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La crise au Soudan

Un nuage de fumée noire s’élève au-dessus de Khartoum le 19 avril

Un nuage de fumée noire s’élève au-dessus de Khartoum le 19 avril, © Ahmed Satti / Agence Anadolu

25.04.2023 - Article

Depuis le 15 avril, Khartoum ainsi que d’autres régions du Soudan sont en proie à d’intenses combats. Cet article présente les répercussions pour les Allemandes et Allemands qui y vivent ainsi que l’action politique et humanitaire du gouvernement fédéral.

Évacuation du Soudan
Évacuation du Soudan© Florian Gaertner / photothek.de

Les évacuations sont en cours depuis dimanche. Une semaine après le début des combats, un cessez-le-feu a finalement été rendu possible, même s’il est fragile.

Jusqu’à présent, cinq avions de la Bundeswehr ont déjà permis d’amener plus de 500 personnes en lieu sûr, notamment de nombreux ressortissantes et ressortissants d’autres États tels que la France, les Pays-Bas, le Portugal, le Danemark, la Bulgarie ou encore la Grande-Bretagne.

La priorité numéro un est de mettre les ressortissantes et ressortissants allemands et européens à l’abri

Dès les premiers combats, la cellule de crise du gouvernement fédéral s’est réunie pour la première fois le 15 avril au ministère fédéral des Affaires étrangères. Depuis, une réunion a lieu tous les jours, notamment à plusieurs reprises sous la direction des ministres Annalena Baerbock et Boris Pistorius.

La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock et le ministre fédéral de la Défense Boris Pistorius dirigent la cellule de crise du gouvernement fédéral au sujet du Soudan 
La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock et le ministre fédéral de la Défense Boris Pistorius dirigent la cellule de crise du gouvernement fédéral au sujet du Soudan© Photothek

Une équipe composée de soldates et soldats de la Bundeswehr, de personnel de crise du ministère fédéral des Affaires étrangères ainsi que d’officiers de la police fédérale s’occupe des opérations d’évacuation sur place. Après une halte en Jordanie, le premier Airbus de l’armée de l’air transportant des personnes évacuées a atterri sans encombre à Berlin à l’aube du 24 avril. Depuis, d’autres avions sont arrivés en Allemagne et la mission d’évacuation se poursuit encore à l’heure actuelle.

L’équipe du Centre de réaction aux crises coordonne étroitement son action avec les plans de soutien d’autres États amis et elle maintient le contact avec les Allemandes et les Allemands qui se trouvent toujours dans la zone de crise. Grâce à la liste de prévention de crises ELEFAND (en allemand), elle est en mesure d’obtenir une vue d’ensemble du lieu de séjour des Allemandes et Allemands qui se trouvent dans le pays et elle reste activement en contact avec eux par courrier (« Landsleutebrief » ou courrier aux ressortissants), SMS et téléphone.

Évacuation : un travail d’équipe à l’échelle internationale

L’évacuation de plus de 500 personnes depuis le Soudan jusqu’à présent repose non seulement sur le travail d’équipe au sein du gouvernement fédéral, mais également sur la coordination fiable à l’échelle internationale, en particulier avec la France, mais aussi avec les États-Unis et la Grande-Bretagne. Le soutien apporté par la Jordanie avec la mise en place d’une plateforme de transit a lui aussi joué un rôle essentiel pour les évacuations.

La crise au Soudan

Le 15 avril marque un jour sombre dans l’histoire du Soudan : des combats ont éclaté aux premières heures du jour entre l’armée soudanaise régulière et son ancien allié, les Forces de soutien rapide (RSF), un groupement paramilitaire. Il est question de détails dans un accord qui visait l’intégration des milices dans l’armée. Et il est question du pouvoir dans le pays. C’est un combat brutal aux dépens de la population. Dans les jours suivants, des centaines de personnes ont été tuées dans les combats menés à travers le pays, des milliers de personnes ont été blessées et de nombreuses autres ont été forcées de fuir leur domicile.

Lorsque le conflit a éclaté, plusieurs centaines de ressortissantes et ressortissants allemands vivaient dans ce pays de la Corne de l’Afrique. Ils travaillaient notamment pour l’ONU, la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) ou d’autres organisations humanitaires. Des collègues expatriés travaillaient par ailleurs à l’ambassade d’Allemagne.

Le Soudan, un pays en transition

Le pays était plongé depuis plusieurs années dans un processus de transformation politique. L’ancien dictateur Omar Al-Bachir qui dirigea longtemps le pays a été renversé en avril 2019 par l’armée (Al-Bourhane) et les RSF (« Hemetti ») suite à des mouvements de contestation dans la population. La Cour pénale internationale l’accuse de graves violations des droits humains dans le cadre du conflit au Darfour. Le gouvernement de transition a échoué en octobre 2021 et depuis lors, le général Al-Bourhane se trouve de fait à la tête du pays. Il s’est toujours engagé, jusqu’à ce que les combats éclatent, à passer le pouvoir à un gouvernement civil.

Efforts diplomatiques

L’étendue des combats à travers le pays tout entier montre l’extrême méfiance qui règne entre l’armée et les milices. Malgré les profondes souffrances de la population, les deux parties au conflit semblent miser sur une victoire par la force militaire. C’est une catastrophe pour le pays, mais surtout pour ses habitantes et habitants.

Depuis le début du conflit, le gouvernement fédéral s’engage aux côtés de l’Union européenne, des Nations Unies, de l’Union africaine, des pays de la région ainsi que d’autres partenaires pour que le cessez-le-feu soit respecté et pour un retour au dialogue.

Le soutien de l’Allemagne à la population soudanaise se poursuit

La situation de la population au Soudan est dramatique. L’ONU estime à présent que le nombre de morts dépasse les 400 et que le conflit a fait plus de 3 500 blessés.

En raison des combats qui se poursuivent, il est devenu depuis plus d’une semaine impossible à de nombreuses personnes de quitter leur maison ou leur appartement pour faire leurs courses alimentaires ou recevoir des soins médicaux. De plus en plus de personnes quittent les villes et le nombre de déplacés internes ne cesse d’augmenter. Un tiers de la population soudanaise environ dépendait en outre déjà de l’aide humanitaire avant l’aggravation soudaine de la situation. Les combats et les destructions risquent encore de renforcer la détresse.

Aide humanitaire

L’Allemagne accorde une grande part d’aide humanitaire au Soudan et compte parmi les donateurs les plus fiables : malgré l’aggravation soudaine de la situation, il faut à présent apporter de l’aide partout où cela est possible en fonction de la situation sécuritaire. Depuis que les combats ont éclaté mi-avril, la situation s’est toutefois dramatiquement détériorée pour le personnel des organisations humanitaires qui travaille souvent au péril de sa vie. Le ministère fédéral des Affaires étrangères soutient un vaste réseau d’organisations locales et internationales. Le soutien apporté se concentre en particulier sur l’aide alimentaire et la protection, notamment pour les réfugiés et les déplacés internes. Nous évaluons également l’aide susceptible d’être fournie aux organisations humanitaires dans les pays voisins qui accueillent temporairement des personnes issues du Soudan.

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