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9 novembre 10 h 00
Au ministère de l’Intérieur de la RDA, un nouveau projet de réglementation sur les sorties du territoire est en cours d’élaboration afin de sauver la RDA de la déchéance.
9 novembre 17 h 30
Egon Krenz, président du Conseil d’État, remet à Günter Schabowski, porte-parole du comité central du SED, un exemplaire de la nouvelle réglementation sur les voyages et un communiqué de presse s’y rapportant.
9 novembre 18 h 50
Pendant une conférence de presse internationale retransmise en direct par la télévision et la radio de la RDA, Schabowski annonce la nouvelle réglementation sur les voyages. Lorsqu’un journaliste lui demande quand cette réglementation devrait entrer en vigueur, il répond, visiblement troublé, que d’après ce qu’il sait, c’est « tout de suite, immédiatement ! ».
9 novembre 19 h 05
Ces mots ont un effet immédiat : à 19 h 05, l’agence AP diffuse une information de dernière minute : « La RDA ouvre sa frontière ». Cette nouvelle fait la une à la télévision et à la radio.
9 novembre 20 h 15
Les premiers Berlinois de l’Est arrivent aux postes-frontières de Bornholmer Straße, Invalidenstraße et Heinrich-Heine-Straße. Les gardes-frontières, censés renvoyer les gens, leur répondent de patienter jusqu’au lendemain.
9 novembre 21 h 30
Entre 500 et 1 000 personnes se trouvent, entre-temps, au poste-frontière de la Bornholmer Straße. La foule réclame bruyamment l’ouverture de la frontière. La Stasi mise sur une « solution de soupape d’échappement » et laisse certaines personnes franchir la frontière vers l’Ouest.
9 novembre 23 h 30
Vers 23 h, à la Bornholmer Straße, la situation devient dangereuse pour les gardes-frontières de la RDA. Des milliers de personnes se pressent vers le poste-frontière. Alors que certaines personnes sont autorisées à quitter le pays, la pression de celles qui attendent s’intensifie. Les gardes-frontières finissent par ouvrir la barrière. Les gens se ruent sur les dispositifs de contrôle et du côté ouest, ils sont accueillis avec enthousiasme par des Berlinois de l’Ouest qui attendent. On apprendra plus tard qu’environ 20 000 personnes ont emprunté le passage entre 23 h 30 et 0 h 15.
10 novembre 0 h 20
Pour près de 12 000 soldats, l’armée populaire nationale de la RDA décrète le niveau d’alerte « Préparation accrue au combat ». Cependant, étant donné qu’aucun autre ordre n’a été donné pendant la nuit, les commandants suspendent à nouveau – sous leur propre responsabilité – les mesures.
10 novembre 1 h 00
Entre 1 h et 2 h du matin, à la Porte de Brandebourg, des milliers de Berlinois de l’Ouest et de l’Est franchissent le Mur ; ils se promènent sur la Pariser Platz et traversent la Porte. Sur le Mur, les gens dansent de joie.
10 novembre 2 h 00
Cette nuit-là, les autorités politiques et militaires de la RDA n’apparaissent pas publiquement. Le ministère de l’Intérieur indique que la frontière peut être franchie « à titre transitoire » jusqu’à 8 h le lendemain, sur présentation de la carte d’identité.
10 novembre 8 h 00
En raison de la ruée de la foule, la tentative de revenir à une circulation contrôlée des voyageurs à partir de 8 h – comme cela avait été annoncé publiquement dans la nuit – échoue aux différents points de passage de Berlin.
10 novembre 14 h 00
À la Porte de Brandebourg, des milliers de Berlinois de l’Est et de l’Ouest continuent d’occuper le Mur.
10 novembre 15 h 00
Edouard Chevardnadze, le ministre soviétique des Affaires étrangères, déclare que l’Union soviétique considère les « événements en RDA comme une affaire relevant de la compétence propre de ses nouveaux dirigeants et de son peuple, et leur souhaite à cet égard un succès total ». Les 350 000 soldats soviétiques présents en RDA restent dans les casernes.
10 novembre 17 h 00
Lors d’un rassemblement devant la mairie de Schöneberg, des hommes politiques ouest-allemands prennent la parole devant 20 000 à 40 000 personnes : le maire de Berlin Walter Momper, le ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher, le chancelier Helmut Kohl et l’ancien chancelier Willy Brandt. Kohl met l’accent sur l’unité de la nation et invite à « rester pondéré et à agir avec sagesse ».