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Réserves en eau : « Des défis douloureux »
Mesure de la distribution granulométrique des nanoparticules dans l'eau au Helmholtz-Zentrum für Umweltforschung GmbH « UFZ » à Leipzig, © picture alliance / ZB | Jan Woitas
Les sécheresses et le changement climatique menacent les réserves en eau. Les compagnies des eaux allemandes doivent s’adapter.
M. Specht, l’Allemagne a connu en 2022 l’un de ses étés les plus chauds avec peu de précipitations. L’eau potable se raréfie-t-elle ?
Actuellement, personne en Allemagne ne doit craindre d’être privé d’eau potable en raison de la sécheresse. Les compagnies des eaux des communes se considèrent comme bien armées en la matière. Néanmoins, les longues sécheresses mettent nos ressources en eau sous tension, les concurrences en matière de consommation d’eau vont augmenter. L’impact du réchauffement climatique diffère selon les lieux mais il exige des mesures d’adaptation dans toute l’Allemagne.
À l’avenir, afin de garantir l’alimentation en eau potable, nous devons mieux protéger nos ressources en eau des impuretés. Il faut prioriser l’alimentation publique en eau potable, garantie par la loi, en cas de concurrence sur l’utilisation de l’eau. Et nous devons accélérer les investissements : le secteur économique des eaux investit chaque année 8 millions d’euros pour maintenir et développer en permanence les systèmes à un haut niveau et, si possible, résilients en matière climatique. Mais il faut aussi avoir un soutien supplémentaire ciblé et simplifier les processus de planification et d’autorisation.
Vous parliez récemment d’un avenir sec. Vous vous attendez à des conditions climatiques proches de celles du sud de la France dans certaines régions allemandes d’ici vingt ans. Que doit-il se passer d’ici là ?
Nombre de compagnies des eaux ont déjà adapté leurs infrastructures pour les rendre plus résistantes aux conditions climatiques ces dernières années. On compte d’autres types de préparations tels qu’un approvisionnement en eau venant d’autres compagnies, des échanges avec les autres compagnies des eaux pour se venir en aide en cas d’urgence et des appels aux clients pour qu’ils économisent l’eau. Ces mesures ad-hoc participent de l’objectif à long terme de résilience climatique : l’extension des infrastructures, la mise en réseau et la coopération ainsi que la communication avec les consommateurs font partie du top 3 des mesures pour l’avenir.
Dans la lutte contre le changement climatique, l’Allemagne coopère avec des partenaires comme le Maroc et l’Afrique du Sud. Que pouvons-nous apprendre de ces pays ?
Le changement climatique lance des défis importants et douloureux au monde entier. Les échanges nous font avancer, notamment avec ceux qui ressentent son impact depuis longtemps. Les échanges nous tendent un miroir et nous aident à apprendre les uns des autres. Dans les comparaisons internationales, l’Allemagne est un pays riche en eau. Mais, pour que cela perdure, il faut adapter les systèmes, même si nous avons encore du temps devant nous. On ne doit pas se bloquer et gaspiller ce temps.
L’Allemagne renforce la production d’hydrogène qui nécessite 9 litres d’eau pour 1 kilo d’hydrogène. Comment cela peut-il fonctionner ?
Actuellement, nous n’avons pas à craindre de pénuries dans l’approvisionnement en eau pour produire de l’hydrogène en Allemagne. Mais la question des ressources en eau que l’on peut utiliser concrètement pour augmenter la production d’hydrogène se pose, ainsi que celle d’une prévoyance précoce et de l’intégration des fournisseurs en eau. Comme pour nombre d’installations industrielles, la quantité et la qualité des ressources disponibles en eau seront des facteurs déterminants pour la production d’hydrogène.
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