L’Espagne assure la présidence du Conseil de l’UE depuis le 1^er juillet 2023. Comme le veut la tradition, c’est le pays qui détient la présidence du Conseil qui organise sur son territoire des réunions ministérielles informelles dans les domaines pour lesquels les ministres conviés sont compétents. La réunion Gymnich est la première rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’UE après la pause politique estivale. À Tolède, ville située au cœur de l’Espagne et à une heure au sud de Madrid, il sera question de l’engagement de l’UE dans la région du Sahel ainsi que du soutien à l’Ukraine dans le contexte de la guerre d’agression russe. Comme à l’accoutumée, la priorité de ces réunions informelles est de permettre aux cheffes et chefs de la diplomatie d’échanger ouvertement et en profondeur, en tenant également compte d’aspects à moyen et à long terme. La réunion débutera ce soir par un dîner de travail ; les thèmes évoqués dans ce cadre seront ensuite approfondis le lendemain lors de réunions de travail.

Soutien de l’UE à la lutte de l’Ukraine pour la paix, la liberté et la sécurité

En cours de matinée, les ministres des Affaires étrangères de l’UE discuteront de l’agression de la Russie contre l’Ukraine et de la poursuite du soutien de l’UE à la population ukrainienne. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a été convié à un petit‑déjeuner de travail commun, où il rendra notamment compte de la situation actuelle en Ukraine. Au programme également : les préparatifs de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies qui se tiendra à New York à la mi‑septembre. Les ministres évoqueront ensuite le soutien à long terme à l’Ukraine dans les domaines humanitaire, financier et militaire, mais aussi des questions liées à la reconstruction du pays.

Relations entre l’UE et le Sahel après le coup d’État militaire au Niger

Le deuxième sujet prioritaire de la rencontre informelle sera la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire dans la région du Sahel, c’est‑à‑dire au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad. Il y sera question de deux choses : une évaluation honnête et profonde de la situation dans la région et les possibilités de l’UE de concevoir une coopération qui promeut, entre autres, la stabilité, la démocratie et l’état de droit. À cet égard, le coup d’État militaire au Niger place l’UE devant des défis nouveaux. La situation au Sahel a une influence considérable sur la stabilité en Afrique du Nord et en Afrique centrale, mais également dans le Golfe de Guinée, et donc aussi, indirectement, sur la sécurité de l’Europe.

L’objectif demeure le retour à l’ordre constitutionnel au Niger. Hassoumi Massoudou, ministre des Affaires étrangères nigérien, et Omar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO, l’organisation régionale des États de l’Afrique de l’Ouest, participeront également aux entretiens de demain. La CEDEAO et l’Union africaine (UA) s’efforcent actuellement d’établir une médiation, des efforts diplomatiques qui sont appuyés par l’Allemagne et l’UE. La semaine dernière à Berlin, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock s’était entretenue avec son homologue sénégalaise Aïssata Tall Sall des moyens de rétablir l’ordre constitutionnel et démocratique au Niger. Elles y avaient également abordé la coopération concernant le retrait des troupes de la MINUSMA du Mali.

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