qui prévoit que, d’ici 2025, plus de 90 pour cent des fonds alloués au financement de projets soient attribués à des initiatives qui font progresser l’égalité des droits. Le concept de politique de développement féministe s’ancrera dans la coopération avec les pays partenaires et au moins 50 pour cent des postes de direction au sein du ministère devront être occupés par des femmes.

(deutschland.de avec la dpa)

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