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Les « Cinq Sages » appellent l’Allemagne à investir dans la « modernisation »
Les « Cinq Sages » appellent l’Allemagne à s’engager résolument sur la voie de la modernisation, © picture alliance / Jochen Tack | Jochen Tack
Dans son dernier rapport, le Conseil allemand des experts économiques analyse les raisons de la stagnation de l’économie allemande. Il appelle les pouvoirs publics à investir « résolument dans la modernisation ».
Après une stagnation en 2023 et 2024, l’économie allemande devrait connaître en 2025 une reprise modérée. C’est le diagnostic posé par le Conseil allemand des experts économiques dans son rapport annuel, remis mercredi au chancelier Olaf Scholz. Les « Cinq Sages » prévoient une baisse du produit intérieur brut (PIB) allemand de 0,1 % en 2024 et une croissance de 0,4 % en 2025. Le gouvernement table, de son côté, sur une baisse de 0,2 % en 2024, suivie d’une croissance de 1,1 % en 2025. Le rapport analyse les raisons de cette morosité, et propose une voie pour en sortir.
Ralentissement dans l’industrie, prudence des consommateurs
Selon les Sages, le « ralentissement persistant de la croissance suggère que l’économie est freinée par des problèmes conjoncturels, mais aussi structurels ». Le rapport montre que la production industrielle a reculé en 2024, de même que les investissements. L’Allemagne, nation tournée vers l’exportation, n’a pas profité de la reprise de l’économie mondiale dans les proportions habituelles. Et les consommateurs restent frileux malgré les importantes hausses de salaires concédées ces deux dernières et l’augmentation de leur pouvoir d’achat.
La situation géopolitique ne facilite pas les efforts de redressement de la croissance, a souligné le chancelier Olaf Scholz lors de la réception du rapport. Les « Cinq Sages » montrent, par ailleurs, que l’industrie allemande souffre d’une perte de compétitivité. Elle a connu une hausse de ses coûts de production non compensée par l’amélioration de sa productivité. La hausse des tarifs de l’énergie n’est pas le seul facteur, ajoutent-ils. Du point de vue des coûts, le facteur travail, c’est-à-dire l’augmentation des salaires, est « plus important ».
Infrastructures, défense, éducation
Les Sages se sont interrogés sur les moyens de sortir de cette stagnation. « Il y a eu en Allemagne, au cours des années et des décennies passées des manquements de la part de la politique et des entreprises. Il est d’autant plus important, aujourd’hui, de progresser résolument dans la modernisation de notre pays », affirment-ils.
Les cinq experts appellent à relancer les investissements, en particulier dans trois domaines : les infrastructures de transport, la défense et l’éducation. « Les responsables politiques accordent peu la priorité aux dépenses publiques orientées vers l’avenir, qui sont trop faibles en Allemagne depuis de nombreuses années », expliquent-ils.
Dans les trois domaines cités, ces investissements portent leurs fruits à long terme, bien au-delà des échéances électorales. Selon les Sages, « il est donc nécessaire de prendre des mesures institutionnelles préventives » visant à flécher de manière contraignante une part suffisante des investissements vers ces secteurs. Le rapport suggère, pour les transports, la mise en place d’un fonds, pour la défense un quota de dépenses, par exemple l’objectif de 2% du PIB de l’OTAN, et pour l’éducation un quota de dépenses par élève.
Le chancelier Scholz s’est félicité de ces propositions. « Il est intéressant que soient mises sur la table des propositions qui sont naturellement très importantes pour le débat politique, par exemple pour savoir comment débloquer davantage d’argent pour investir, comment augmenter les dépenses que nous réalisons afin de surmonter le manque d’investissements dans les infrastructures ou les secteurs clés pour la modernisation de notre pays », a-t-il dit.
A.L.
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