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Quand les chiffres racontent l’histoire économique

Pour ses 75 ans, l’Office fédéral des statistiques (destatis) a publié une série de statistiques sur l’Allemagne depuis les années 1950

Pour ses 75 ans, l’Office fédéral des statistiques (destatis) a publié une série de statistiques sur l’Allemagne depuis les années 1950, © picture alliance / Bildagentur-online/McPhoto

09.06.2023 - Article

À l’occasion de son 75e anniversaire, l’Office fédéral des statistiques (destatis) a compilé sept décennies de statistiques. Le résultat : un récit passionnant de l’histoire économique de la République fédérale d’Allemagne, vue à travers les chiffres.

Il y a mille façons de raconter l’économie. Mille façons d’en comprendre les rouages, les lignes de force et l’évolution. Les chiffres en font partie. D’apparence aride, ils se révèlent une lunette passionnante quand on sait les mettre en perspective. C’est ce qu’ont fait les statisticiens de l’Office fédéral des statistiques (destatis). À l’occasion du 75e anniversaire de leur institution, ils racontent dans un communiqué les éléments et les mouvements forts de l’histoire économique de la République fédérale.

Le PIB à la loupe

Jusqu’à la fin des années 1960, plus de la moitié du PIB (ouest-)allemand reposait sur l’industrie. Aujourd’hui, ce sont les services qui arrivent en tête, en assurant près de 70  de la création de valeur
Jusqu’à la fin des années 1960, plus de la moitié du PIB (ouest-)allemand reposait sur l’industrie. Aujourd’hui, ce sont les services qui arrivent en tête, en assurant près de 70 de la création de valeur© picture alliance / photothek | Florian Gaertner

Cette histoire, c’est d’abord celle du pilier autour duquel s’organise notre appréhension de la réalité économique : le PIB (produit intérieur brut). Celui de la République fédérale a connu une croissance moyenne de 3,1 % par an entre 1950 et 2022. Mais cette croissance n’a pas du tout été linéaire. Elle a atteint des sommets durant les années du « miracle économique » : 6,4 % par an entre 1950 et 1970, et même 12,4 % en 1955. Puis elle a nettement décéléré après le tournant du millénaire. L’Allemagne n’a plus enregistré qu’une croissance moyenne de 1,0 % par an entre 2000 et 2020.

Le pays a, pourtant, connu dix années de croissance ininterrompue dans les années 2010. Mais si la moyenne est faible, c’est qu’il a aussi connu ses deux récessions les plus fortes au 21e siècle. En 2009, le PIB a baissé de 5,7 % lors de la crise financière. En 2020, il s’est réduit de 3,7 % lors de la pandémie.

Il a fallu deux ans pour que l’activité économique retrouve son niveau d’avant la crise. En 2022, ce fut chose faite : le PIB allemand dépassait de 0,6 point celui de 2019. L’économie allemande a ainsi démontré sa résilience. Elle a connu une croissance de 2,6 % en 2021 malgré les conséquences de la pandémie, et de 1,8 % en 2022 malgré celles de la guerre en Ukraine.

L’inflation, souvent annonciatrice d’une récession

L’année 2023 a débuté sous le signe de la récession. Cela n’a pas vraiment dû surprendre les statisticiens. Car les données le montrent : une forte inflation fait souvent le lit d’une récession l’année suivante, du fait de la contraction de la consommation.

Cela s’est vérifié à trois reprises au cours de l’histoire récente. En 1973 et 1974, le premier choc pétrolier a fait grimper les prix de 7,1 % et 6,9 % respectivement. En 1975, l’Allemagne tombait dans la récession. Même scénario après le second choc pétrolier : en 1982, la récession a suivi une augmentation des prix de 6,3 % en 1981. Enfin, après la Réunification, les prix ont augmenté de 5,0 % en 1992, et l’Allemagne a connu une récession en 1993.

En 2022, l’Allemagne a connu un niveau d’inflation inédit (6,9 %) depuis près de 50 ans. Sur la longue période, toutefois, la hausse des prix est restée modérée. Selon les statisticiens, l’inflation s’est élevée à un peu moins de 2,4 % par an en moyenne entre 1950 et 2022. Un niveau proche de l’objectif de stabilité des prix (2 %) fixé à la Banque centrale européenne (BCE).

Enfin, les chiffres livrent un dernier enseignement. L’économie en 2022 n’a plus rien à voir avec celle des années 1950. Jusqu’à la fin des années 1960, l’industrie créait plus de la moitié de la richesse produite. Son poids relatif a ensuite décliné pour se stabiliser autour de 30 % depuis le début du millénaire.

À l’inverse, les services n’ont cessé de monter en puissance, dans une société de consommation à la prospérité croissante et aux habitudes de consommation en perpétuelle évolution. Ils représentent aujourd’hui près de 70 % de la création de richesses.
A.L.

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