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L’Allemagne se dote d’une Stratégie de sécurité nationale

Le gouvernement fédéral a présenté cette semaine sa Stratégie nationale pour la sécurité

Le gouvernement fédéral a présenté cette semaine sa Stratégie nationale pour la sécurité. De g. à dr. : Christian Lindner (min. Finances), Annalena Baerbock (min. Affaires étrangères), Olaf Scholz (chancelier), Boris Pistorius (min. Défense), Nancy Faeser (min. Intérieur), © picture alliance/dpa | Kay Nietfeld

16.06.2023 - Article

Le gouvernement a adopté pour la première fois une Stratégie de sécurité nationale en conseil des ministres. Elle développe la vision d’une « sécurité intégrée » qui ne se limite pas à la défense. Elle s’appuie sur trois piliers : « robustesse », « résilience » et « durabilité ».

« Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, nous avons élaboré une Stratégie de sécurité nationale pour la République fédérale d’Allemagne », s’est félicité mercredi le chancelier Olaf Scholz. Après dix-huit mois de concertation, le chef du gouvernement allemand a présenté le document aux côtés de la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, du ministre fédéral des Finances, Christian Lindner, de la ministre fédérale de l’Intérieur, Nancy Faeser et du ministre de la Défense, Boris Pistorius.

« Sécurité intégrée »

Le document avait été adopté peu auparavant en conseil des ministres. Il s’intitule « Pour une sécurité intégrée pour l’Allemagne. Robustesse. Résilience. Durabilité ». Il développe la vision d’une « sécurité intégrée ». « Nous entendons par là la synergie de l’ensemble des acteurs, moyens et outils pertinents dont l’interaction permet de préserver globalement la sécurité de notre pays et de la renforcer face à des menaces extérieures », précise le texte.

Le spectre est large. Il ne se limite pas au domaine de la défense. Il s’étend de la diplomatie à la résilience des chaînes logistiques en passant par la police, la sécurité civile, la coopération et le développement ou encore la cyber-sécurité.

Au registre des principes directeurs sont évoqués l’ordre international libre fondé sur le droit international et la Charte des Nations unies, l’amitié avec la France, « profonde, marquée par le dépassement des représentations hostiles » et « qui a permis de franchir des étapes essentielles de la construction européenne, qui nous est indispensable » et l’ancrage « au sein de l’alliance atlantique, qui témoigne de nos liens et de partenariat étroit avec les États-Unis ».

« Tournant historique »

La stratégie débute par l’analyse des risques qui pèsent sur la sécurité de l’Allemagne. Le contexte est « en pleine mutation » et « nous vivons un tournant historique (Zeitenwende) », indique le document. Depuis le début de la guerre d’agression contre l’Ukraine, « la Russie actuelle représente pour l’heure la plus grande menace pour la paix et la sécurité dans l’espace euro-atlantique ». Le contexte est également marqué par une « multipolarité croissante », la crise climatique et par la montée des « menaces complexes » (terrorisme, criminalité organisée, cyberattaques, dépendances unilatérales et sécurité d’approvisionnement en énergie ou matières premières, etc.)

Quant à la Chine, elle constitue « un partenaire, un concurrent et un rival systémique ». Les éléments de rivalité et de concurrence ont augmenté ces dernières années. « En même temps, la Chine reste […] un partenaire sans lequel de nombreux défis internationaux parmi les plus urgents ne sauraient être résolus. »

Face à ces risques, l’Allemagne entend agir « avec assurance et confiance en l’avenir ». À travers une politique de sécurité intégrée, elle entend demeurer robuste et résiliente, ainsi qu’agir de manière durable.

Bundeswehr

La Stratégie nationale pour la sécurité intègre les questions de défense, mais ne s’y limite pas
La Stratégie nationale pour la sécurité intègre les questions de défense, mais ne s’y limite pas. Elle aborde la palette complète de la sécurité de l’Allemagne, de la diplomatie à la résilience des chaînes logistiques en passant par la police, la sécurité civile, la coopération et le développement ou encore la cyber-sécurité© picture alliance/dpa | Kay Nietfeld

Sur le versant défense, le texte rappelle l’attachement « immuable » de la République fédérale à l’OTAN et à l’Union européenne (UE). Berlin réaffirme son adhésion à la promesse d’assistance mutuelle inscrite à l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord et sa volonté de renforcer la Bundeswehr comme pilier fondamental de la défense en Europe.

Concrètement, « nous consacrerons 2 % de notre PIB à la défense, en moyenne pluriannuelle, en vue de réaliser les objectifs capacitaires de l’OTAN, dans un premier temps également grâce au nouveau fonds spécial pour la Bundeswehr », indique le gouvernement allemand. « Nous investirons parallèlement davantage dans la protection des infrastructures critiques, nos cybercapacités, une diplomatie en capacité d’agir, la protection civile, la stabilisation de nos partenaires ainsi que dans une aide humanitaire et une coopération au développement engagées. »

UE

Concernant l’Union européenne, Berlin réaffirme son objectif d’« une Europe unie dans la paix et la liberté ». « Nous voulons œuvrer pour faire de l’Union européenne un acteur qui soit capable d’agir géopolitiquement et qui garantisse sa sécurité et sa souveraineté pour les générations futures également. Le gouvernement fédéral s’engage pour la poursuite de l’intégration de l’UE, pour sa cohésion et pour son élargissement aux États des Balkans occidentaux, à l’Ukraine, à la République de Moldova et, à terme, à la Géorgie. Pour préparer l’UE à cet élargissement et garantir sa capacité d’action, il sera indispensable de réaliser des réformes en son sein », explique le texte.

Le document souligne, par ailleurs, « le rôle primordial » de la politique de sécurité et de défense commune de l’UE dans la gestion des crises. L’Allemagne entend associer dans ce contexte « des moyens civils, militaires et policiers ». « Nous les incorporerons à notre action sur le plan international et multilatéral », indique-t-elle.

A.L.

Résumé et informations en français, anglais et allemand

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