Bienvenue sur les pages du Ministère fédéral des Affaires étrangères

Une étape clé pour le désarmement : les dernières armes chimiques officiellement déclarées ont été détruites

Destruction d’armes chimiques au dépôt « Blue Grass » de l’armée américaine dans le Kentucky (États-Unis)

Destruction d’armes chimiques au dépôt « Blue Grass » de l’armée américaine dans le Kentucky (États-Unis), © PEO ACWA

11.07.2023 - Article

​​​​​​​Les armes chimiques comptent parmi les plus terribles que l’humanité ait connus. Les États-Unis viennent d’annoncer avoir détruit tous leurs stocks restants ; il s’agissait du dernier État détenteur. Notre objectif d’un monde sans armes chimiques n’est pourtant pas encore atteint.

Les premières armes chimiques étaient constituées de gaz industriels toxiques tels que le phosgène ou le chlore. De nouveaux agents toxiques ont ensuite été développés spécialement pour l’usage militaire de guerre. Depuis la Première Guerre mondiale, les soldats craignent particulièrement les armes chimiques car elles mènent à une mort douloureuse et les souffrances ne prennent souvent pas fin immédiatement. Les survivants souffrent fréquemment de séquelles durables. L’interdiction contraignante de ces armes par le droit international, inscrite dans la Convention sur l’interdiction des armes chimiques entrée en vigueur en 1997, lança le début de vastes efforts de destruction auxquels les huit États en possession d’armes chimiques se sont engagés.

Destruction de plus de 70 000 tonnes d’armes chimiques

La destruction de plus de 70 000 tonnes d’armes chimiques, dont la plupart avaient été stockées pendant la guerre froide, constitua un effort incommensurable. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) créée pour contrôler la destruction et l’interdiction de ces armes a déjà été récompensée pour son travail en recevant le prix Nobel de la paix en 2013.

L’Allemagne ne possédait elle-même aucune arme chimique lors de l’adoption de la convention mais elle a vigoureusement soutenu les efforts internationaux pour la destruction des armes chimiques. Nous avons ainsi alloué plus de 350 millions d’euros à la seule destruction des armes chimiques déclarées en Russie et 15 millions d’euros supplémentaires à la destruction des stocks en Iraq, en Libye et en Syrie. Ces fonds ont notamment permis de construire des installations de destruction des armes chimiques sur place afin de détruire ces armes dangereuses de manière sûre et écologique.

L’objectif d’un monde sans armes chimiques n’est pas encore atteint

La voie qui mène vers notre objectif d’un monde sans armes chimiques est toutefois encore longue. L’utilisation d’armes chimiques en Syrie ainsi que l’usage d’agents toxiques interdits pour empoisonner des opposants politiques comme dans le cas d’Alexeï Navalny, violant les obligations découlant de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, montrent que les armes chimiques risquent de faire leur retour. Il y a lieu de craindre que des armes chimiques puissent être utilisées dans le cadre de la guerre d’agression que la Russie mène contre l’Ukraine en violation du droit international. Quatre États, dont la Corée du Nord, n’ont pour l’instant pas encore adhéré à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Notre engagement en faveur d’un monde sans armes chimiques n’est donc pas encore achevé : l’Allemagne continuera à l’avenir également de porter une OIAC puissante ainsi que l’interdiction mondiale des armes chimiques.

Forte d’une contribution obligatoire de 4,2 millions d’euros, l’Allemagne est le troisième plus grand contributeur de l’OIAC. Par ailleurs, nous avons alloué quatre millions d’euros supplémentaires à l’OIAC depuis 2020, notamment pour enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, pour former des inspecteurs de l’OIAC ainsi que pour soutenir les États africains dans la mise en œuvre de leurs obligations.

Retour en haut de page