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L’Allemagne cède la présidence du Conseil des États de la mer Baltique à la Finlande
Vue sur le port de la ville hanséatique de Wismar dans le Land de Mecklembourg‑Poméranie occidentale, au bord de la mer Baltique, © Janine Schmitz/photothek.de
Après avoir assumé pendant un an la présidence du Conseil des États de la mer Baltique, l’Allemagne passe aujourd’hui le relais à la Finlande qui coordonnera les travaux du Conseil les douze prochains mois. L’occasion idéale pour passer en revue la présidence allemande.
La présidence allemande a été marquée par les répercussions de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. En mai 2022, la Russie est sortie du Conseil des États de la mer Baltique. Aussi l’un des principaux objectifs de la présidence allemande était‑il de façonner l’orientation future du Conseil qui, longtemps, avait fait figure d’un des derniers formats de coopération subsistants avec la Russie. Les membres restants s’étaient vite accordés sur le fait que le Conseil demeurait indispensable en tant que forum de dialogue politique et de coopération pratique dans la région. Sous la présidence allemande, le Conseil est devenu une plateforme permettant d’échanger en toute confiance sur des sujets politiques actuels.
La rencontre des ministres des Affaires étrangères du Conseil et de l’UE, qui s’est tenue à Wismar les 1er et 2 juin, a constitué un temps fort de la présidence allemande. Il y fut notamment question de sujets tels que la résilience, les énergies renouvelables et l’élimination de munitions immergées dans la mer Baltique. De nombreux projets, réunions et initiatives autour des trois priorités essentielles de la présidence allemande ont eu lieu en guise de préparation de la rencontre à Wismar, qui est déjà la 20e réunion des ministres des Affaires étrangères du Conseil des États de la mer Baltique.
Les priorités de l’Allemagne pendant l’année de sa présidence : les munitions immergées, l’éolien offshore et la participation des jeunes
Sous la présidence allemande, l’accent a été principalement mis sur trois domaines clés cruciaux pour la sécurité des personnes dans leur vie quotidienne : la récupération de munitions immergées dans la mer Baltique, le développement de l’éolien offshore et la promotion de la participation des jeunes.
Dans la mer Baltique, 400 000 tonnes de munitions conventionnelles datant des guerres mondiales sont immergées ; à cela s’ajoutent encore près de 40 000 tonnes d’agents chimiques. Ces vestiges de munitions dans la mer Baltique représentent un enjeu considérable ainsi qu’un danger pour les humains comme pour l’environnement. Ce défi ne pourra être relevé que dans le cadre d’une coopération transfrontalière et transnationale.
Comme résultat des efforts déployés par la présidence allemande, la déclaration politique finale de la réunion du Conseil des États de la mer Baltique à Wismar reconnaît pour la première fois qu’il s’agit d’un problème régional auquel les pays riverains de la mer Baltique doivent s’atteler ensemble. Pendant la présidence allemande, un échange multidisciplinaire avec des expertes et des experts de divers domaines a été mené sur le sujet à Kiel en décembre 2022. Par ailleurs, l’Allemagne a lancé un programme d’action immédiate de 100 millions d’euros afin de récupérer les vestiges de munitions dans les mers du Nord et Baltique.
Un autre accent a été mis sur le développement de l’éolien offshore, en particulier dans le contexte d’une augmentation de la souveraineté énergétique européenne devenue nécessaire en raison de la guerre d’agression russe. Dans la « Déclaration de Berlin », les membres du Conseil ont notamment souligné qu’il était nécessaire, du point de vue de la politique de sécurité, de développer l’énergie éolienne offshore dans la mer Baltique. Dans cette déclaration, ils s’engagent à respecter des objectifs ambitieux en la matière : d’ici 2030, la capacité des éoliennes installées en mer Baltique doit être multipliée par sept.
Afin de porter également ces objectifs politiques dans le secteur privé, le ministère fédéral des Affaires étrangères a organisé le 9 mai dernier, aux côtés du Danemark, le « Baltic Offshore Wind Forum » (Forum de l’éolien offshore en mer Baltique) au ministère fédéral des Affaires étrangères. Quelque 300 participantes et participants issus de la politique, de l’administration, de l’économie et de la société civile et venus de presque tous les États membres du Conseil ont pu échanger sur le thème de l’éolien offshore. Le forum a été inauguré par la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock ainsi que par ses homologues danois et finlandais.
Rencontres avec des jeunes
Les jeunes sont l’avenir, et cela vaut également pour la région de la mer Baltique. Leur participation et leurs idées importent particulièrement dans le façonnement de réponses aux défis de l’Europe. Le ministère fédéral des Affaires étrangères a donc œuvré pour la création du « Baltic Sea Region Youth Forum » (Forum des jeunes de la région de la mer Baltique), qui élabore et organise différents formats de participation des jeunes. Un exemple constitue le « Baltic Sea Youth Dialogue » (Dialogue des jeunes de la mer Baltique), qui s’est déroulé à Hambourg en novembre 2022 et dont l’objet était la défense civile. En amont de la rencontre des ministres des Affaires étrangères à Wismar, le ministère fédéral des Affaires étrangères a en outre organisé, aux côtés du Forum des jeunes de la région de la mer Baltique, le « CBSS Youth Ministerial ». 30 jeunes venant des pays membres du Conseil se sont ainsi réunis à Berlin du 21 au 25 mai 2023 pour participer à un atelier de travail sur le thème de la résilience sociétale. Ils ont élaboré dans ce cadre des idées de projet concrètes, entre autres sur la lutte contre la désinformation, la participation accrue des jeunes dans le domaine de la défense civile ainsi que la prévention et la détection de la traite des êtres humains. Parmi ces jeunes, cinq ont présenté les résultats de cette rencontre aux ministres des Affaires étrangères à Wismar.